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 VINCENT LAMBERT

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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime24.07.17 21:56

Vincent Lambert : Avis du Conseil d’État
Article rédigé par Michel Janva,    ange1    le 24 juillet 2017

Vincent Lambert : Avis du Conseil d’État  

V. Lambert : Le Conseil d’État juge illégale la suspension de la 2ème procédure d’examen de l’interruption des traitements

Le 11 janvier 2014, le médecin chargé de Vincent Lambert au centre hospitalier universitaire de Reims avait pris la décision de mettre fin à l’alimentation et à l’hydratation artificielles de ce patient. Cette décision avait été jugée légale par une décision du Conseil d’État du 24 juin 2014, rendue après expertise médicale. Par un arrêt du 5 juin 2015, la Cour européenne des droits de l’homme a ensuite jugé qu’il n’y aurait pas violation de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales en cas de mise en œuvre de la décision du Conseil d’État.

Après l’intervention de cet arrêt, M. François Lambert, neveu de M. Vincent Lambert, a demandé, en juin 2015, au CHU de Reims de mettre en œuvre la décision qui avait été prise par le médecin. Le nouveau médecin en charge l’a alors informé, ainsi que les autres membres de la famille, de sa décision d’engager une nouvelle procédure collégiale. Toutefois, le CHU a annoncé la décision de ce médecin de suspendre la procédure collégiale en indiquant que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de cette procédure tant pour Vincent Lambert que pour l’équipe soignante ne sont pas réunies ». François Lambert a contesté cette décision devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui a rejeté sa demande par un jugement du 9 octobre 2015. Saisie en appel, la cour administrative d’appel de Nancy a infirmé ce jugement : elle a annulé la décision de suspension de la procédure collégiale et a enjoint au CHU de Reims de mettre le médecin en charge de M. Vincent Lambert, ou tout autre praticien susceptible de lui succéder, en mesure de répondre aux obligations lui incombant vis-à-vis du patient. Mais elle a refusé d’enjoindre au CHU de mettre en œuvre la décision prise le 11 janvier 2014 par le médecin alors en charge de M. Vincent Lambert.

Les deux parties de cet arrêt ont été contestées devant le Conseil d’État :
+plusieurs membres de la famille, dont les parents, de M. Vincent Lambert l’ont contesté en ce qu’il annulait la suspension de la procédure et prononçait une injonction ;
+François Lambert l’a contesté en ce qu’il refusait d’enjoindre de mettre en œuvre la décision prise le 11 janvier 2014.

Par la décision d'hier, le Conseil d’État rejette les deux requêtes dont il est saisi.

1. Il juge tout d’abord que la décision prise le 11 janvier 2014 par le médecin chargé de M. Vincent Lambert ne peut plus recevoir application. Il déduit du code de la santé publique que les décisions de limiter ou d’arrêter les traitements dont la poursuite traduirait une obstination déraisonnable, qui ne peuvent intervenir que dans le cadre d’une procédure collégiale, sont prises par le médecin chargé du patient et ne peuvent être mises en œuvre que par ce même médecin ou sous sa responsabilité. Par suite, dans le cas où le médecin qui a pris une telle décision n’est plus chargé du patient à la date où cette décision peut commencer à être mise en œuvre, la décision en cause cesse de produire effet et ne peut plus légalement recevoir application. Le nouveau médecin doit alors prendre lui-même une décision.

2. Le Conseil d’État juge ensuite que le médecin chargé de Vincent Lambert, qui avait précisément engagé une nouvelle procédure collégiale pour examiner la question de l’arrêt des traitements, ne pouvait pas décider d’interrompre cette procédure pour les raisons qu’il a retenues. Selon le communiqué, ces raisons tenaient à ce que « les conditions de sérénité et de sécurité nécessaires à la poursuite de cette procédure tant pour Vincent Lambert que pour l’équipe soignante [n’étaient] pas réunies », étant précisé que « les conditions d’un échange serein [devaient] absolument être rétablies dans l’intérêt de Vincent Lambert et de son accompagnement ». Le Conseil d’État juge que l’existence d’éventuelles menaces pour la sécurité de Vincent Lambert et de l’équipe soignante n’est pas un motif légal pour justifier l’interruption d’une procédure engagée en vue d’évaluer si la poursuite de l’alimentation et de l’hydratation artificielles traduit une obstination déraisonnable.

Le Conseil d’État rejette donc les pourvois dont il est saisi. Il en résulte que le médecin nouvellement chargé de Vincent Lambert devra se prononcer sur l’engagement d’une procédure d’examen du maintien de son alimentation et son hydratation artificielles.

Rien n’interdit au CHU d’entamer une nouvelle procédure collégiale, depuis le début. Mais il sera obligé de tenir compte de la plainte pénale que les parents de Vincent ont lancé contre le docteur Kariger et contre le CHU pour maltraitances et tentative d’assassinat.

[Source : Le Salon Beige]   ange3

pas possible, cet acharnement

vous salissez l'image de l'église catholique
vous salissez l'image des personnes handicapées
vous emmerdez le corps médical

et vous le faîtes exprès
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime19.09.17 19:54


La sœur de Vincent Lambert dénonce «un climat d’intimidation et des menaces»

Par Anaïs Lecoq | Publié le 15/09/2017 à 11h14


Ce vendredi matin, la ministre de la Santé Agnès Buzin était l’invitée de Nicolas Demorand dans le 7/9 sur France Inter. Sujets au programme : vaccins obligatoires, Levothyrox, violences obstétricales, PMA et droit à la fin de vie.

Après avoir répondu aux questions du journaliste, Agnès Buzin a dû répondre à celles des auditeurs, dont Marie-Geneviève Lambert, la sœur de Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008 et hospitalisé au CHU de Reims depuis. Son cas a largement relancé le débat sur l’euthanasie en France. À l’inverse de ses parents, Marie-Geneviève Lambert souhaite que le calvaire de son frère prenne fin.

À l’antenne, elle commence par lire un extrait d’une lettre de la Ministre, qui lui a été adressée récemment : « Le centre hospitalier de Reims - qui pour nous a de graves dysfonctionnements - n’a pas à prendre d’autres mesures que celles qu’il a déjà pu éditer afin de mettre un médecin en charge de Monsieur Vincent Lambert, en mesure de se conformer au devoir qui lui incombe, notamment en levant d’éventuels obstacles ou en remédiant à d’éventuels dysfonctionnements susceptibles d’affecter l’accomplissement de sa mission par le médecin »

Une réponse qui serait « valable » selon Marie-Geneviève Lambert,« s’il n’y avait pas tout autour un climat d’intimidation et des menaces » Elle met en avant le départ de deux chefs de service au sein de l’hôpital et « l’intimidation par les médias en suggérant que nous voulons sa mort, que nous sommes presque des assassins et que Vincent va beaucoup mieux, ça c’est vraiment très grave, puisqu’il ne va pas mieux ».

« Pourquoi les décisions de justice ne sont pas appliquées ? »

« Pourquoi les décisions de justice ne sont pas appliquées ? Puisqu’effectivement dans le cas de Vincent Lambert les décisions de justice ne sont pas appliquées », relance Danielle Messager, pour faire réagir Agnès Buzin. Elle fait probablement référence au Conseil d’État qui a jugé «illégale» la suspension de la procédure d’examen de l’interruption des traitements de Vincent Lambert en juillet dernier.

Mais la Ministre ne donnera pas une vraie réponse à la sœur de Vincent Lambert : « Je pense qu’il faut traiter cela, pas forcément à l’antenne d’une radio, je crois que c’est un sujet éminemment douloureux pour l’ensemble de cette famille et si vous le permettez je le traiterai directement avec les personnes concernées. »

« On attend de voir si les décisions de justice seront appliquées un jour ou pas puisque Marisol Touraine avant vous avait eu effectivement la même position mais rien n’avait changé entre-temps », se désole la journaliste Danielle Messager.

En conclusion à cette non-réponse, Marie-Geneviève Lambert met en avant que le cas de son frère « n’est pas que du ressort du ministère de la Santé, mais aussi de la force publique ». Précisant : « Quand il y a une autorisation de manifestation des pro-vie à l’intérieur de l’hôpital avec des t-shirts, des panneaux et des banderoles au moment d’une décision de procédure collégiale qui a abouti au fait que le médecin en chef est parti, ce n’est plus un problème de santé publique. »
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime06.10.17 18:44


Un dérangeant rebondissement médical qui pourrait avoir des conséquences sur Vincent Lambert

Jean-Yves Nau — 06.10.2017 - 16 h 59, mis à jour le 06.10.2017 à 17 h 32

À Reims, les médecins de Vincent Lambert, dans le coma depuis 10 ans, s’apprêtent à décider de l’arrêt ou non des soins. Au même moment, à Lyon, une équipe médicale annonce être parvenue à sortir un malade de son état végétatif avant de faire l’objet de vives critiques.

Le 27 juillet 2017 à Paris. | FRANCOIS GUILLOT / AFP

Hasard et ou fatalité. L’affaire intéressera ceux qui croient (ou non) au ciel et tous ceux qui font confiance à la science. Dans un courrier daté du 22 septembre, le Dr Vincent Sanchez du CHU de Reims a informé la famille de Vincent Lambert, dans le coma depuis 2008, qu’une nouvelle procédure «collégiale médicale» allait être engagée à la demande d’un membre de la famille favorable à un arrêt des soins.

Trois jours plus tard, une équipe de chercheurs et de médecins lyonnais publiait une première mondiale dans la revue scientifique Current Biology: ils étaient parvenue à faire qu’un homme aujourd’hui âgé de 35 ans plongé depuis quinze ans dans un «état végétatif» retrouve un état de «conscience minimale» grâce à la stimulation électrique répétée du nerf vague. Dans leur «correspondance» à la revue, les chercheurs expliquent en substance avoir implanté une électrode chez ce patient, à proximité de son artère carotide gauche, pour stimuler le nerf vague gauche. L’électrode a été reliée, sous la peau, à un générateur d’impulsions électriques. Une stimulation de 30 hertz a alors été appliquée jour et nuit par cycles de trente secondes, suivies de cinq minutes d’arrêt. Puis l’intensité a été progressivement augmentée. Après un mois de cette stimulation, une double amélioration a été observée.

«Une nouvelle piste thérapeutique»

En pratique, le patient «suivait des yeux un objet» et «se conformait à des ordres simples», ce qu’il ne faisait pas auparavant. Sa mère rapporte notamment qu’il restait davantage éveillé quand un thérapeute lui lisait un livre. L'électroencéphalographie a retrouvé chez ce patient une «signature» spécifique d’un état de conscience minimale tandis que des examens spécialisés d’imagerie ont révélé une augmentation de l’activité métabolique du cerveau, dans des régions du cortex comme dans des régions plus profondes. «Cette avancée très importante ouvre une nouvelle piste thérapeutique pour des patients à l’état de conscience altéré», commentait alors dans Le Monde le Pr Lionel Naccache, de l'institut du cerveau et de la moelle épinière à la Pitié-Salpêtrière. «Un vieux dogme voudrait qu’il n’existe aucune chance d’amélioration chez les patients sévèrement cérébrolésés depuis plus d’un an. Mais ce dogme est faux, comme le confirme cette étude. La plasticité cérébrale, cette capacité de remodelage et d’adaptation de notre cerveau, est parfois étonnante. C’est un traitement chirurgical très prometteur», estime pour sa part l’un des meilleurs experts mondiaux du domaine, le Pr Steven Laureys à l'université de Liège.

Le patient lyonnais avait été victime, il y a quinze ans, d’un accident de la circulation qui avait provoqué de graves lésions cérébrales. Qui a alors établit un parallèle avec Vincent Lambert, 41 ans, victime d’un accident de la circulation en 2008? Ce fut, sur le site Gènéthique, Me Jean Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert: «Vers une quatrième procédure collégiale contre les avancées de la science ?». Pour l’avocat, la proximité des deux dates est un «signe»:

« Elle témoigne dans un cas d’une volonté acharnée et en réalité idéologique de faire disparaître Vincent Lambert ; elle témoigne dans l’autre de l’ingéniosité humaine pour venir en aide aux meurtris de la vie. Supprimer celui qu’on n’arrive pas à guérir? Ou le soigner, le dorloter, le choyer, parce que personne n’est maître de la vie de son patient et qu’une avancée de la science, ou de l’individu lui-même, est toujours possible dans le cas de lésions cérébrales? C’est en réalité le défi éthique et juridique majeur de l’affaire Vincent Lambert.»

De nouvelles questions ne pouvaient pas, selon cet avocat, ne pas être soulevées. Les équipes médicales du CHU de Reims, où se trouve Vincent Lambert, sont-elles capables de reproduire sur ce patient le protocole réalisé à Lyon? À défaut, ne faudrait-il pas transférer Vincent Lambert dans une unité capable de tenter un protocole similaire? Mais on pouvait aussi, à la lumière du résultat lyonnais, s’interroger sur le jugement prononcé par le Conseil d’Etat saisi de l’affaire Lambert. Selon les hauts magistrats, la nutrition et l’hydratation pouvaient, désormais, être considérées chez ce malade comme du domaine de l’«obstination déraisonnable» et, à ce titre, arrêtées. Mais est-ce toujours vrai à la lumière de la première lyonnaise ?

Au-delà du cas de Vincent Lambert, le résultat des chercheurs lyonnais concernait directement entre 1.500 et 1.700 personnes qui, en France, sont dans une forme ou une autre de «coma profond» au long cours. Des personnes avec qui il semble impossible d'entrer en contact sans pour autant que l’on sache quel est le degré exact de conscience qu’elles ont d’elle-même ou d’autrui.

À LIRE AUSSI Ces 1.500 Vincent Lambert dont personne ne parle

C’est dans ce contexte qu’est survenu un rebondissement de taille: la révélation du décès, en juin dernier, de Guillaume T., le patient pris en charge par l’équipe lyonnaise. Le protocole expérimental de la stimulation nerveuse avait été visé par un «comité de protection des personnes» et mis en œuvre entre janvier et septembre 2016. La famille a ensuite souhaité poursuivre ces stimulations. Puis, en février dernier, sont apparues des apnées du sommeil, un effet indésirable de la stimulation du nerf vague. Après diminution de l’ampérage, le stimulateur implanté a été définitivement éteint en mars dernier.

«En juin, alors qu’il faisait très chaud, expliquera sa mère, il a fait une infection qui s’est aggravée en quelques jours. C’est à notre demande que le décès de Guillaume n’a pas été révélé, pour des raisons privées.»

«Nous en avions discuté avec la famille. Ensemble, nous avions pensé, à tort, que cela allait entraîner un amalgame entre la stimulation et le décès, détaille au Monde le Pr Jacques Luauté, qui suivait Guillaume T. depuis plusieurs années dans son service de réadaptation neurologique du CHU de Lyon. On était arrivé à la conclusion que ce décès –sans lien avec l’expérimentation– était un événement familial intime. C’était une erreur, car il était évident qu’on nous demanderait ce que ce patient était devenu.»

Le choc de la communauté scientifique et médicale

Sans doute la mort du patient ne modifie-t-elle pas les résultats spectaculaires exposés dans l’article publié Current Biology. Pour autant, cette omission délibérée surprend, quand elle ne choque pas dans la communauté médicale et scientifique spécialisée. La surprise est d’autant plus grande que cette première avait, d’emblée, fait l’objet d’une forte médiatisation et que les chercheurs avaient été interrogés sur le devenir de leur patient.  

Porte-voix des critiques les plus vives, Libération accuse: «Stimulation cérébrale, quand les chercheurs mentent». Restera-t-elle sans réponse? Dès le 26 septembre, au lendemain de la médiatisation de la publication dans Current Biology, le quotidien titre: «Une stimulation cérébrale aurait redonné un peu de conscience à un patient en état végétatif». Et d’interroger la dernière signataire de l’étude, la Dr Angela Sirigu, directrice de l’Institut de science cognitive Marc-Jeannerod à Lyon:

«Nous ne sommes pas des sorciers. On fait des choses, et l’on sait très bien ce que l’on fait. Ce n’est en rien de la sorcellerie. Là, nous avons montré qu’il y a des signes de conscience. (...) D’abord, il ne s’agit que d’un cas. Ensuite, la science est faite pour faire changer les idées, les opinions, voire la réalité. C’est notre métier, c’est notre mission. Mais bien sûr, il faut attendre. »

Aujourd’hui, Libération n’interroge plus, mais commente l’attitude des chercheurs lyonnais: «Non seulement ils ont caché une information décisive pour ne présenter qu’une version miraculeuse de leur essai. Qui plus est, ils l’ont fait pour un essai qui d’un point de vue éthique pose des problèmes délicats. Ainsi, le patient, évidemment, n’avait pu donner son consentement. De plus, qui peut affirmer que cette stimulation était sans douleur? Mais encore, on peut se demander si le patient se trouvait “mieux” dans cet état de légère conscience qu’avait provoqué la stimulation. Enfin, même si les chercheurs insistent pour dire qu’il n’y a pas de lien entre cette stimulation et le décès de ce jeune homme, qui peut désormais les croire?»

Pour sa part, la Dr Angela Sirigu apporte quelques éléments de réponse dans un entretien accordé au Quotidien du Médecin: «Nous avons choisi de faire quelque chose, sachant que nos études n'étaient pas invasives, hormis l'intervention chirurgicale d'une vingtaine de minutes pour implanter le stimulateur dans son thorax. Je trouve décevant que certaines personnes critiquent le fait qu'on cherche à aider ces patients.»

«Nous nous sommes consacrés à étudier les mécanismes de la conscience et à chercher comment nous pourrions améliorer les interactions avec l'environnement de patients en état végétatif. Il y a peu de recherches faites sur ces patients donc on ne peut pas avancer. Peut-être qu'un jour nous pourrions leur faire atteindre un seuil de conscience leur permettant d'interagir avec leur environnement.

Mais elle reste prudente:

«Nous avons obtenu des résultats intéressants, mais il faut les prendre avec précaution car il faut les répliquer. Nous avons ouvert une brèche, il faut que d'autres études viennent étayer nos résultats et les confirmer.»

Etrange séquence où le fait d’avoir, en accord avec la famille, menti par omission voit en quelques jours une équipe de scientifiques à l’origine d’une spectaculaire première devoir justifier le fondement même de ses recherches. Une équipe qui va jusqu’à être accusée de maltraiter le patient qu’elle a voulu sortir de son état végétatif. Financée par le CNRS, l’Agence nationale de recherche et l’Université Lyon 1, cette même équipe avait été autorisée par un «comité de protection des personnes» lyonnais à inclure quatre patients dans son étude pilote. Quand les inclura-t-elle?

http://www.slate.fr/story/152150/affaire-vincent-lambert-et-stimulation-cerebrale#xtor=RSS-2
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime05.12.17 11:04

Euthanasie. Maître Triomphe, avocat des parents de Vincent Lambert, dénonce la logique mortifère de la Loi Leonetti


05/12/2017 – 08h00 Nantes (Breizh-info.com) –Le 24 novembre dernier à la salle Bretagne se tenait devant une maigre assistance – à peine 80 personnes dont plusieurs ecclésiastiques – une conférence animée par Maître Triomphe, l’avocat de Vincent Lambert, sur l’état du droit actuel au sujet de la fin de vie et de la question de l’euthanasie.
Si l’assistance n’était guère au rendez-vous – pas plus que nos confrères – l’enjeu était de taille puisque, comme l’a expliqué Me Triomphe, quelles que soient les dispositions prises au préalable par l’individu ou la famille, si le médecin veut vous débrancher, rien ne l’empêche de le faire. Et peu de gens connaissent la réalité de l’état du droit.
« La loi Leonetti [adoptée en 2005] n’est pas une belle loi qui a été dévoyée », commence l’avocat, qui rappelle l’affaire Vincent Humbert, « ce tétraplégique qui communiquait en reconnaissant des lettres son pouce. Il dicte une lettre à Chirac en lui demandant le droit de mourir. Chirac, évidemment, ne peut pas le lui accorder, et c’est finalement le docteur Chaussoy, à Berck, qui l’achève au chlorure de potassium ». Des poursuites pénales sont engagées qui s’achèvent en 2006 par une ordonnance de non-lieu, « à cause des pressions médiatiques ».
Arrive après cette affaire la loi Leonetti, que maître Triomphe qualifie d’ « euthanasique dans l’intention », même si elle ne prescrit pas d’injection létale, qu’il chiffre à « 20.000 par an, à raison de 55 par jour ». Elle introduit la notion juridiquement « floue » de « l’obstination déraisonnable » à maintenir la vie. Et est renforcée en 2016 par la loi Leonetti-Clayes qui indique que « la nutrition et l’hydratation donnés par voie artificielle sont des traitements que l’on peut supprimer ». Bernard de Valois, chef des soins palliatifs à l’hôpital de Pontoise, apporte sa caution scientifique à la loi en affirmant que « l’alimentation et l’hydratation par voie artificielle sont des techniques de réanimation médicale ».
Ainsi, « on veut provoquer la mort des gens par abstinence active », résume l’avocat.Et « se débarrasser de tous ceux qui encombrent et qui dérangent » dans les hôpitaux. « Il y a une logique économique, celle de ne pas encombrer les services de soins palliatifs. On va vous pousser à le faire, à accepter l’euthanasie, c’est moins cher pour l’hôpital et la sécu », dénonce-t-il en fin de conférence.
Me Triomphe se lance dans une série d’exemples, évoquant d’abord l’affaire Hervé Pierra, un jeune homme dont le cerveau a été détruit suite à un suicide par pendaison arrêtée. Il est hospitalisé à Saumur et ses « parents vont finalement craquer. Ils vont aller trouver le Pr. Régis Aubry, directeur des soins palliatifs à Besançon, qui leur explique qu’on peut supprimer l’hydratation. Les parents le demandent, l’hôpital de Saumur commence par la refuser, le professeur Aubry s’impose et en 6 jours Hervé Pierra meurt, en sautant sur son lit de douleur, car chaque cellule hurle son besoin d’eau ».

Vincent Lambert, victime expiatoire de la loi Leonetti

Il évoque ensuite l’affaire Vincent Lambert, « tétraplégique cérébrolésé suite à un accident de circulation mais dont le néo-cortex, siège de la conscience, est préservé ». Pour Me Triomphe il est dans « un état de conscience minimale. Il interagit simplement, doit être stimulé constamment pour développer sa capacité de relation ». Le problème, c’est que ce n’est plus le cas : « depuis 2012 il est allongé sur son lit sans même un massage kiné quotidien. Vincent est traité comme un mort en sursis, c’est inhumain ». Cependant, la mère de Vincent Lambert fait état de sa capacité à manger de la compote et à déglutir.
« Il peut être rééduqué à manger par la bouche, donc il ne peut plus être euthanasié, or les médecins n’en veulent pas », conclut Me Triomphe, qui dénonce « les deux postulats des bien-pensants selon lesquels il ne peut être guéri et donc sa vie ne vaut pas la peine d’être vécue ». Quant à la volonté répétée des médecins de mettre fin à la vie de Vincent Lambert – une quatrième procédure de fin de vie a été déclenchée cet automne – il la brocarde avec force : « c’est l’échec des médecins démiurges qui ne peuvent ramener à la vie et veulent décider de la mort, car ils refusent d’avoir de l’humilité face à la nature ».
Pour lui, « Vincent Lambert est la victime expiatoire de la loi Leonetti ». Pourtant, si la procédure de fin de vie est abandonnée et que sa famille obtient son transfert, « il y a 5 établissements spécialisés qui souhaitent le prendre en charge ». Une nouvelle procédure collégiale a été lancée le 22 septembre pour décider de sa fin de vie, c’est la quatrième. « Le référé en suspension a été rejeté, les expertises sont en cours, soit le nouveau médecin jette l’éponge, soit il continue donc il y aura un nouveau référé liberté puis un recours en conseil d’Etat », explique l’avocat, qui fait aussi état d’une procédure devant le juge des tutelles pour dénoncer l’octroi de la tutelle à Rachel Lambert, l’épouse et tutrice de Vincent Lambert qui n’a cessé de demander l’arrêt des soins, et dénonce au passage la réduction des droits de visite des parents de 17 à 20 heures alors qu’ils venaient tous les jours de 10 à 20 heures et avaient déposé une demande pour des horaires élargis !

Quoiqu’on décide, on se fait débrancher si le médecin le veut ?

La loi Leonetti a permis à tout un chacun d’établir des directives anticipées pour organiser sa fin de vie. En leur absence, « un simple témoignage d’une personne de l’entourage suffit », explique Me Triomphe, citant un arrêt du Conseil d’Etat en 2014. Or, « la vie d’un homme, ça concerne tout le monde, la société, la famille. Le principe de l’autonomie de la volonté, postulat mortifère de la loi Leonetti-Clayes, est une justification de l’euthanasie », estime-t-il.
Rejetée par le Sénat puis amendée en seconde lecture, elle voit le rejet de trois amendements, « un qui distingue les situations de grand handicap et de fin de vie, un autre qui distingue les soins des traitements et un dernier qui réforme la procédure dite collégiale, où le médecin décide en réalité seul ». En l’état du droit, « un témoignage suffit, même s’il est intéressé. Même s’il se contredit. Si vous avez de l’argent, écrivez vos directives anticipées ! », s’exclame l’avocat. On peut cependant choisir une personne de confiance, on le doit même, mais il faut savoir que « le médecin n’interroge que la personne de confiance. Pas les autres proches ».
Par ailleurs le médecin « n’a plus d’obligation morale de convaincre le malade de continuer son traitement », explique Me Triomphe, qui y voit « la promotion de la mort au lieu de la défense de la vie » et « l’institutionnalisation de l’avis de faiblesse. On va en effet prendre acte de la volonté de la personne d’arrêter le traitement au moment où elle est la plus faible ».
Cependant, bien que les directives anticipées ont un caractère contraignant et opposable, le médecin peut s’en affranchir : « même si les médecins de l’équipe de soin, la famille, la personne de confiance et les directives sont opposées à l’euthanasie, le médecin peut les écarter et prendre la décision seul. Il y a en effet une mascarade de procédure collégiale ».
Il donne un exemple tiré de son expérience, à Paris : « un garçon qui ne peut donner sa volonté, sa famille refuse l’arrêt de traitement à l’unanimité et veut chercher un autre hôpital au nom du principe du libre choix du médecin, le médecin leur dit carrément à la première infection qu’il développe on arrête tout. Je suis saisi, je fais un référé liberté, il y a une mise en demeure, le tribunal administratif envoie la requête à l’AP-HP, donne 48 heures à l’AP-HP pour répondre alors que c’est une question d’heures, entre-temps le patient est mort ». Bref, le médecin s’est pris « une plainte criminelle au derrière pour violation de l’autonomie de la volonté », et l’avocat conclut que ce principe « c’est bien commode pour provoquer la mort, moins pour continuer à soigner ».
En réalité, «on attend de vous que vous donniez un blanc-seing pour vous tuer tranquillement », explique Me Triomphe. Les directives « ne sont contraignantes que pour l’arrêt des soins ». Dans le cas contraire, « le médecin peut les écarter si elles sont manifestement inappropriées et non conformes à la situation médicale ». En réalité, quoiqu’on fasse, on se fait débrancher ?

« On vole la vie des patients et la mort de chacun d’entre nous »

« D’abord il y a eu l’endormissement des consciences et maintenant des patients », dénonce Me Triomphe. « Qu’on soit ou non croyant, la mort est le moment où on a la possibilité de se réconcilier avec ses proches et de se poser des questions. Mais avec la loi Leonetti-Clayes ce sera fini, les questions spirituelles ne seront réglées que par l’euthanasie. On vole la vie des patients et la mort de chacun d’entre nous ».
Que faire, alors, contre la « sombre barbarie en robe noire – les juges – et en blouses blanches – les médecins », dénoncée par Me Triomphe ? « Il est déjà trop tard. Mais on peut encore diffuser ces informations, car c’est un sujet qui concerne tout le monde. Parmi ceux qui me saisissent, il y a des musulmans, des juifs orthodoxes, des cathos, des gens sans religion, tout le monde, ça concerne vraiment tout le monde ».
« D’autant qu’il n’y a aucune raison que ça s’arrête », prévient Me Triomphe. « L’étape suivante, c’est l’euthanasie pure et simple. Le cocktail lytique [une perfusion composée de Dolosal, Largactil, Phenergan], comme en Belgique et Hollande, voire l’euthanasie systématique ».
L’autre possibilité est de mener la bataille juridique. « Marwa [une petite fille de 15 mois lourdement handicapée, hospitalisée à la Timone à Marseille] a été sauvée après deux référés libertés. Sur l’affaire Vincent Lambert, il y a eu 30 procédures, on en est à la quatrième procédure collégiale, il n’est pas encore tué ».

Inégaux devant la vie, inégaux devant la mort

Mais cette guérilla crée aussi des inégalités. « Tout le monde ne peut pas se payer un avocat, et il faut encore qu’il soit disponible, qu’il connaisse le sujet et qu’il soit très réactif. J’ai rédigé un référé liberté pour un patient en 2 heures pour quinze pages, mais j’avais tous les documents à ma disposition », explique-t-il, confiant qu’il aidait ses collègues confrontés à des affaires similaires, mais que les avocats spécialisés dans les mêmes questions « se comptent sur les doigts d’une main ». Pourtant il y aurait près de 1700 cas similaires en France, des personnes en grand handicap, dans la même situation que Vincent Lambert, dont « la majeure partie est prise en charge à domicile par des proches très courageux ».
En théorie, « un médecin qui ne respecte pas la Loi Leonetti », par exemple en débranchant un patient contre sa volonté ou celle de sa famille, « risque en théorie une plainte criminelle pour assassinat et la perpétuité réelle », nous explique Me Triomphe, qui s’empresse de nuancer , « encore faut-il que les tribunaux suivent ». Pour l’heure, il n’y a pas de jurisprudence. « On a déjà fait des plaintes pour maltraitance. Saisi des ordres de médecins au niveau départemental et national, mais ça n’a servi à rien. La seule solution pour bloquer cette logique mortifère, c’est de rédiger des directives anticipées, choisir une personne de confiance fiable et faire connaître l’état des choses et du droit ».
Louis-Benoît Greffe
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime14.12.17 15:26

Regard de Mgr Aupetit sur le cas de M. Vincent Lambert
Publié le 26 juin 2014

Réflexion de Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre, médecin et membre du Conseil Famille et Société, sur la décision du Conseil d’Etat d’arrêter le traitement de Vincent Lambert. Décision suspendue par la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH).

M. Vincent Lambert est un homme de 38 ans victime d’un traumatisme crânien à la suite d’un accident. Son état correspond à ce que les médecins appellent l’état pauci-relationnel qu’on appelle aussi état de conscience minimale qui est à distinguer d’un état végétatif permanent. M. Lambert n’est pas en fin de vie. Il s’agit seulement de savoir si on arrête sa vie en supprimant l’alimentation et l’hydratation.

La première question qui se pose est de savoir si le fait de nourrir et de faire boire constitue un traitement ou un soin. Certains affirment que, s’il s’agit d’un traitement, l’alimentation et l’hydratation peuvent être considérées comme un acharnement thérapeutique si elles sont maintenues. En revanche, s’il s’agit d’un soin, le fait de lui donner à boire et à manger n’entre pas dans le cadre une obstination déraisonnable mais d’une attention à autrui qui est le propre de l’humanité. Certes, M. Lambert ne peut pas boire et manger tout seul étant donné son état de conscience voilà pourquoi le médecin qui le suit avait décidé d’arrêter.

La deuxième question est de savoir si ce que l’on fait en donnant à manger et à boire est vraiment au bénéfice de la personne soignée. Par exemple, il arrive que certains patients puissent faire une fausse route à la suite d’une alimentation invasive. Dans ce cas, cette alimentation lui est plus nuisible qu’utile. Tant que la personne n’est pas en fin de vie et que son alimentation et son hydratation lui sont plus bénéfiques que nuisibles, le fait de l’arrêter devient alors un acte grave puisqu’il entrainera inéluctablement et délibérément sa mort. Il est impossible actuellement de dire ce qu’un patient peut vivre encore de relations interpersonnelles dans un état de conscience minimale. Celles qui se tissent encore révèlent la profondeur de notre humanité qui est à l’origine de sa dignité.

L’Académie Nationale de Médecine a rappelé que le droit des patients d’avoir accès à l’alimentation ne peut être conditionné par leurs capacités relationnelles. Cette position rejoint celle de l’Église qui persiste à défendre la dignité immuable de l’homme. Cette dignité ne vient pas d’un droit octroyé par un tiers : la société, les médecins ou les juges.

Enfin, il faut savoir que le cas de M. Vincent Lambert est un cas particulier à partir duquel il est difficile de légiférer. Il y a plus de 1500 personnes qui sont dans le même état. Ce que l’on va décider pour lui va-t-il impacter sur les autres patients ? On a voulu donner aux juges la décision finale. Or, s’il appartient aux juges de dire le droit, ils n’ont pas autorité pour définir le bien ou le mal.

L’Église, protectrice de la vie et de la dignité, estime qu’« un patient en « état végétatif permanent » est une personne, avec sa dignité humaine fondamentale, à laquelle on doit donc procurer les soins ordinaires et proportionnés, qui comprennent, en règle générale, l’administration d’eau et de nourriture, même par voies artificielles ».

Mgr Michel Aupetit, évêque de Nanterre
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime14.12.17 15:39

D'après Jean Léonetti, V.L. est victime d'un acharnement thérapeutique ( et palliatif ??? ) obstinément déraisonnable ( loi du 22 avril 2005 ).
Il a un accident de la circulation. Le SAMU le récupère. Il est traité et soigné. On connaît la suite..

"La loi de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie dit qu'on peut interrompre ou ne pas mettre en oeuvre les traitements qui apparaissent comme inutiles ou disproportionnés et dont le seul but est le maintien artificiel de la vie", a indiqué à l'AFP M. Leonetti, précisant que les deux derniers qualificatifs "relèvent de la situation des états végétatifs ou pauci-relationnels (ou état de conscience minimale), du type de celui dans lequel se trouve Vincent Lambert".

Par conséquent, V.L. doit mourir de faim et de soif puisque c'est la loi du 22 avril 2005 ...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime15.12.17 12:46

Les médecins ont fait ce qu'ils ont voulu et en même temps ce qu'ils ont pu mais la médecine a ses limites.
Il y a deux sortes d'amour, agape ( le fait de manger ensemble ) et eros ( partager la sexualité en couple ); deux sortes d'amour validées par la société et l'Eglise.
La médecine, sans le vouloir, en s'acharnant sur V.L. lui a enlevé agapé et eros.
Alors....... pourquoi l'Eglise s'acharne sur V.L. ??? ??? ???
mon raisonnement est compliqué... ... ... désolée. Je vais un peu trop loin mais ... ...
L'Eglise en général se déchire au sujet de la parole du Christ, "Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang" pour empêcher les mourants de mourir ( "vénération" de la chair ? manque de foi à propos de la résurrection ? ).
cf la problématique de St-Paul à propos de la chair et de l'esprit.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime16.12.17 16:35

Vincent Lambert, « une forme inédite de résistance éthique »
synthèse de presse bioéthique
26 Juillet 2017  Fin de vie

Emmanuel Hirsch, Directeur de l’Espace éthique de la région Ile-de-France et professeur d’éthique médicale à l’université Paris-Sud, revient sur la décision rendue le 19 juillet par le Conseil d’Etat à propos du maintien ou de l’arrêt des traitements de Vincent Lambert (cf. Vincent Lambert : le Conseil d'Etat rend son jugement ). Une décision qui ne le surprend pas, la mise en œuvre de la procédure collégiale dans ces circonstances relevant des bonnes pratiques professionnelles. Toutefois la « haute juridiction n’estime pas justifié de s’interroger sur ce qu’éprouvent les soignants qui accompagnent au CHU de Reims M Vincent Lambert (…) [et elle] n’estime pas préférable l’accueil de M Vincent Lambert dans un autre contexte médical, entaché d’aucune suspicion, afin d’engager un processus décisionnel dont chacun devrait alors comprendre qu’aucun passif ne risquerait de le déterminer ». Or la procédure collégiale requiert « sérénité, rigueur, esprit de discernement, loyauté et indépendance ». Des conditions difficiles à mettre en place alors que des « considérations confidentielles instrumentalisées au préjudice de M Vincent Lambert » ont été « mise à nue sur la place publique ». Quel respect de sa dignité ? Quelle neutralité ?

Sous peu, « une décision va donc être prise et rien n’indique qu’elle aboutira à la sédation profonde et continue que propose désormais notre législation dans des circonstances spécifiques » écrit Emmanuel Hirsch. Pour lui, Vincent Lambert « témoigne, du fait de sa vie qu’il poursuit dans le confinement d’une chambre d’hôpital, d’un non abandon, d’un non renoncement dont personne ne peut affirmer qu’il est dénué de signification ». Il est aussi le témoignage d’une « extrême vulnérabilité partagée avec tant d’autres personnes, [qui] suscite des engagements d’humanité et des solidarités dont personne ne peut contester la valeur ». Sans préjuger de la décision médicale qui sera prise, Emmanuel Hirsch rend hommage à la « leçon d’humanité » transmise par Vincent Lambert, sa « sagesse et peut-être l’idée d’une forme inédite, voire paradoxale, de résistance éthique ».
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime16.12.17 16:39

QUESTION   QUESTION   QUESTION


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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime09.04.18 14:50

Le CHU de Reims décide l’arrêt des traitements de Vincent Lambert

L’annonce a été faite ce lundi aux familles de Vincent Lambert. Le CHU de Reims a décidé d’arrêter l’alimentation artificielle de Vincent Lambert, ce tétraplégique en état de conscience minimale depuis un accident survenu près de Châlons-en-Champagne le 29 septembre 2008.

Par L'union | Publié le 09/04/2018 à 14h16

Le Dr Sanchez, en charge de Vincent Lambert, a annoncé la décision médicale en fin de matinée à Rachel Lambert, la femme de Vincent, et à François, son neveu. En début d’après-midi, ce sont les parents de Vincent Lambert qui ont été avisés de la décision du CHU.

Cette décision intervient après qu’une quatrième procédure collégiale a été lancée en septembre dernier dans cette affaire qui divise la famille. D’un côté, les parents, ainsi qu’une sœur et un frère de Vincent Lambert, s’opposent à tout arrêt de l’alimentation et de l’hydratation artificielle tandis que de l’autre, la femme de Vincent Lambert et six de ses frères et sœurs y sont favorables estimant ainsi respecter la volonté de celui-ci.

Comme lors des deux premières procédures collégiales en 2013, menées à l’époque par le Dr Kariger (la troisième menée en 2015 par le Dr Simon n’a jamais abouti), le docteur Vincent Sanchez a conclu à une « obstination déraisonnable » et a donc décidé d’arrêter l’alimentation artificielle et de diminuer l’hydratation de Vincent Lambert.

Des recours prévisibles devant les tribunaux

Le médecin a laissé 10 jours aux différentes parties pour éventuellement déposer un recours contre cette décision. Nul doute que ce sera le cas du côté des parents. L’affaire devrait donc aller devant le tribunal administratif, puis Conseil d’État, voire Cour européenne de justice.

« Il faut attention que la justice ne devienne pas à nouveau le bras armé des pro-vie, commente François Lambert, le neveu de Vincent. Le Dr Sanchez semble décidé à appliquer sa décision et j’ai l’impression que cette fois-ci que le CHU veut mettre les moyens. »

François Lambert reste cependant prudent. « Je me dis que ça va dans le bon sens, mais après je suis méfiant parce que ce n’est pas la première décision d’arrêt des traitements qui est prise. J’espère qu’elle sera applicable. On va rentrer dans le dur avec une grosse pression des lobbies sur l’équipe médicale. »
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime09.04.18 17:38

Simplets sont les esprits interprétant le décès provoqué de V.L. comme une porte ouverte à la légalisation littérale de la proposition 21 du précédent Président de la République. S'il y a en France 1700 patients environ en Etat Végétatif Chronique, le débranchement des machines maintenant en vie artificielle se fait quotidiennement à l'hôpital, ne serait-ce que pour faire de la place, et ceci bien avant la loi du 22 avril 2005 ( qui n'a fait que légaliser ce qui était déjà pratiqué sans être généralisé).
Les cas de Vincent Humbert, Anne Bert et Vincent Lambert ne se ressemblent pas du tout. Si les deux Vincent ont été les victimes d'un accident et d'un acharnement thérapeutique ( situation qui rentre dans la loi ( ou les lois... ) Léonetti, Anne Bert a subi une maladie dite " orpheline ", la SLA, un handicap entraînant une dépendance essentiellement motrice et physique. Anne Bert a profité de sa célébrité pour faire son choix avec un pied de nez médiatique. Quant aux Vincent, enfermés tous les deux dans l'univers carcéral des hôpitaux, dur pour eux d'échapper à l'idéologie du corps médical. L'euthanasie est déjà pratiquée en France, secrètement ou pas, il reste le problème du suicide assisté.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime10.04.18 10:36

Etat végétatif chronique et état pauci-relationnel ce qu’ils sont… et ne sont pas
Le coin des experts

 Xavier Ducrocq Autres 07 Octobre 2015  Fin de vie

Suite à l'enchaînement d'évènements tragiques autour de Vincent Lambert, le Professeur Ducrocq, neurologue, revient sur les caractéristiques de ce qu’on appelle l’« état pauci-relationnel ».

On regroupe, habituellement, et à juste titre, dans un même ensemble deux états neurologiques consécutifs à des lésions cérébrales, dont la principale caractéristique est l’absence de possibilité d’établir un code de communication fiable : l’état végétatif chronique (EVC) et l’état pauci-relationnel (EPR). La conséquence immédiate qui découle de ces situations, est l’altération de la relation avec ces personnes. Comment en effet établir une relation avec un être qui ne communique pas ? Une seconde conséquence s’impose immédiatement : que perçoivent, que ressentent, qu’éprouvent, que vivent ces personnes emmurées dans un silence et une apparente solitude forcée ? En d’autres termes, quel est leur niveau de conscience d’elles-mêmes et de leur environnement ? Et au-delà, des questions redoutables se posent : est-ce une vie humaine, digne, utile, enviable, supportable ? Une telle vie vaut-elle d’être vécue ? Et encore, a-t-on seulement le droit de se poser ces questions, comme me l’ont confié bien des proches de ces personnes ?

De quoi parle-t-on, que sait-on des états chroniques de conscience altérée ? Comment s’installe un EVC-EPR[1] ?

Un certain nombre d’étapes vont marquer l’évolution d’une agression cérébrale aiguë sévère. Cette agression peut être la conséquence d’un traumatisme crânien, d’un accident vasculaire cérébral (AVC), d’une anoxie cérébrale (arrêt cardiaque, noyade,…). Si les conséquences sur le cerveau les plus importantes se manifestent dans les premiers jours, elles se stabilisant avec le temps, au fur et à mesure que l’événement à l’origine de cet état s’éloigne. Cette évolution, et la possibilité de séquelles définitives plus ou moins sévères, sont souvent difficiles à prévoir avec précision. Elles concernent, à des degrés divers, les fonctions du cerveau : fonctions motrices, sensorielles (vision, audition, …), cognitives (mémoire, langage, intelligence, émotions, …).

Après une phase de coma, quand la réanimation a permis d’éviter la mort, qu’elle soit d’origine cardiaque ou encéphalique, la personne va évoluer vers un état végétatif. Il ne sera qualifié de chronique (EVC) qu’après 3 mois d’évolution (12 mois après un traumatisme crânien). Par définition, la sortie du coma intervient quand le patient ouvre les yeux spontanément, la caractéristique du coma lui-même étant une altération de la vigilance due à une atteinte de la substance réticulée activatrice du tronc cérébral.

C’est dans l’évolution d’un coma, quand la réanimation ne permet pas de contrôler la gravité des lésions cérébrales, que peut s’installer cet état très particulier qu’on appelle mort encéphalique. Alors que l’encéphale, qui se compose du cerveau et du tronc cérébral, est totalement et irrémédiablement détruit et n’a plus aucune activité, la réanimation en cours permet, le plus souvent et transitoirement, le maintien en vie des autres organes. C’est dans cette situation que pourront intervenir le don et le prélèvement d’organes en vue de greffes. La mort encéphalique est constatée, en France, avec l’absence d’activité cérébrale clinique et électroencéphalographique, ainsi que l’absence de circulation cérébrale (cf. Le coin des experts De la mort au don d’organes).

On parle d’état végétatif chronique (EVC) quand les seules réactions de la personne aux stimulations (douloureuses, sonores, visuelles, …) qu’on lui applique sont d’ordre végétatif (mise en jeu du seul système nerveux autonome, ou végétatif, qui n’est pas soumis à la conscience : augmentation de la fréquence cardiaque ou respiratoire, modification de la coloration cutanée, horripilation, salivation,…) A aucun moment, on ne parvient à détecter une réaction faisant intervenir la conscience de la personne, sa volonté. Récemment, il a été proposé de donner à cet état le nom d’état d’éveil sans réponse[2], de façon à éviter l’utilisation de termes à connotation péjorative et dégradante (« légume », « plante verte »…). Ces personnes respirent spontanément, ont des cycles mal organisés de veille et de sommeil. Elles n’ont pas d’activité motrice, aucune activité en apparence volontaire, consciente. Elles sont dans un état de totale dépendance pour les soins, la nutrition.

Mais, comme le souligne la circulaire ministérielle du 3 mai 2002[3], « il est rare qu'une personne en état végétatif soit totalement arelationnelle. La plupart du temps, il existe un degré minimal de réponse volontaire à quelques stimulations, réponse fluctuante selon les moments de la journée : cette situation clinique est qualifiée d'’état pauci-relationnel’ ».

On parlera d’état pauci-relationnel (EPR) chez un patient qui, bien que ne parlant pas, ne bougeant pas (ou peu), ne semblant pas réagir généralement aux sollicitations environnantes, va néanmoins, parfois, tourner la tête ou le regard vers un proche, cligner des yeux, agiter un membre, quand on le stimule. Il va s’agiter, ou présenter des manifestations d’allure végétative en présence de certaines personnes. Il a été montré, dans différentes études, qu’une musique appréciée, une séquence de film, une voix, une image, une photo va déclencher des réactions qui semblent appropriées à la situation. Ces réactions ne sont pas constantes, et vont varier d’un moment à l’autre. On dit qu’elles ne sont pas reproductibles, ce qui laisse un doute sur le caractère volontaire, conscient de ces réactions. Ces personnes ont également des cycles veille-sommeil. Certaines sont capables de manger, ne serait-ce que partiellement, par la bouche quand on leur présente de la nourriture. Pendant des périodes assez longues, elles ouvrent les yeux. Dans les formes les plus légères d’EPR, les personnes ébauchent des activités motrices d’allure coordonnée, finalisée. Par exemple, elles vont viser du regard la cible qui leur est présentée. Elles peuvent parfois émettre des sons inarticulés (vocalisations), des cris, dont l’interprétation est sujette à caution. Il est bien connu, du personnel soignant notamment et des proches, que la réactivité varie nettement en fonction de la personne présente près du patient. Ce qui suggère clairement que la personne EPR perçoit et intègre l’information sensorielle ou émotionnelle environnante. Elle y réagit, comme elle peut, sans parole et sans gestes. L’existence d’un certain degré de conscience ne parait pas douteuse. Pour cette raison, on qualifie ces états d’« états de conscience minimale » (ECM). ECM et EPR recouvrent une même réalité, mais la façon de les qualifier fait ressortir soit la conscience (individuelle), soit la relation (collective).

En réalité, au regard de l’aspect ‘conscience’, il est habituel de constater combien ces 2 états sont fluctuants, le patient passant d’un état plutôt végétatif à un état plutôt pauci-relationnel, d’un moment à l’autre, d’un jour à l’autre, d’une période à une autre, sans qu’on puisse apporter une explication patente à ces fluctuations. Il n’est donc pas pertinent, au quotidien, de s’efforcer de les distinguer.

A cela, il faut ajouter que les personnes EVC-EPR présentent également des troubles moteurs et sensoriels sévères : double hémiplégie (paralysie des membres des 2 côtés), mutisme, trouble de déglutition, rétractions musculo-tendineuses, troubles de commande des yeux (regard), altérations de la vision, de l’audition, les rendant lourdement dépendantes. Elles sont aussi exposées à des complications, notamment infectieuses (respiratoires et urinaires), digestives, cutanées, musculo-tendineuses, etc. Une enquête réalisée en Ile de France en 2013 auprès de 105 personnes EVC-EPR[4] montre que :
•Leur âge moyen est de 47 ans, avec des extrêmes de 21 à 82 ans.
•Il s’agit d’hommes dans 65% des cas.
•L’étiologie (la cause) peut-être un traumatisme crânien (pour 37% de ces 105 patients ; âge moyen : 44 ans), une anoxie cérébrale (25% ; 46 ans), un AVC (22% ; 55 ans),…
•30% sont porteurs d’une trachéotomie.
•La nutrition est entérale pour 88% d’entre eux, buccale pour 27%, par gastrostomie pour les autres.
•Une quadriplégie (paralysie des 4 membres) concerne 79% d’entre eux, des troubles neuro-orthopédiques (rétractions,…) 88%, une colonisation par des germes multi-résistants 39% (mais peu d’infections), des escarres ou une dénutrition 12%.

Elles sont donc en situation de handicap très sévère, sans espoir réaliste d’amélioration. Certes des cas d’améliorations relatives ont été rapportés dans la littérature médicale, notamment pour ce qui est de recouvrer un niveau de communication fiable. Mais ce sont des exceptions. Cependant, la valeur accordée à tout progrès : reprise de nutrition orale, meilleure communication, mobilisation consciente d’un segment de membre, moindre somnolence, « présence » plus significative,… revêtent une valeur considérable, tant pour le patient que pour ses proches et les soignants.

Il s’agit donc bien de personnes en situation de handicap fixé, chronique, sans espoir de réversibilité, justifiant des soins de base et des soins spécifiques. Aussi, la circulaire déjà citée[5], mentionne au sujet du type de soins à appliquer à ces personnes que, s’inscrivant dans le cadre des « soins prolongés »,… ils s’adressent par définition à des personnes « atteintes de maladies chroniques invalidantes, avec risque de défaillance des fonctions vitales, nécessitant une surveillance constante et des soins continus à caractère technique ». Des « évolutions législatives (sont) nécessaires pour instituer cette nouvelle catégorie de soins ». Pour évident que cela paraisse, les personnes EVC-EPR ne sont pas du tout en situation de fin de vie.

Des travaux scientifiques récents, réalisés en particulier à partir d’IRM fonctionnelle[6] tendent à renforcer, sur des bases scientifiques, la conviction de l’existence d’un certain degré de conscience chez des patients EVC ou EPR. En effet, il est courant d’observer chez ces personnes, si l’on s’en donne les moyens et avec l’expérience, des modifications comportementales significatives en fonction de leur environnement. Par exemple, quand un soignant inconnu ou un proche de la famille, dont la voix, les odeurs, le comportement sont plus familiers au patient, entre dans la chambre. Même s’il semble apparemment n’y prêter aucune attention. Des échelles cliniques comportementales appropriées à ces patients ont d’ailleurs permis de montrer de telles modifications en présence d’une musique, d’images (familières ou non), d’une séquence de film… Il est cependant impossible de donner une interprétation certaine de ces réactions, très frustes en apparence : qu’est-ce que ces modifications signifient vraiment du point de vue du niveau de leur perception et de leur intégration par la personne ? En d’autres termes, jusqu’à quel niveau le cerveau a-t-il traité ces informations ? Pour comprendre la difficulté d’interprétation chez les personnes EVC-EPR, rappelons que, chez des personnes « normales », une même séquence musicale pourra, par exemple, être perçue comme un simple bruit, quand elle provoquera une émotion très forte chez un autre. De même, dans une situation et une sensation identiques, l’un pourra rester extérieurement impassible quand un autre réagira de façon « très exubérante ». De même, chez un individu normal, une émotion pourra ne se traduire extérieurement que par des signes végétatifs : accélération du cœur, de la respiration, pâleur ou rubéfaction, transpiration, sécheresse de bouche, une larme. A fortiori chez quelqu’un de paralysé et mutique !

En 2006, l’équipe du Pr Laureys[7] a montré à l’aide de l’IRM fonctionnelle chez une personne en état de conscience minimale, que les zones de son cerveau qui s’activent lorsque le patient est soumis à de 2 taches différentes proposées pour activer normalement 2 zones distinctes du cerveau, d’une part sont bien distinctes en fonction de la stimulation, et d’autre part, sont bien les mêmes que chez des personnes dépourvues de lésions cérébrales. De tels résultats ont été par la suite observés chez d’autres patients, avec les mêmes tests, ou des tests différents. Toutefois, tous les patients ne permettent pas d’atteindre ces observations. Elles ont pu être obtenues aussi bien chez des patients EVC qu’EPR, mais avec de meilleurs résultats chez les patients EPR. Malheureusement, il n’est pas encore possible de reproduire ces observations en situation courante, « au lit du patient ». Même si de telles observations tendent à démontrer l’existence d’un niveau de conscience chez certaines personnes EVC-EPR, elles n’en sont pas une preuve absolue et certaine. Et surtout, elles n’ont pas de réelle incidence pratique. Pourtant, c’est une étape primordiale dans la connaissance de ces états EVC-EPR.

Les erreurs de diagnostic sont possibles, surtout si on essaye de différencier EVC et EPR. L’équipe du Professeur Laureys, du centre des comas de Liège, affirme que le risque d’erreur (prendre un patient EPR pour un patient EVC) est de l’ordre de 40% ! C’est la raison pour laquelle il n’est pas pertinent de les distinguer et il faut se rappeler que « l’absence de preuve de conscience ne signifie pas l’absence de conscience ». Nul doute que l’IRM et d’autres méthodes d’exploration du cerveau nous aideront encore à progresser dans la connaissance de ces états de conscience altérée et dans leur prise en charge.

Enfin, il faut distinguer un état très particulier appelé « locked-in syndrome »[8]. Dans cette situation, le cerveau proprement dit est normal, indemne de toute lésion, mais le tronc cérébral – qui relie le cerveau à la moelle épinière – est fortement lésé. Le cerveau ne peut donc plus recevoir, ni transmettre d’information du corps. La paralysie des membres est totale, de même pour les muscles de la face et du crâne (déglutition, phonation, mouvements de la tête et du cou). Après la phase de coma, les personnes en locked-in syndrome, recouvrent une autonomie respiratoire, des rythmes veille-sommeil, une conscience normale, avec des facultés intellectuelles normales. Mais elles n’ont d’autres recours que des mouvements des paupières ou des yeux pour transmettre ce qu’elles ressentent. Il est donc possible et nécessaire d’établir avec elles un code de communication, ce que les progrès technologiques permettent de plus en plus.

Si l’on s’autorise une comparaison avec l’ordinateur :
•Dans la mort encéphalique : le disque dur est détruit, les périphériques (clavier, souris, c’est-à-dire cœur, reins,…) sont encore en état de fonctionner (un temps limité chez l’être humain !)
•Dans les EVC-EPR, des logiciels du disque dur sont détruits mais pas tous, et il est difficile de dire lesquels exactement car les réponses aux entrées sont très aléatoires et rudimentaires.
•Dans le locked-in syndrome, le disque dur est intact, mais les périphériques sont coupés du disque dur.
•Dans le coma, le disque dur a été « coupé » intempestivement, il faut attendre pour essayer de le relancer, sans avoir la certitude qu’il redémarrera un jour.
•Dans le sommeil physiologique, le disque dur s’est mis en veille. Il faut peu de chose pour le relancer, le réveiller.

Quels soins pour ces personnes EVC-EPR ?

C’est justement en prenant en compte toutes ces caractéristiques que la circulaire de 2002 a encadré les modalités de prise en charge et de soins des personnes EVC-EPR, en insistant sur : « Projet de soins, projet de vie,… accueil des familles,… valoriser autant que possible les possibilités relationnelles de la personne… », mais aussi sur la nécessité de soins de kinésithérapie, d’ergothérapie, d’orthophonie… D’autres types de soins sont également proposés dans certains centres et à domicile : stimulations multi-sensorielles, ostéopathie, sorties, promenades, permissions,…
Des associations de professionnels (France Traumatisme Crânien), de patients et de proches (Union Nationale des Associations Françaises de Traumatisés Crâniens) contribuent à développer ces unités et les modalités des soins, tout en apportant le soutien très nécessaire aux proches de ces personnes[9].

Nombre de ces personnes sont d’ailleurs prises en charge à domicile, ce qui suppose la présence permanente d’un tiers et un investissement considérable des proches avec l’aide des soins coordonnés à domicile. Des aménagements du domicile s’imposent, pour faciliter les soins au patient et le confort de tous. Mais nul ne peut mettre en doute l’intérêt pour le patient, quand c’est possible, d’un environnement familier.

C’est sur la base de ces données médicales que les questions éthiques suscités par les états de conscience altérée peuvent être abordées.

[1] Laureys S, Owen AM, Schiff ND. Brain function in coma, vegetative state, and related disorders. The Lancet Neurol 2004 ; 3 : 537-46. Laureys S; Un si brilliant cerveau. Les états limites de conscience. Ed Odile Jacob 2015.
[2] Laureys S, Celesia GG, Cohadon F. The European task force on Disorders of Consciousness. Unresponsive wakefulness syndrome : a new name of the vegetative state or apallic syndrome. BMC Medcicine 2010; 8 : 68-71.
[3] Cf. circulaire DHOS/DGTS/DGAS n° 288 du 3 mai 2002 relative à la création d’unités de soins dédiées aux personnes en état végétatif chronique ou en état pauci-relationnel.
[4] Albinet-Fournot B., Kiefer C. http://www.crftc.org/images/183/Enquete%20evc%20epr%202013_Kiefer_Albine...
[5] Circulaire DHOS/02/DGS/SD5D/DGAS n° 2002-288 du 3 mai 2002 relative à la création d'unités de soins dédiées aux personnes en état végétatif chronique ou en état pauci-relationnel.
[6] Imagerie en résonnance magnétique.
[7] Owen AM, Coleman MR, Boly M, Davis MH, Laureys S, Pickard JD. Deteciting awareness in the vegetative state. Science 2006; 313: 1402.
[8] « Syndrome d’enfermement ».
[9] Pont K, Vassal P. Respect de la famille et du patient en état végétatif chronique ou pauci-relationnel : un dilemme éthique. Ethique et santé 2013 ; 1 : 27-33.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime11.04.18 20:17

Les pro-vie se demandent peut-être qu'après avoir éliminé les EVC resultant d'un acharnement médical, les IMC, les AVC etc seront éliminés de la recherche pour garder seulement les cerveaux " sains " ? on n'en est pas encore là ! de toute façon, EVC, IMC, AVC et compagnie, on est tous des cobayes depuis longtemps

Léonetti élimine " les ratés de la médecine " ( on s'est acharné sur V.L. on voit le résultat, on ne peut pas faire mieux, alors on l'élimine dans le cadre d'une loi qui n'en est pas une avec son flou et ses ambiguités ).

Alors, de même, une légalisation du Suicide Assisté peut être envisagée, c'est évident qu'elle ne concernera pas les TS. Y aura-t-il plus ou moins de TS ?

Que V.L. meurt ou qu'il ne meurt pas ne changera pas grand-chose à mon avis, contrairement au décès de quelques personnages publiques ( dont on attend les enterremenrs médiatisés... ).

La solution ? copier tout simplement sur quelques pays voisins européens.. Qu'est-ce qu'on attend ?

Il reste l'enlisement aggravé de la politique internationale : l'euthanasie sera économique ou elle ne sera pas ?

Si Bruxelles avait réagi ...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime12.04.18 11:17


#Vincent Lambert

« Mon fils va être sacrifié pour faire un exemple », la mère de Vincent Lambert écrit à Macron

Le centre hospitalier de Reims où est soigné Vincent Lambert, en état végétatif. | DANIEL FOURAY / OUEST-FRANCE

Ouest-France avec AFP

Publié le 12/04/2018 à 10h47

Viviane Lambert, mère de Vincent Lambert, hospitalisé à Reims dans un état végétatif, a écrit une lettre au président Emmanuel Macron alors que le CHU s’est dit favorable à un arrêt des traitements.

« Mon fils a été condamné à mort » : dans une lettre ouverte ce jeudi dans Le Figaro, Viviane Lambert, mère de Vincent Lambert, a interpellé Emmanuel Macron sur le sort de son fils hospitalisé dans un état végétatif depuis 2008 alors que le CHU a décidé lundi d’un « arrêt des traitements. »

« Mon fils n’a pas mérité d’être affamé et déshydraté […] Vincent est handicapé mais il est vivant », a écrit Viviane Lambert dans cette tribune adressée au président de la République, trois jours après que le Centre hospitalier de Reims (Marne) a décidé, au terme d’une quatrième procédure collégiale, un arrêt des traitements sous dix jours.

La mise en œuvre de cette décision consisterait à supprimer l’hydratation et l’alimentation artificielles de Vincent Lambert, 41 ans et père de famille, qui se trouve dans un état végétatif irréversible à la suite d’un accident de voiture.

« Vincent n’est pas malade »

« Vincent n’est pas dans le coma, il n’est pas malade, il n’est pas branché […] il respire sans assistance. Il se réveille le matin, et s’endort le soir », a expliqué Viviane Lambert, précisant que son état l’empêchait de « communiquer verbalement » mais qu’il a « retrouvé » son « réflexe de déglutition » et peut être rééduqué.

« Il faut le faire selon des protocoles spécialisés, avec une équipe pluridisciplinaire, dans une unité spécialisée, dans le cadre d’un projet de vie en lien avec sa famille », a-t-elle encore écrit.

La famille se déchire depuis 5 ans

Les parents de Vincent Lambert veulent que leur fils soit transféré dans un établissement spécialisé, une demande rejetée par la Cour de cassation en décembre 2017 qui avait rappelé que seule Rachel Lambert, sa femme et tutrice légale depuis 2016, pouvait décider.

Depuis cinq ans, date de la première procédure collégiale et de l’ouverture du front judiciaire, la famille Lambert se déchire sur l’avenir du patient : ses parents et une partie de la fratrie sont opposés à sa fin de vie, tandis que son épouse, son neveu et d’autres frères et sœurs y sont favorables compte tenu des conclusions des médecins du CHU de Reims.

La mère va déposer un recours au tribunal administratif

« S’il faut qu’il meure, ce n’est pas pour sa dignité : c’est par volonté euthanasique. Vincent va être sacrifié pour faire un exemple. Mon fils doit être un cas d’école », a aussi ajouté Mme Lambert, fervente catholique, qui a demandé à être reçue par Emmanuel Macron.

Par ailleurs son avocat avait annoncé lundi l’intention de ses clients de déposer un recours en référé libertés devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne pour tenter d’empêcher la mise en œuvre de l’arrêt des traitements.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime13.04.18 10:24

Jean-Marie Le Méné : Pour Vincent Lambert . Valeurs Actuelles.
Par Auteur Jean-Marie Le Méné / Lundi 9 avril 2018 à 18:14
Vincent Lambert. En cas d’arrêt de l’hydratation, l’issue fatale ne ferait cette fois plus de doute. Photo ©️ AFP

Tribune. Alors que le CHU de Reims s’est prononcé en faveur d’un “arrêt des traitements” administrés à Vincent Lambert, ouvrant la voie à sa mort programmée, Jean-Marie Le Méné explique que “demain, ce n’est pas seulement Vincent Lambert, mais près de 2 000 personnes dans un état de conscience minimale qui pourront faire l’objet d’une ‘mort dans la dignité'”.

A l’heure où j’écris ces lignes, un médecin de l’hôpital de Reims vient de décider souverainement d’euthanasier Vincent Lambert, une personne handicapée, en application de la loi Leonetti.

Tétraplégique, Vincent Lambert n’est ni sans conscience (même s’il est dans un état de conscience altérée) ni sans relation (même s’il est dans un état pauci-relationnel). On ne peut donc absolument pas dire de sa vie qu’elle est végétative. Un enfant de trois ans comprend tout seul que ce jeune homme est vivant. Il bouge, il tourne la tête, il regarde. Vincent n’est pas en fin de vie, il n’est pas malade, il ne souffre pas. Il respire normalement. Il a juste une sonde gastrique, ce qui, jusqu’à preuve du contraire ne relève pas d’un acharnement thérapeutique ni d’une obstination déraisonnable. Son cas est comparable à celui de milliers de personnes victimes, comme lui, d’un accident de la route. Tel est le témoignage de ses parents qui lui rendent visite tous les jours, de ses proches, des avocats qui l’ont défendu avec détermination, mais aussi des 23 spécialistes qui ont récemment adressé un courrier à l’hôpital de Reims. En vain. Il fallait qu’il meure. Trois raisons principales se conjuguent pour que Vincent Lambert soit euthanasié.

Sur le même sujet
Vincent Lambert bientôt euthanasié ?
La loi Leonetti-Claeys a anesthésié la mort et les consciences

D’abord, la loi Leonetti de 2005 est une mauvaise loi n’en déplaise aux politiciens de gauche ou de droite et aux bioéthiciens de salons, qu’ils croient au Ciel ou qu’ils n’y croient pas. Et le fait qu’elle ait été votée à l’unanimité n’y change rien. Pour éviter l’obstination déraisonnable, elle a mis en place un système de procédure collégiale permettant à un médecin de décider seul de la poursuite ou de l’arrêt des traitements si le malade est « inconscient ». Malheureusement, la réglementation assimile ce qui relève du soin, et qui est dû à tous, à ce qui relève du traitement, et qui peut être arrêté si le traitement est disproportionné. En conséquence, mettre fin à des traitements, ce qui est légitime s’ils sont inefficaces, signifie aussi mettre fin à la nutrition et à l’hydratation, ce qui revient à euthanasier le malade. Onze ans plus tard, Jean Leonetti, à droite, et Alain Claeys, à gauche, firent adopter un texte parachevant la loi précédente à laquelle on reprochait un effroyable « laisser mourir » par déshydratation. La loi Leonetti-Claeys a donc ajouté au dispositif – et systématiquement - une sédation profonde et continue jusqu’à la mort. Elle a anesthésié la mort et les consciences.

Deuxième raison, l’affaire Lambert est devenue un tremplin idéologique. Elle est à l’euthanasie ce que l’affaire de Bobigny a été pour l’avortement. Les lois Leonetti ont constitué les fondations d’une prochaine loi sur l’euthanasie. Subrepticement, pour lutter contre de prétendues dérives et « mieux mourir », on a modifié la législation. Comme si la médecine moderne française faisait exprès de faire souffrir les patients. Mais ce n’était jamais assez, la gauche a poussé la droite dans ses retranchements et le député Claeys dans les bras du député Leonetti. Au « mieux mourir » doit succéder un « mourir dans la dignité ». Les innombrables péripéties judiciaires, les quatre tentatives d’euthanasie dont les trois premières ont été déjouées, le fait d’avoir laissé Vincent sans nourriture pendant 31 jours sans alimentation et avec une hydratation minimum, la maltraitance dont il a fait l’objet en n’ayant pas de fauteuil adapté ni le bénéfice d’une kinésithérapie ni droit à une rééducation de la déglutition, l’ensemble de ces éléments dessinent un fiasco humain, éthique, médical qui appelle, à l’évidence, une clarification législative. Et puisque tout le monde ou presque a salué les lois Leonetti qui conduisent à l’euthanasie sans le dire, il suffit dorénavant d’oser mettre le mot tabou lui-même dans une loi résolument moderne.

Sur le même sujet
Euthanasie : les 118 évêques de France disent non
Une bataille de civilisation

Enfin si Vincent Lambert doit mourir, il le devra aussi à l’aveuglement volontaire ou involontaire des autorités politiques, morales et religieuses qui, face aux revendications explicites en faveur de l’euthanasie et aux petits pas effectués dans cette direction, n’ont pas compris l’enjeu. Car il s’agit d’une bataille d’idées, de civilisation, d’une question anthropologique majeure, et non pas d’un concours de philanthropes bienveillants. Qu’est-ce qu’une personne handicapée aujourd’hui sinon un « sous-homme » au début de la vie et en fin de vie ? S’agissant des personnes les plus atteintes, le rapport Claeys-Léonetti relevait d’ailleurs que « ces personnes hors d’état d’exprimer leur volonté sont nombreuses à n’avoir pas rédigé de directives anticipées », et il ajoutait cette phrase lourde de conséquences : « or, il est permis de penser que ces personnes pourraient qualifier ces situations d’obstination déraisonnable si elles pouvaient s’exprimer ». Autrement dit, ces personnes vivantes, mais hors d’état d’exprimer leur volonté, seraient présumées consentir à des gestes d’euthanasie du fait qu’elles sont présumées refuser l’obstination déraisonnable. Demain, ce n’est pas seulement Vincent Lambert, mais près de 2 000 personnes dans un état de conscience minimale qui pourront faire l’objet d’une « mort dans la dignité », c’est-à-dire de gestes euthanasiques.

Il y a moins de trois semaines, la conférence des évêques de France a adopté à l’unanimité une déclaration sur la fin de vie. Cette déclaration intitulée « L’urgence de la fraternité » est excellente. Toutefois, le paragraphe introductif en atténue malencontreusement la portée. Il évoque une « loi qui a été votée récemment, le 2 février 2016. Dans la suite de celle du 22 avril 2005 – dont le retentissement fut international –, elle poursuit l’effort d’une prise en charge responsable et collégiale de la part des soignants pour garantir une fin de vie apaisée. Son application est encore largement en chantier et demande une formation appropriée. Apprécier, au cas par cas, comment accompagner au mieux chaque personne en grande vulnérabilité demande temps, discernement et délicatesse. Changer la loi manifesterait un manque de respect non seulement pour le travail législatif déjà accompli, mais aussi pour la patiente et progressive implication des soignants. Leur urgence, c’est qu’on leur laisse du temps ».

Cette loi est celle au nom de laquelle on peut euthanasier Vincent Lambert. L’urgence de la fraternité serait de ne pas donner à la loi Leonetti-Claeys le temps de tuer.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime13.04.18 12:19

Affaire Vincent Lambert : "Trop d’incertitudes", pour trancher

Pour le Pr Xavier Ducrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, la décision d’arrêt des traitements de Vincent Lambert est un « très mauvais signal » pour les personnes gravement handicapées.
Le 13/04/2018 à 05:05 mis à jour le 13/04/2018 à 09:47
Le P r Xavier Ducrocq est conseil médical des parents de Vincent Lambert depuis 2013. Photo Maury GOLINI/RL
Photo HD Le P r Xavier Ducrocq est conseil médical des parents de Vincent Lambert depuis 2013. Photo Maury GOLINI/RL

Au terme d’une quatrième procédure collégiale, le CHU de Reims vient de se prononcer de nouveau en faveur de « l’arrêt des traitements » de Vincent Lambert. Interview du Pr Xavier Ducrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville et conseil médical des parents du jeune homme depuis 2013.

Comment réagissez-vous à cette 4e procédure collégiale ?

C’est une sanction gravissime. Depuis 2013, il y a eu de nombreux rebondissements sur le plan juridique, beaucoup moins sur le plan médical. J’aimerais rappeler que Vincent Lambert n’est pas dans le coma, il en est sorti depuis très longtemps après son accident de la route en 2008. Vincent Lambert n’est pas branché car il respire seul, normalement. Vincent Lambert vit, et s’il vit encore malgré toutes les turpitudes qu’il y a pu y avoir et notamment les 31 jours de privation de nutrition et une hydratation minimale, c’est qu’il a une pulsion de vivre. Vincent Lambert est en état de conscience minimale, également appelé état pauci-relationnel.

Qu’est-ce que l’état de conscience minimale ?

Vincent Lambert a des périodes de sommeil, des périodes de veille. Il y a des périodes où il est bien présent, des périodes où il l’est moins. Il y a une réactivité, une capacité d’échange avec son entourage et en particulier les proches. On ne peut qu’être très surpris d’ailleurs que les experts qui ont examiné Vincent Lambert lors de la 3e procédure collégiale, à la demande du Conseil d’Etat, ne l’aient jamais fait en présence de ses plus proches, ses parents, son épouse. Or c’est le b.a.ba de l’examen de ces patients pour évaluer leur niveau de conscience parce que l’on sait très bien que leur comportement vis-à-vis d’un étranger, d’un soignant n’est pas le même. Ce sont des éléments traduits dans la littérature médicale.

La 4e procédure collégiale a conclu à de « l’obstination déraisonnable »…

L’obstination déraisonnable se fonde sur deux choses. Une situation médicale qui expose le patient à la fin de vie : ce n’est pas le cas, Vincent Lambert est un patient très sévèrement handicapé mais il n’est pas exposé à une menace vitale immédiate. Et l’expression d’une volonté la plus explicite possible de la personne. Or Vincent Lambert n’a pas rédigé de directives anticipées alors qu’il connaît la loi. Il était infirmier. On est face à un océan d’incertitudes concernant sa volonté, son état de conscience, sa capacité relationnelle, et même sa capacité à manger ne serait-ce qu’en partie par la bouche. Les capacités de déglutir de Vincent Lambert sont réapparues depuis 2013 et à notre connaissance rien n’a été entrepris pour les exploiter.

Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?

Je suis en colère. Et pas que moi. Je suis en contact avec nombre de médecins responsables d’unités de patients pauci-relationnels qui sont à cette heure-ci effrayés. Ils ne comprennent pas cette décision. Pas plus que moi. La marge d’incertitudes est telle que prendre une décision sans retour comme celle-là est gravissime. C’est un changement de paradigme médical. Est-ce que le doute ne doit pas bénéficier à la vie ? C’est un très mauvais signal. Pour Vincent Lambert, pour les personnes gravement handicapées et les équipes qui s’occupent de ces patients, pour les proches […] C’est grave parce qu’on entre dans un processus d’élimination des personnes handicapées. Démocratique. Et j’oserai prononcer le mot d’eugénisme.

Propos recueillis par Marie-Hélène VERNIER
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime13.04.18 12:25

c'est effectivement dommage pour les neurologues et la recherche en neurologie si on supprime tous ces patients !
Sauf erreur de ma part, l'eugénisme a commencé le 22 avril 2005 avec Jean Léonetti ...
Faut-il être éliminé ou servir de cobaye ???
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime13.04.18 12:46

La décision du docteur Sanchez place une nouvelle fois Vincent Lambert au seuil de la mort
Le coin des experts

 Jean Paillot Interview 12 Avril 2018  Fin de vie

Alors que le docteur Sanchez du CHU de Reims vient de décider, à l’issu d’une quatrième procédure collégiale, de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert. Jean Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert, réagit pour Gènéthique.


Gènéthique : Le docteur Sanchez vient de clore la quatrième procédure collégiale, vous attendiez-vous à sa décision ?

Jean Paillot : Nous étions partagés. Nous avons fait valoir de très bons arguments soit comme avocats, soit par le biais du médecin expert qui a été désigné par nos clients. Ce médecin est le meilleur expert qui soit de patients en état pauci-relationnel ou végétatif (EVC/EPR) : après 40 ans comme chef de service d’unité de soins pour patients de ce type, elle est devenue formatrice d’équipes médicales EVC-EPR. Elle a été effarée d’entendre ce qui se disait pendant la procédure collégiale et elle a adressé ses remarques au docteur Sanchez. Puis 23 médecins spécialistes de la prise en charge de ces patients ont également écrit directement au docteur Sanchez, afin de lui demander, pour des raisons médicales, de ne pas interrompre la vie de Vincent. Nous pensions de ces éléments étaient de nature à influencer le médecin, mais visiblement, il n’en a rien été : il a refusé de voir la réalité, cette réalité le dépasse. Le docteur Sanchez est gériatre, il n’avait aucune connaissance particulière de ce type de patients avant d’arriver à Reims. Il a montré qu’il était incapable d’écouter : la procédure collégiale aurait dû impliquer ici une discussion contradictoire qui n’a jamais eu lieu. Sa décision est en réalité assez pauvre dans l’analyse et interroge : le docteur Sanchez aurait-il été missionné pour prendre une décision en vue de mettre fin à la vie de Vincent Lambert ?

G : Quel est le contenu de cette décision ?

JP : Le Docteur Sanchez a décidé d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès accompagnée de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation. Ce qu’il propose, c’est en réalité une euthanasie au sens strict. En effet, Vincent Lambert n’a aujourd’hui aucun autre soin que l’alimentation et l’hydratation entérales, sinon des soins ponctuels de routine.

Vincent est un patient qui, comparé à d’autres patients dans la même situation, va plutôt bien. Il n’est pas trachéotomisé, il respire seul, ses fonctions vitales sont normales, il vit sans le support de machines. Voilà 10 ans maintenant qu’il est dans cette situation médicale, qui n’a pas particulièrement changé depuis que son état est consolidé, il n’est pas en fin de vie et de nombreux médecins se demandent quelles raisons ont conduit à relancer la procédure maintenant ? Qu’est-ce qu’il y a de nouveau ? La nouveauté tient à François Lambert, son neveu, qui a demandé cette nouvelle procédure collégiale. Il n’y a pas de raisons médicales, personne ne tient compte des évolutions positives de l’état de santé du patient.

Comme le docteur Kariger, le docteur Sanchez est un gériatre, un homme chargé d’accompagner la fin de vie. Or dans une unité de soins EVC/EPR, ce qu’on cherche à élaborer avec le patient, sa famille, c’est un projet de vie. On est sur deux philosophies complètement différentes. Le seul projet qui soit proposé pour Vincent Lambert depuis 2013 est un chemin de fin de vie. C’est ahurissant.

G : Le docteur Sanchez justifie sa décision en utilisant l’argument de l’obstination déraisonnable. Est-ce légitime ?

JP : Cet argument ne semble fait que pour justifier la décision. Il est clair que nous ne sommes pas dans de l’obstination déraisonnable, mais dans une procédure d’euthanasie. Encore une fois, Vincent Lambert va beaucoup mieux que de nombreux patients dans son état, mais il est mal pris en charge actuellement. Avec une bonne prise en charge, il irait encore mieux. L’hôpital est responsable de la situation médicale de Vincent Lambert. Il est laissé dans un état de dépendance, sans stimulation, et il ne bénéficie pas des soins que requiert son état. On dit que Vincent souffre. C’est faux. Il est habituellement paisible. Quand les soins sont mal faits, quand il a un rhume, il manifeste un inconfort, un état de souffrance passager, mais il n’est pas dans une souffrance réfractaire et il a habituellement un visage apaisé. Et il est aussi faux de dire que Vincent n’a aucune relation avec son entourage.

Pourquoi cet acharnement ?

G : Quelles sont désormais les perspectives ? Que va devenir Vincent Lambert ? Sa mère vient de publier une tribune dans le Figaro est-ce le dernier espoir ?

JP : Il est normal que la mère d’un condamné à mort cherche à s’adresser au président de la République, c’est un réflexe normal. Les avocats ont cependant les moyens d’agir pour que la justice puisse dire que Vincent Lambert n’est pas en situation d’obstination déraisonnable mais qu’on veut lui imposer une euthanasie alors que c’est une pratique qui est strictement interdite dans le droit français. Nous sommes en train de rédiger un recours qui sera déposé au tribunal administratif de Châlons dans les jours qui viennent. Derrière l’enjeu juridique, il y a un enjeu humain : quand Vincent sera-t-il pris en charge dans un établissement adapté ? Un handicapé lourd ne doit pas être euthanasié, les personnes les plus fragiles ne doivent pas être supprimées.

G : Vous avez déjà eu recours de nombreuses fois à la justice sans obtenir gain de cause. Pourquoi envisagez-vous que la situation puisse être différente cette fois-ci ?

JP : Nous avons également gagné un certain nombre de procédures pour le compte de Vincent. Mais il est vrai que nous n’avons pas toujours eu gain de cause. Cette fois-ci, la donne a changé. Au cours de la dernière procédure collégiale, on a assisté à une prise de conscience de la part de nombreux médecins spécialistes de ces états de la situation réelle de Vincent Lambert. Et ces médecins disent stop ! 24 médecins ont écrit au docteur Sanchez. Manifestement, s’il n’y a pas de consensus familial, il n’existe pas non plus de consensus médical autour de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation. Non seulement il n’y a pas de consensus mais les meilleurs spécialistes disent qu’ils ne sont pas d’accord. J’ai l’espoir que la justice les entende et qu’une décision raisonnable soit enfin rendue.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime17.04.18 8:35

CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE - Société Vincent Lambert : recours avant la fin du délai
Le 17/04/2018 à 05:03

Les avocats des parents de Vincent Lambert, en état végétatif depuis près de dix ans et dont le sort déchire la famille, ont annoncé qu’ils déposeraient leur recours ce mardi matin devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Un « référé-liberté » destiné à empêcher l’arrêt des traitements décidé par le CHU de Reims et dont la mise en place est censée débuter ce jeudi 19 avril à minuit. Cette procédure d’urgence est suspensive, selon Me  Jean Paillot, l’un des deux défenseurs de Viviane et Pierre Lambert, qui se réfère à une décision du Conseil d’État. Le juge doit ensuite se prononcer dans les 48 heures à compter du dépôt de cette requête. L’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de ce patient lourdement handicapé à la suite d’un accident de voiture sera-t-il confirmé ou annulé ? Y aura-t-il un nouveau délai pour déposer un recours ? Par deux fois dans le passé, en 2013 et en 2014, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a annulé l’arrêt des traitements décidé par le CHU de Reims.
Le dépôt de ce référé-liberté, avec une décision attendue quelques heures à peine avant la mise en œuvre envisagée de la procédure médicale, ponctue une montée de la mobilisation du côté de Viviane et Pierre Lambert, proches des catholiques intégristes et partisans du maintien en vie de leur fils. Lundi 9 avril, au terme de la quatrième procédure collégiale depuis 2013, le docteur Vincent Sanchez, qui a en charge Vincent Lambert, 41 ans, a conclu à une « obstination déraisonnable » et s’est dit, à son tour, favorable à l’« arrêt des traitements ».

Le pape s’est exprimé

Une annonce qui va dans le sens de multiples décisions de justice et répond aussi à la volonté de Rachel Lambert, l’épouse de Vincent. Le médecin rémois a laissé aux différentes parties un délai de dix jours pour déposer un recours. Ce que les parents ont donc fait, comme cela était prévisible.
En parallèle, Viviane Lambert, sa mère, a interpellé le 12 avril, dans une tribune au Figaro, le président de la République Emmanuel Macron estimant que son « fils a été condamné à mort ». Dimanche enfin, le pape François a évoqué Vincent Lambert et a parlé, à son propos, de « situation douloureuse et complexe ».
Catherine DAUDENHAN
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime20.04.18 11:40

Accueil JIM
> Vincent Lambert : mille questions à jamais irrésolues pour les médecins et les autres
Publié le 19/04/2018
Vincent Lambert : mille questions à jamais irrésolues pour les médecins et les autres

Paris, le jeudi 19 avril 2018 – Sans surprise, les parents de Vincent Lambert ont formé un recours suspensif contre la décision prise par le Docteur Vincent Sanchez d’arrêter les soins dispensés à leur fils, considérant que cet homme dans un état végétatif depuis dix ans après un accident de voiture est l’objet d’une obstination déraisonnable. L’audience a eu lieu ce matin, dans une ambiance semblable à la dizaine de rendez-vous judiciaires précédents, électrique et forte en émotion.

L’objectif de ce recours est de déterminer si la situation peut justifier l’application de la loi Leonetti sur le droit des malades et la fin de vie. Il s’agit notamment de confirmer que les conditions sont bien réunies pour affirmer qu’il existe une obstination déraisonnable ; une question à laquelle la plupart des tribunaux interrogés sur ce point ont répondu par l’affirmative précédemment.

Menaces sur l’hôpital
L’avocat du CHU de Reins, Maître Demarais s’est montré particulièrement combattif. Il a ainsi dénoncé une « instrumentalisation de la justice, du droit et de l’opinion publique » par la partie adverse. Il a par ailleurs évoqué les pressions subies par l’hôpital, signalant comment le docteur Sanchez avait été menacé « d’une plainte pour omission de porter secours alors qu’il n’avait pas pris de décision ». Maître Demarais a par ailleurs évoqué la tribune publiée par 70 médecins dans le Figaro aujourd’hui, contestant la décision d’arrêt des soins. Il a ironisé en signalant que ces praticiens « n’ont jamais vu Vincent Lambert et (…) se fient uniquement en une vidéo dont on ne connaît pas les conditions de tournage ».

Pas en fin de vie
Sans avoir vu Vincent Lambert, 70 « médecins et professionnels spécialisés dans la prise en charge de personnes cérébro-lésées en état végétatif ou pauci-relationnel » évoquent effectivement leur « extrême inquiétude » face à la décision d’arrêt des soins. Cette crainte s’appuie sur des doutes quant au diagnostic établi, en dépit des multiples expertises réalisées. « Un tissu d'incertitudes et d'hypothèses, ainsi que des jugements contradictoires concernant le niveau de conscience, les capacités de relation et de déglutition, le pronostic, fondent une sanction dramatique, incompréhensible », débutent-ils avant de poursuivre : « Certains d'entre nous ont pu visionner une courte vidéo, de séquences tournées en juin 2015, permettant d'affirmer que M. Vincent Lambert est bien en état pauci-relationnel, à savoir qu'il n'est pas dans le coma, ne requiert aucune mesure de réanimation et qu'il a des capacités de déglutition et de vocalisation ». Aussi, pour ces praticiens l’arrêt des soins s’apparente à une « euthanasie qui ne dit pas son nom ». Ils préconisent un transfert dans une unité spécialisée et une prise en charge différente impliquant la fin de l’alitement systématique, la multiplication des sorties et une rééducation plus soutenue. Cette tribune fait écho à une lettre adressée il y a quelques semaines au docteur Sanchez par vingt-quatre médecins « pour la plupart chefs de services et spécialistes de la prise en charge des patients cérébro-lésés en état végétatif ou pauci-relationnel ». Ces derniers signalaient également que « Vincent Lambert respire de manière autonome, son état général est stable, il a des capacités relationnelles et de déglutition incontestables. Il ne relève donc pas d’un questionnement d’obstination déraisonnable » jugeaient-ils. Ils poursuivaient : « En pratique, envisager pour lui l’interruption de l’alimentation entérale, avec pour effet son décès, nous apparaît, d’un point de vue médical et éthique, en contradiction avec les recommandations de la circulaire du 3 mai 2002 préconisant aux unités dédiées d’inclure dans leur projet de service à la fois "un projet de soins et un projet de vie" et de "valoriser autant que possible les possibilités relationnelles de la personne en termes de communication et d’interaction avec l’environnement"».

Qu’est-ce que l’obstination déraisonnable ?
Les questions soulevées par ces praticiens, qui en filigrane remarquent que Vincent Lambert n’est pas un patient en fin de vie, alors que la loi Leonetti s’adresse principalement (mais pas uniquement) à ces malades, sont posées depuis la médiatisation de la tragique histoire de cet infirmier. Ainsi, concernant la définition de l’obstination déraisonnable, à propos déjà de l’affaire Vincent Lambert, le docteur Vincent Morel alors président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) indiquait au Jim en 2014 : « Pour qu’il y ait obstination déraisonnable, il faut selon la loi d’avril 2005 que les traitements "apparaissent inutiles, disproportionnées ou n’ayant autre effet que le seul maintien artificiel de la vie"». Il notait encore que « la loi Léonetti laisse aux médecins, après le respect de la procédure collégiale, la possibilité d'approcher, en fonction de chacune des situations, la définition la plus juste possible de l'obstination déraisonnable ». Dans le cas de Vincent Lambert, au-delà du fait que certains de ses proches affirment, sans preuve absolue néanmoins, qu’il aurait considéré comme une « vie artificielle » l’état dans lequel il demeure aujourd’hui, une des questions cruciales, qui a encore été débattue ce matin devant le tribunal de Châlons-en-Champagne, est de déterminer le niveau de souffrance engendrée par les soins.

D’autres Vincent Lambert en France
Les médecins qui s’expriment dans le Figaro ou qui ont écrit au docteur Sanchez signalent également une autre difficulté : comment doit-on envisager la prise en charge des patients présentant une situation similaire à celle de Vincent Lambert s’il peut être considéré que les soins élémentaires (l’alimentation et l’hydratation) apportés à ces malades relèvent d’une obstination déraisonnable ? Professeur d’éthique médicale, Emmanuel Hirsch s’interrogeait déjà sur ce sujet dans nos colonnes en 2015 : « Sait-on que désormais dans les structures spécialisées qui accompagnent dans leur projet d’existence des personnes handicapées comme l’est M. Vincent Lambert, des familles confient avec émotion aux équipes : "Ne le laissez pas tomber ; prenez soin de lui : ce n’est pas Vincent Lambert ". Sait-on que dans certains services hospitaliers la réflexion évolue sur la justification qu’il y aurait à entreprendre une réanimation "pour faire un Vincent Lambert…" ? », affirmait-il.

Qu’est-ce que la vie ?
Toutes ces observations signalent une fois encore tout d’abord la méconnaissance des lois Leonetti, y compris par les médecins, et notamment le fait qu’elles ne s’appliquent pas uniquement aux patients en fin de vie, mais aussi à ceux pouvant être l’objet d’une obstination déraisonnable. Elles confirment par ailleurs la difficulté de la prise en compte de la parole des patients, plus encore lorsque celle-ci n’est que rapportée par une partie de la famille. Mais surtout, elles rappellent qu’une loi ne pourra jamais résoudre l’interrogation intime et propre à chacun sur la valeur de la vie.

Aurélie Haroche
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime20.04.18 19:57

Nouveau:Affaire Vincent Lambert : la justice ordonne une nouvelle expertise médicale
Par Delphine de Mallevoüe
Mis à jour le 20/04/2018 à 19:35 /
Publié le 20/04/2018 à 19:26

Affaire Vincent Lambert : la justice ordonne une nouvelle expertise médicale

INFO LE FIGARO - Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné, vendredi, une expertise médicale de Vincent Lambert, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008.


Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a ordonné, vendredi, une expertise médicale de Vincent Lambert, en état végétatif depuis un accident de la route en 2008. Il avait été saisi par les parents de cet handicapé de 41 ans pour contester l'arrêt des soins décidé la semaine dernière par l'équipe médicale du CHU de Reims. L'expertise sera confiée à «un collège de trois médecins qualifiés soit en neurologie, soit en médecine physique et de réadaptation, désignés par le président du tribunal, avec pour mission, dans un délai d'un mois à compter de la constitution du collège».

» LIRE AUSSI - L'appel de 70 médecins: «Il est manifeste que Vincent Lambert n'est pas en fin de vie»

Le juge administratif demande aux experts de «décrire, après examen clinique, l'état actuel de M. Vincent Lambert ; un des examens clinique sera effectué, s'ils en font la demande au collège d'experts, en présence de M. Pierre Lambert, Mme Viviane Lambert, M. David Philippon et Mme Anne Lambert ; un autre examen clinique pourra être organisé, en présence cette fois de Mme Rachel Lambert et de M. François Lambert, si ces derniers en font la demande au collège d'experts». Il demande aussi d'organiser ces examens, selon des modalités permettant la meilleure appréciation de l'état clinique de M. Vincent Lambert, notamment au regard des horaires où ils seront effectués. L'appréciation de ces modalités est du ressort des experts». Le tribunal administratif demande en outre que «partant de l'expertise ordonnée par le Conseil d'Etat en 2014, et dont les conclusions sont consignées dans le rapport du 26 mai 2014, de dire si le tableau clinique que présente M. Vincent Lambert a évolué, si oui, décrire cette évolution et indiquer si elle est positive ou péjorative».

Les experts devront enfin «se prononcer sur la capacité de déglutition de M. Vincent Lambert ; de dire si elle est susceptible de permettre, à terme, et éventuellement après une rééducation, une alimentation et une hydratation fonctionnelles, et de fournir au juge des référés toute information qui serait utile à la solution du litige».

Par ailleurs, le tribunal a reconnu la légitimité, dans ce dossier, de l'intervention de l'Union nationale des associations de familles de traumatisés crâniens et de cérébro-lésés. En revanche, «les conclusions de la requête tendant au transfert de M. Vincent Lambert dans un autre établissement de soins, ou un autre service du centre hospitalier universitaire de Reims, sont rejetées», une demande faite par les parents depuis de nombreuses années.


Dernière édition par Admin le 12.05.19 16:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime24.04.18 19:41

Boulevard Voltaire
Vincent Lambert, Alfie Evans : des vies qui ne valent pas la peine d’être vécues ?
le samedi 21 avril 2018
Deux cas d’euthanasie décidée par le corps médical font l’objet de vives contestations.
Anne Merlin-Chazelas , Historienne

Deux cas d’euthanasie décidée par le corps médical font l’objet de vives contestations.

Vincent Lambert, victime d’un accident de la route à 32 ans, est, depuis, dans un état de conscience diminuée. Il n’est ni mourant, ni en fin de vie, ni atteint d’une maladie incurable. Il s’endort seul, sans médicaments, le soir, et s’éveille seul, le matin. Il a néanmoins fallu recourir, pour lui, à une alimentation et une hydratation parentérales pour lui éviter des fausses routes qui auraient pu provoquer une embolie pulmonaire fatale, son réflexe de déglutition ayant sinon disparu, du moins considérablement diminué.

Mais son état s’est sensiblement amélioré depuis son accident, tant sur le plan de la conscience que par retour partiel du réflexe de déglutition, ce qui pourrait autoriser la reprise, au moins partielle, d’une hydratation et d’une alimentation par la bouche, et cela, malgré l’arrêt de tous soins de kinésithérapie depuis plusieurs années, et malgré le fait qu’un médecin de l’hôpital avait déjà tenté de le priver d’alimentation et de le déshydrater (cela pendant 31 jours, jusqu’à intervention de la Justice pour faire rétablir la fourniture normale d’aliments et d’eau) : la survie quasi miraculeuse de Vincent après cette terrible épreuve semble indiquer qu’il n’y a pas, chez lui, de volonté de mourir.

Cependant, la Justice a cru bon de conférer la tutelle de Vincent à son épouse qui, appuyée par un neveu de Vincent, ne cesse de réclamer qu’il disparaisse.

Au contraire, les parents de celui-ci, constatant ses progrès, ne cessent de demander qu’il quitte le service de soins palliatifs où tous les soins lui sont refusés pour être accueilli dans un service compétent pour un cas comme le sien, où une place lui est réservée depuis longtemps. Cette demande est appuyée par de nombreux spécialistes. Mais le médecin qui a décidé que la vie de Vincent ne valait pas d’être vécue et qu’il convenait de lui supprimer alimentation et hydratation, les terribles souffrances qu’implique cette suppression étant réduites ou masquées par une sédation profonde terminale, persiste dans sa décision de refuser toute autre solution.

Le cas d’Alfie Evans est très différent de celui de Vincent, puisque ce bébé, né avec une maladie congénitale rare et incurable, ne peut respirer sans assistance et qu’il n’a apparemment aucun moment de conscience ou semi-conscience, mais il n’est pas mourant. Le pape lui-même est intervenu pour demander que l’enfant soit transféré à l’hôpital du Vatican Bambino Gesù, où une place lui est réservée. Mais les médecins qui ont décidé que sa vie ne valait pas la peine d’être vécue et qu’il fallait lui supprimer l’assistance respiratoire indispensable à sa survie persistent dans leur décision. Les médecins spécialistes ont des opinions divergentes sur son cas, certains pensant que son état peut s’améliorer avec les soins appropriés (qui lui ont, jusqu’ici, été refusés), d’autres que ce n’est pas possible.

Ce qui est scandaleux et doit être combattu, c’est la prétention de certains médecins (en France comme en Grande-Bretagne) d’avoir le droit de décider pour des personnes qui ne sont ni mourantes ni malades que leur vie ne vaut pas la peine d’être vécue et qu’il faut donc y mettre fin par une euthanasie, et même d’être les seuls – excluant les proches -, à avoir ce droit. Cette prétention doit être combattue, même dans le cas où leur décision serait justifiée. 1 Et, évidemment, si d’autres avis médicaux autorisés récusent leur diagnostic.

Notes:
1.Ce qui ne peut être le cas que si, en fait, il y a mort cérébrale définitive et seulement une apparence de vie. ↩️
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime12.05.18 11:00

« Il ne faut pas que Vincent Lambert soit un étendard »

Le tribunal administratif doit annoncer dans les prochains jours s'il confirme ou non la décision du CHU de Reims d'arrêter les traitements de Vincent Lambert. Le Dr Véronique Fournier revient sur la situation de ce patient et la bataille que se livre sa famille à son sujet.

La rédaction d'Allodocteurs.fr
France Télévisions
Mis à jour le 19/04/2018 | 16:17
publié le 19/04/2018 | 16:17

Les parents de Vincent Lambert, ainsi qu'un frère et une sœur, ont déposé un recours en référé liberté à l'effet suspensif, pour empêcher la mise en œuvre de l'arrêt des traitements de Vincent Lambert. Cette décision, prise à l’issue d’une procédure collégiale de cinq mois, avait été annoncée le 9 avril par le Dr Vincent Sanchez du CHU de Reims. Vincent Lambert a été victime d’un accident de la route en 2008. Il est depuis hospitalisé en état « pauci-relationnel » , un état de conscience minimale.

Dr Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie a répondu aux questions Magazine de la Santé.
La loi sur la fin de vie est-elle adaptée aux patients qui sont en état pauci-relationnel ?

Dr Véronique Fournier : « Oui, absolument. Cette loi sur la fin de vie n’est pas destinée uniquement aux patients qui sont en fin de vie, malgré son titre. C’est une loi qui s’adresse aussi à toutes les personnes qui sont à risque d’être en situation d’obstination déraisonnable. En état pauci-relationnel, la vraie question, c’est, est-ce qu’on est en état d’obstination déraisonnable ou pas ? »
Comment définir l’« obstination déraisonnable » ?

Dr Véronique Fournier : « Justement, le problème c’est qu’il n’y a pas de critères d’objectivité de l’obstination déraisonnable. Ce qui sera considéré comme une obstination déraisonnable pour certains sera considéré comme une non-obstination déraisonnable pour d’autres. Et c’est exactement cela qui se passe dans l’affaire Vincent Lambert. Il nous semble que ce qui est important, c’est de reconnaître une certaine subjectivité en la matière. C’est-à-dire que le seuil des uns n’est pas le même que le seuil des autres et que finalement, ce qui nous revient en tant que société, c’est d’accompagner les gens là où ils sont, dans leurs convictions intimes, dans ce qu’ils ont été, dans ce qu’est leur personnalité. Ce n’est pas un diagnostic médical absolu, objectif et définitif. »
Dans le cas de Vincent Lambert, comment la décision d’arrêt des soins peut-elle être prise ?

Dr Véronique Fournier : « Il faut savoir qui doit prendre la décision et finalement c’est la question qui nous est souvent posée. Qui est le plus légitime pour prendre la décision dans cette situation singulière-ci ? Moi, il me semble selon mon expérience, que ce sont ceux qui sont à son chevet quotidiennement, les soignants qui font sa toilette, qui essayent de lui rendre la vie confortable et heureuse et ce sont ses proches les plus proches. Ceux qui le connaissent vraiment, et ceux avec qui il a passé les dernières années de son existence, c’est-à-dire ceux qui sont capables de porter sa parole la plus récente. En l'occurence sa femme et sa fille. Il ne faut pas que Vincent Lambert soit un principe, un étendard au service d’une cause. C’est un homme qui est fait de chair et d’os. »
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime27.05.18 10:46

Vincent Lambert : la famille conteste le choix des experts
synthèse de presse bioéthique
25 Mai 2018  Fin de vie

L’expertise médicale de Vincent Lambert n’aura pas lieu samedi prochain comme il était prévu. Ses parents ont déposé hier une « demande de récusation » au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, contestant la composition de l’équipe d’experts.

Me Jean Paillot, avocat des parents de Vincent Lambert, estime qu’« aucun d'entre eux n'a de compétence en matière de patients EVC (état végétatif chronique) et en EPR (état pauci-relationnel) ». « On ne se laisse pas faire et on veut une vraie bonne expertise, pas une expertise bâclée », a-t-il ajouté.

Ces trois médecins ont été désignés mi-avril par la justice administrative. Ils devaient expertiser l’état réel de Vincent Lambert pour décider de l’arrêt ou non de son alimentation et de son hydratation. « L'état de Vincent a évolué de manière positive depuis 2014 (date de la dernière expertise) et (...) il est nécessaire de l'évaluer », pointant ses progrès « un peu au plan neurologique et beaucoup au plan fonctionnel, par exemple dans le domaine de la déglutition », explique Me Paillot.

« Le dépôt d'une demande de récusation au tribunal bloque l'expertise jusqu'au moment où le tribunal statue sur la demande de récusation », précise l’avocat. « Soit le tribunal confirme les experts, soit il les change. » La date de cette audience au tribunal administratif n’est pas encore connue. L’expertise a été officiellement annulée par le tribunal dans l'après-midi de vendredi.

Sources:
AFP (25/05/2018)
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime12.06.18 15:27

Admin a écrit:
Les médecins ont fait ce qu'ils ont voulu et en même temps ce qu'ils ont pu mais la médecine a ses limites.
Il y a deux sortes d'amour, agape ( le fait de manger ensemble ) et eros ( partager la sexualité en couple ); deux sortes d'amour validées par la société et l'Eglise.
La médecine, sans le vouloir, en s'acharnant sur V.L. lui a enlevé agapé et eros.
Alors....... pourquoi l'Eglise s'acharne sur V.L. ??? ??? ???
mon raisonnement est compliqué... ... ... désolée. Je vais un peu trop loin mais ... ...
L'Eglise en général se déchire au sujet de la parole du Christ, "Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang" pour empêcher les mourants de mourir ( "vénération" de la chair ? manque de foi à propos de la résurrection ? ).
cf la problématique de St-Paul à propos de la chair et de l'esprit.
je sais que je suis un peu comme V.L.
la bagnole, le restaurant et autre chose me sont inaccessibles...
Pas médiatisée, c'est con, çà !!! ! ! ! !!! vraiment con...
clin1
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime14.06.18 18:35

Affaire Vincent Lambert : les médecins désignés par la justice jettent l'éponge
Les trois médecins, qui devaient réaliser un "tableau clinique" de Vincent Lambert, ont invoqué leur incapacité à résister aux "tentatives de manipulations et aux critiques diverses".
Photo de Vincent Lambert prise le 5 juin 2015
Crédit : COURTESY OF THE FAMILY / AFP
Léa Stassinet
et AFP
PUBLIÉ LE 15/06/2018 À 11:19
Ils avaient été missionnés par la justice pour diagnostiquer l'état de santé actuel de Vincent Lambert, devenu tétraplégique après un accident de voiture, et dont la famille se déchire depuis cinq ans autour d'un possible arrêt des soins.

Mais les trois médecins experts n'ont pas pu aller au bout de la tâche qui leur avait été confiée. Dans une lettre datée du 10 juin, ils se sont ainsi désistés, estimant n'avoir "aucun moyen de mettre de l'ordre dans cette procédure d'expertise et d'affirmer une autorité qui mettrait au pas ceux qui manient opprobre et dénigrement ou fausses vérités".

Censés réaliser un "tableau clinique" de Vincent Lambert, en état végétatif depuis 2008, "le collège d'experts ne peut que prendre acte qu'il n'a pas la stature pour résister à ces tentatives de manipulation et aux critiques diverses", ont poursuivi les médecins, qui ont évoqué la "très grande confusion" autour de cette expertise.

Un désistement accepté par la justice
La demande de désistement a été acceptée par le président du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne), cette même juridiction qui avait rejeté il y a quelques jours la demande de récusation de ces mêmes experts, faite par les proches de Vincent Lambert souhaitant la poursuite des soins.

En attendant la nomination du prochain collège de médecins, une nouvelle audience sur "les modalités de l'expertise" se tiendra mercredi 20 juin au tribunal administratif. "C'est exactement ce que réclament depuis des semaines les parents, frère et soeur de Vincent, qui attendent des nouveaux experts à nommer compétence et rigueur", a déclaré Me Jean Paillot, l'un des avocats de cette partie de la famille, fermement opposés à l'arrêt des soins de leur proche.

Il faut juste laisser partir Vincent

François Lambert, neveu de Vincent, favorable à l'arrêt des soins Partager la citation
De son côté, l'autre partie de la famille a laissé exprimer sa lassitude. "Les médecins continuent de rechercher un consensus qui n'arrivera jamais. C'est la preuve de rapports de forces à l'intérieur de la médecine. Il faut juste laisser partir Vincent", a réagi François Lambert, neveu du patient âgé de 41 ans, favorable à l'arrêt des traitements comme une autre partie de la famille, dont Rachel Lambert, son épouse et tutrice légale.

Dans leur lettre, les experts ont cependant fait une liste des "personnalités" aux compétences "irréprochables" qui pourraient être sollicitées dans cette affaire, et suggèrent que l'expertise soit réalisée dans un établissement spécialisé, comme le demande les parents de Vincent Lambert. La justice a jusqu'ici toujours refusé ce transfert.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime19.06.18 10:19

Vincent Lambert : des proches appellent à le laisser partir
Par François Lambert , Marie-Geneviève Lambert , Marie Lambert , Guy-Noël Philippon , Frédéric Philippon , Dominique Lambert et Joseph Lambert — 18 juin 2018 à 16:56
Vincent Lambert est dans un état végétatif après un accident de la circulation depuis 2008. Photo Philippe Huguen. AFP
Une nouvelle audience est prévue mercredi 20 juin sur le cas de l'homme en état végétatif depuis 2008. Son corps exprime son refus d’endurer des soins devenus insupportables, selon une partie de sa famille.
Vincent Lambert : des proches appellent à le laisser partir
La décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne du 20 avril, qui diligente une nouvelle et énième expertise, nous paraît étonnante au regard de toutes celles qui ont été menées jusque-là et qui n’ont fait que confirmer ce que l’on sait malheureusement déjà : l’état clinique de notre frère et oncle Vincent Lambert n’a pas évolué positivement. Et il ne peut évoluer positivement en l’état actuel de la science.

Cependant, pour nous tous, ce n’est peut-être pas le plus important.

L’équipe médicale relève depuis cinq ans des signaux réguliers, croisés et identifiés de résistance manifeste aux soins. Depuis longtemps le corps de Vincent exprime par un «inconfort chronique» son refus d’endurer des soins devenus de jour en jour plus intrusifs et insupportables. Par de nombreuses manifestations physiques observées par l’ensemble des équipes soignantes et que nous refusons de détailler ici, Vincent exprime clairement une souffrance. Son regard reste vide mais son corps s’exprime douloureusement, et ceux qui continuent à le voir le constatent depuis trop longtemps.

A LIRE AUSSI
Affaire Lambert : arrêt ou encore ?

Nous pouvons soigner notre souffrance personnelle, mais nous devons surtout écrire et exprimer celle de notre frère et oncle, ce qu’il ne peut plus faire aujourd’hui et ce depuis bientôt dix ans. Il avait clairement exprimé, par deux fois et à deux personnes de confiance différentes, son refus de ce qui s’apparenterait à une survie uniquement biologique. Nous ne pouvons que rester fidèles à ce qu’il a été, et à ce qu’il voulait. Il était infirmier, suffisamment altruiste pour entendre les souffrances d’autrui. Faisons en sorte d’appliquer ce qu’il voudrait pour lui-même aujourd’hui.

Nous prenons donc une nouvelle fois la plume pour dire le mieux possible ce qui nous paraît le plus juste pour Vincent en essayant de retranscrire, à notre manière, difficilement parce que collectivement, mais aussi intimement, ce qu’il voudrait maintenant pour lui, et seulement pour lui. L’obstination de ceux qui refusent encore de voir sa réalité en face nous semble plus apparentée à une absence de prise en compte rationnelle de la souffrance, à une vision faussée par des principes, qu’à une compréhension apaisée de la situation actuelle de Vincent Lambert, et de ce qui s’est ancré de plus en plus manifestement dans la durée.

A LIRE AUSSI
Arrêt des soins : la volonté de Vincent Lambert bientôt respectée ?

Nous soutenons la clairvoyance de son médecin actuel quant à l’état physique et psychologique réel, unique et particulier de Vincent. Nous sommes convaincus que la «froideur» technique et médicale n’est pas incompatible avec l’humanité, la lucidité et la subtilité qui ressortent simultanément de la décision motivée du docteur Sanchez.

Nous lui renouvelons aujourd’hui encore toute notre confiance. Le refus du transfert de notre frère et oncle Vincent Lambert dans un autre centre hospitalier confirme une nouvelle fois qu’il reçoit des soins dignes et proportionnés à l’hôpital Sébastopol de Reims. C’est un soulagement puisque nous approuvons le fait qu’il reste dans cet hôpital public, là où le personnel soignant le connaît le mieux.

Nous attendons maintenant que la nouvelle décision prise le 9 avril soit enfin mise en œuvre, alors que de nouveaux «rebondissements», tous plus artificiels les uns que les autres, ne cessent d’interférer. Pour que les décisions prises concernant Vincent ne soient plus seulement théoriques ou caduques, mais qu’il puisse réellement et effectivement en bénéficier.

Joseph Lambert, frère de Vincent Lambert ; Marie Lambert, sœur de Vincent Lambert ; Guy-Noël Philippon, demi-frère de Vincent Lambert ; Frédéric Philippon, demi-frère de Vincent Lambert ; Marie-Geneviève Lambert, demi-sœur de Vincent Lambert ; Dominique Lambert, demi-frère de Vincent Lambert ; François Lambert, neveu de Vincent Lambert.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime28.06.18 19:29

Affaire Vincent Lambert : comment les milieux catholiques traditionalistes se sont mobilisés
Farouchement opposés à l'euthanasie, les parents de cet homme tétraplégique en état végétatif militent pour le maintien en vie de leur fils. Derrière eux, la mouvance catholique intégriste agit activement.

Vincent Lambert, 38 ans, en état de conscience minimale depuis cinq ans, au CHU de Reims (Marne), le 25 juillet 2013.Vincent Lambert, 38 ans, en état de conscience minimale depuis cinq ans, au CHU de Reims (Marne), le 25 juillet 2013. (MAXPPP)
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Vincent Daniel
France Télévisions
Mis à jour le 20/06/2014 | 10:46
publié le 06/02/2014 | 15:27

La bataille pour ou contre le maintien en vie de Vincent Lambert déchire la famille de cet homme tétraplégique en état végétatif chronique. Et embarrasse le Conseil d'Etat. Le juge de la haute juridiction chargé de se prononcer sur l'affaire a décidé, jeudi 6 février, de renvoyer le sort de Vincent Lambert, en état de conscience minimale depuis plus de cinq ans, devant une formation collégiale qui doit se réunir la semaine suivante. La date doit être précisée vendredi.

L'affaire oppose deux camps. D'un côté, les médecins, l'épouse et une partie de la famille de Vincent Lambert (des frères et sœurs, ainsi qu'un neveu) ont donné leur accord à l'arrêt de la nutrition et de l'hydratation artificielles du patient en concertation avec l'équipe médicale du CHU. "Vincent avait dit clairement qu'il n'aurait pas voulu vivre comme ça", a déclaré sa femme, estimant que le "laisser partir" constituait "un acte d'amour". De l'autre côté, les parents de Vincent Lambert. Ces derniers, catholiques et opposés à toute forme d'euthanasie, luttent contre "la mort programmée" de leur fils. Au delà de ce désaccord familial, l'affaire mobilise les réseaux catholiques traditionalistes.

"Ils utilisent la douleur de la mère de Vincent"
La mère de Vincent Lambert est proche de la fraternité Saint-Pie X, un mouvement catholique intégriste en rupture avec le Vatican. Une branche du catholicisme "farouchement opposée à l'abrègement de toute vie, au motif du sacro-saint 'Tu ne tueras point'", note Le Parisien (article payant). Le père, gynécologue, est un opposant actif à l'interruption volontaire de grossesse. Il a notamment dirigé l'association Laissez-les vivre dans l'Indre. Ensemble, ils appellent "les réseaux catholiques les plus sectaires 'à ne pas laisser faire cette mise à mort'", écrit Libération.

Pour le neveu de Vincent Lambert, François Lambert, "les catholiques traditionalistes utilisent la douleur de la mère de Vincent pour en faire un combat politique". "Ils ont choisi des avocats proches de ce milieu, qui ont incité Viviane Lambert à faire un signalement au procureur pour tentative d'assassinat, lorsque le CHU de Reims a décidé d'interrompre les traitements, témoigne-t-il auprès du Parisien. L'épouse de Vincent a dû être entendue par la police, alors qu'elle a toujours été aux côtés de son mari depuis cinq ans dans cette épreuve." François Lambert précise que Vincent "avait pris de la distance avec [ce] milieu". Il témoigne aussi de la présence "d'une trentaine de militants intimidants" lors du procès à Châlons-en-Champagne, qui se seraient rendus par la suite au chevet de Vincent à l'hôpital pour "prier" pour lui.

Un avocat proche des milieux intégristes
Jérôme Triomphe, l'avocat des parents de Vincent Lambert, est bien connu des milieux intégristes. Il a défendu de nombreux militants de la Manif pour tous. Il représente aussi l'institut Civitas, mouvement catholique intégriste qui se dit "engagé dans l’instauration de la royauté sociale du Christ". Civitas s'est notamment illustré pendant l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous. Jérôme Triomphe a également été le conseil du magazine d'extrême droite Rivarol face au Front national, relève Metronews. Et l'avocat participe à des conférences organisées par l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif), un mouvement proche de l'extrême droite. Intitulé de son discours le 7 septembre 2013 : "Face à la persécution du totalitarisme socialiste et à la répression policière, le combat de l’Agrif pour les libertés". "L'avocat a alors partagé la scène avec Carl Lang et Martial Bild, des anciens du Front national, actuellement au Parti de France", indique Metronews.

D'ailleurs, c'est Jérôme Triomphe qui a évoqué le premier le cas de Vincent Lambert. C'était sur Radio Courtoisie, en mai 2013. Les sites et blogs radicaux, proches la mouvance traditionaliste, ont ensuite relayé l'information. Parmi lesquels "Riposte catholique, Salon beige ou sur le blog pro-life de Jeanne Smits, journaliste à Présent", relève Le Monde (article payant) pour qui l'affaire "prend de fait une tournure politique et religieuse". Le 16 janvier, alors que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne se prononce contre l'euthanasie passive de Vincent Lambert, le président de l'Agrif (et ancien frontiste), Bernard Antony, a salué "avec émotion" cette décision. Et l'Agrif s'est félicitée "de ce que cette manœuvre de promotion de l’euthanasie par omission n’ait pu aboutir".
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime28.06.18 19:45

est-ce vrai ?
si oui, pourquoi quelques autres cathos soit-disant normaux se mettent du côté de ces cathos intégristes à propos du début et de la fin de vie pour s'en séparer à propos de l'immigration ?
et " catholique " signifie " universel " ( en principe ).
Quand on les critique, ils  se disent "en recherche ".
Je suis en recherche, moi aussi, mais je n'impose pas mes idées aux autres...
L'étranger est celui qui veut entrer. Le mourant est celui qui veut sortir, partir. Qu'on foute la paix aux mourants
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime05.07.18 18:31

Vincent Lambert : trois nouveaux experts désignés
Vincent Lambert est hospitalisé depuis 2008 à l'hôpital Sébastopol de Reims. / ©️ MaxPPP

Le tribunal de Châlons-en-Champagne a révélé le nom des trois nouveaux experts qui devront se prononcer sur l'état de santé de Vincent Lambert. Les médecins devront rendre leur rapport avant le 31 octobre.

Par IG
Publié le 05/07/2018 à 12:21 Mis à jour le 05/07/2018 à 12:32

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait ordonné lundi 2 juillet une nouvelle expertise médicale de Vincent Lambert. Les trois nouveaux experts viennent d'être désignés. Il s'agit d'un neurochirurgien au centre hospitalier de Montpellier, d'un neurochirurgien qui exerce au Kremlin-Bicêtre à Paris et une médecin ORL spécialiste de la voix et de la déglutition au CHU de Toulouse.

Selon l'ordonnance du tribunal administratif daté du 3 juillet, les trois professeurs devront rendre leur rapport avant le 31 octobre 2018.

Les trois précédents experts avaient jeté l'éponge, invoquant diverses pressions dont ils auraient été les victimes ainsi qu'un manque flagrant de sérénité. Par un courrier daté du 10 juin, ils avaient demandé à être dessaisis de leur mission.

Les trois experts nommés dans l’affaire Vincent Lambert demandent leur désistement Les trois experts nommés dans l’affaire Vincent Lambert demandent leur désistement

Vincent Lambert, ancien infirmier en psychiatrie, est hospitalisé à l'hôpital Sébastopol de Reims, après un accident de la route en septembre 2008 près de Châlons-en-Champagne. Depuis cette date, sa famille se déchire sur son sort en multipliant les recours en justice.

D'un côté, la femme de Vincent Lambert, son neveu et plusieurs de ses frères et soeurs sont favorables à l'arrêt des traitements. De l'autre, ses parents, un frère et une soeur y sont fermement opposés.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime05.07.18 18:55

savez-vous que sur le web il existe des cathos soi disant de gauche tout en ayant les idées  de l'extrême-droite catholique ? Facile de mettre un lien... Tout est mélangé et çà donne envie de mourir, de s'endormir sans jamais plus se réveiller. Pas facile de faire une injection intraveineuse de chlorure de potassium à son chat. Pas facile non plus d'assister à son laisser mourir quand il ne mange plus ni ne boit plus. Dans un cas, c'est rapide, dans l'autre cas, çà dure. Le but est le même alors qu'importe les moyens ? De quoi avoir parfois envie de crever de rire, un rire bien jaune. Pitoyable !
à propos des chats, on les brûle vif en Chine pour les bouffer... L'Eglise ( catholique ) les a aussi brûlés au Moyen-Age. Quand on fait des fautes, on devrait ensuite fermer sa gueule...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime06.07.18 20:51

Finalement cette affaire Vincent Lambert, c'est très bien pour les uns et pour les autres
c'est sans issue et çà dure
pourvu que çà continue
c'est sans fin comme la salade empoisonnée de Léonetti
chacun y goûte avec jouissance ou dégoût
seulement ce sont tjrs les mêmes qui ne ferment pas leur gueule
Il y en a qui devraient être morts depuis un  certain  temps déjà
inutile de mettre quelques initiales
rien de nouveau sous le soleil
merci à Salah Abdeslam qui a voulu casser le système
il ne s'agit pas d'être pour ou contre l'euthanasie ou les soins palliatifs
il s'agirait plutôt d'arrêter de dérailler hypocritement...
car "on" aurait pu faire en sorte que Salah Abdeslam ne soit jamais médiatisé... et "on" ne l'a pas fait...
comme "on" aurait pu empêcher Léonetti de refaire sans cesse une version de sa loi de 2005... et "on" ne l'a pas fait...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime06.07.18 21:03

Vincent Lambert: dix ans dans l'impasse
Publié le 28/09/2018 | AFP
Vincent Lambert: dix ans dans l'impasseVincent Lambert: dix ans dans l'impasse © AFP/Archives / FRANCOIS NASCIMBENI

Dix ans que les autres parlent pour lui: Vincent Lambert a fêté en septembre ses 42 ans, dont dix comme patient tétraplégique au CHU de Reims (Marne) sans que ses proches, déchirés par des valeurs contraires, ne s'accordent sur son sort qui fait écho au débat sur la fin de vie.

Les anniversaires défilent mais sa vie ne lui appartient plus depuis ce 29 septembre 2008, jour où la voiture de Vincent Lambert, 32 ans, marié et père de famille, a percuté un arbre.

Cet accident, sur une petite route près de Châlons-en-Champagne (Marne), a laissé cet infirmier psychiatrique cérébrolésé et tétraplégique. Cinq ans plus tard, le début de la bataille judiciaire autour de son maintien en vie ou non le propulse sur le devant de la scène médiatique: son cas devient une affaire.

Au moment de la première tentative d'arrêt des soins en 2013, "les médecins ont arrêté la nutrition mais continué l'hydratation: c'était une erreur. S'ils n'avaient pas fait ça, il n'y aurait pas d'affaire Lambert, parce qu'il serait mort", confie à l'AFP Bernard Devalois, directeur du Centre de recherche bientraitance et fin de vie, relié au centre hospitalier de Pontoise (Val d'Oise).

Outrés d'apprendre le traitement réservé à leur fils, ses parents obtiennent par décision de justice le rétablissement de l'alimentation, car aux yeux de Pierre et Viviane Lambert, catholiques proches des milieux intégristes, cette option est tout simplement inenvisageable.

La deuxième procédure d'arrêt des traitements, menée comme la précédente par le Dr Kariger en 2013, n'a jamais été mise en oeuvre, avortée par le manque de réactivité de l'hôpital et engloutie sous les recours juridiques, malgré les lésions cérébrales "irréversibles" pointées par le Conseil d'Etat en 2014, puis l'avis favorable de la Cour européenne des droits de l'Homme en 2015.

L'administration du CHU de Reims n'a, selon le Dr Devalois, qui fut expert consultant dans cette procédure collégiale, "pas brillé par un courage émérite" et gère le dossier "les deux pieds sur le frein", plaçant les médecins en première ligne. Deux ont jeté l'éponge face aux pressions, l'actuel a déjà reçu des menaces.

"Légume"
"Vincent m'avait dit +Ma hantise, c'est de finir comme un légume+. Il avait ce côté absolu, indépendant", avait confié son neveu François Lambert, décidé à faire respecter, à l'instar de cinq frères et soeurs du patient et de son épouse Rachel, son refus d'un acharnement thérapeutique, une volonté que son oncle n'a toutefois jamais écrite.

De Belgique où elle s'est réfugiée loin des soubresauts de l'affaire, sa femme et tutrice légale depuis 2017 vient à l'hôpital de Reims voir un mari pas tout à fait absent, pas vraiment présent non plus... C'est toute la complexité de l'état de conscience minimale.

Il reçoit parfois de curieuses visites comme celle, le 5 juin 2015, d'un membre de son comité de soutien, opposé à l'euthanasie, qui le filme pour prouver sa supposée capacité à déglutir ou à suivre des yeux un interlocuteur.

"On va te faire sortir de là, c'est injuste", lui dit alors au téléphone sa mère, qui écrira plus tard en 2018, dans une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, sa crainte que son fils "handicapé" mais "vivant" puisse être "sacrifié pour faire un exemple".

Cette vidéo qui expose l'intimité d'un homme sur son lit d'hôpital totalise à ce jour plus de 700.000 vues.

Il faudrait que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée, qu'il soit rééduqué et qu'il ait une "vie sociale" car il a montré des "progrès", sources "d'évolutions majeures", ont plaidé à maintes reprises les avocats des parents devant les tribunaux.

Le cas Lambert, symbole malgré lui du débat sur la fin de vie, fédère un agglomérat de "la catho-fachosphère, qui n'est pas l'église catholique, mais un mouvement intégriste doté d'une puissance sur les réseaux sociaux", estime M. Devalois, soulignant que "dans un Etat de droit", on assiste à "l'acharnement juridique extrêmement intelligent de la part des +pro-life+".

De recours en référés, cette partie s'appuie sur l'arsenal juridique à sa disposition et, même après l'échec d'obtenir la tutelle ou le refus de pouvoir transférer le patient vers un autre établissement, n'abdique jamais.

Consensus "illusoire"
Depuis dix ans, l'hôpital est le purgatoire de Vincent Lambert, pris au piège dans ce "corps souffrant", selon son médecin du CHU, le Dr Vincent Sanchez.

Se réveiller et s'endormir, cligner des yeux, émettre quelques sons, déglutir: est-ce cela, vivre ? Au terme d'une nouvelle procédure collégiale -la quatrième en cinq ans- celui-ci a décidé que non et conclu, le 9 avril, à l'arrêt des soins comme le prévoit la loi Claeys-Leonetti, en vertu de "l'obstination déraisonnable" faite au patient, selon ses observations.

Pourtant, une nouvelle expertise a été demandée par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, saisi par les parents. La valse des experts -nomination, désistement, re-nomination- pour la réaliser a repoussé la remise du rapport, attendu fin octobre.

A l'intérieur de ce mélodrame familial, les lignes se sont tendues, ce qui fait dire à Gérard Chemla, avocat de François Lambert, que "tout ce qui va vers un consensus et une médiation est complètement illusoire". Dix ans après, chacun reste barricadé dans son camp, retranché derrière sa douleur et ses convictions.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime08.10.18 16:01

ETHIQUE

"10 ans, 3650 jours environ, 87 600 heures, 5 256 000 min..."
08.10.18 Mise à jour le 08.10.18

Le 29 septembre dernier, le collectif "Laissons partir Vincent, soutien à Rachel Lambert", créé par les anciens étudiants infirmiers qui ont côtoyé Vincent Lambert durant leurs années d'étude, groupe destiné à toute les personnes qui souhaitent "laisser partir Vincent" et qui soutiennent la décision de la Cour européenne des droits de l'homme prise en 2015 à cet effet, a adressé une lettre à Vincent, marquant ainsi un bien triste anniversaire : 10 années passées depuis son accident, inerte au fond d'un lit. Nous la publions* ici.

Lettre à mon ami Vincent...
pendules multiples
"Vincent, tu as eu 42 ans il y a quelques jours, c'était le 20 septembre. Cela fait 10 ans que tu as eu ton accident... et depuis..."

10 ans... En ce jour du 29 septembre 2018, cela fait 10 ans que tu as eu ton accident. Tu as eu 42 ans il y a quelques jours, c'était le 20 septembre. 10 ans ... Un quart de ta vie... Je pense à toi... Nous pensons à toi. J'avais espéré ne plus avoir à te parler ou à t'écrire. Faut-il encore y croire ? La prochaine échéance est fixée au 31 octobre 2018, date à laquelle les experts devront pour une énième fois nous faire part de ton état... Comment, en 2018, certaines personnes peuvent encore croire que tu vas t'en sortir ? C'est mal connaître le corps humain et les conséquences irréversibles qui touchent tes articulations et tous tes membres. Ton corps se recroqueville petit à petit. Lentement tu te remets en position foetale. Certains patients en souffrent tellement qu'il est parfois nécessaire de leur sectionner des tendons. Des soins en continu 24h/24 ou des séances de kinésithérapie journalières n'y changeraient rien... Nous l'avons tous vu ou observé de nos propres yeux ; nous qui soignons depuis des années des personnes à l'hôpital ou dans les différentes structures de soin. Je suis infirmier... toi aussi... Rachel aussi... et tous les membres du collectif 55.

Il y a plus de 20 ans, tu avais décidé d'aider les autres quand nous nous sommes rencontrés à l'école d'infirmiers ; c'était en 1996.

10 ans, 3650 jours environ, 87 600 heures, 5 256 000 min ! J'invite les personnes qui croient encore à ton rétablissement à regarder le plafond de la pièce où ils se trouvent pendant 1 minute. Toi qui contemple ce plafond depuis 10 ans... C'est long, c'est même très long à regarder ce plafond fixement. C'est même douloureux. Cette douleur, il faut la multiplier par 5 millions pour éprouver ce que tu ressens. Bref, on préfèrerait tous ne plus être présent physiquement plutôt que d'avoir à endurer cette douleur.

Mais toi, tu es toujours là... Sûrement à cause de ce satané principe de précaution si cher au pays développé dont la France fait soi-disant partie. J'ai honte d'être dans un pays sous-développé quand il s'agit de parler de la fin de vie, de l'euthanasie, du suicide assisté ou simplement du droit à mourir. Mais j'y crois encore... Tu devras encore patienter un peu. Ton cas fera jurisprudence. Grace à toi, d'autres ne souffrirons plus... ou moins longtemps. Il y a ceux qui voudront partir comme est parti Vincent Lambert après un long combat... Il y a ceux qui voudront partir pour ne pas que leur combat dure aussi longtemps que celui de Vincent Lambert...

Il y a plus de 20 ans, tu avais décidé d'aider les autres quand nous nous sommes rencontrés à l'école d'infirmiers ; c'était en 1996. Prendre soin... Tu continues sans le vouloir à prendre soin des autres grâce aux souffrances que tu endures. Merci pour eux.

C'était mon avant dernière lettre. Je te parlerai une dernière fois. Ce sera quand ton coeur aura cessé de battre. Ce jour là, tu seras soulagé. On t'aura enfin respecté.

Je t'embrasse et j'embrasse aussi les tiens et principalement Rachel et ta princesse. Ton ami.

*Une pétition adressée au président Macron intitulée “Pour la fin des souffrances de Vincent Lambert” sera également mise en ligne dans les heures qui viennent sur le site change.org

Vincent Caruel, porte-parole du collectif 55. Lettre publiée sur la page facebook "Laissons partir Vincent, soutien à Rachel Lambert", le 29 septembre 2018.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime08.10.18 23:18

V.L.
pour ou contre Léonetti ?
catho intégriste ou catho classique ?
Le reste n'est que banalité, mis à part la médiatisation
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime12.10.18 19:33

Affaire Vincent Lambert : une pétition adressée à Emmanuel Macron pour "le laisser partir"
Dix ans après son accident, 55 amis de Vincent Lambert ont adressé une pétition au Président de la République pour mettre fin à ses jours.
Une voiture du CHU de Reims, où Vincent Lambert est pris en charge
Crédit : AFP
William Vuillez
Journaliste RTL
PUBLIÉ LE 12/10/2018 À 13:15
Plongé dans le coma puis en état de conscience minimale après un accident de la route en 2008, cela fait maintenant 10 ans que Vincent Lambert est cloué dans son lit d'hôpital. Symbole du débat sur l'euthanasie, l'affaire Vincent Lambert avait poussé en 2015, la Cour Européenne des droits de l'Homme à statuer en faveur de l'arrêt des soins.

3 ans plus tard, le collectif 55, composé d'amis et d'anciens étudiants infirmiers qui ont côtoyé Vincent Lambert, a rédigé une pétition destinée au président de la République pour "laisser partir Vincent". "Ça suffit ! Cette histoire doit s'achever médiatiquement et juridiquement. Les décisions de Justice passées en faveur de l'arrêt des soins ont été bafouées. Les volontés de Vincent doivent être respectées et il est temps de le laisser partir...", demande le collectif dans cette pétition relayée par l'Union.

"J'invite les personnes qui croient encore à ton rétablissement à regarder le plafond de la pièce où ils se trouvent pendant 1 minute. Toi qui contemple ce plafond depuis 10 ans..." écrit encore Vincent Caruel, un ami proche de la victime sur Facebook. Les experts en charge d'étudier le cas Vincent Lambert, ont jusqu'au 31 octobre, pour déposer leur rapport.

https://www.change.org/p/emmanuel-macron-pour-la-fin-des-souffrances-de-vincent-lambert
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime30.10.18 13:19

Où commence «l’obstination déraisonnable» dans les soins des patients en état végétatif?
Valérie Depadt — 13 avril 2018 à 16h59 — mis à jour le 13 avril 2018 à 16h59

Comment fonctionne la prise en charge des patients en état d’éveil «non-répondant» ou «état végétatif».
Marcelo Leal via Unsplash CC License by
Marcelo Leal via Unsplash CC License by


La fin de vie s’invite dans le débat public, tandis que la consultation en ligne des États généraux de la bioéthique reste ouverte jusqu’au 1er mai. Tout citoyen peut y poster ses propositions sur le thème «prise en charge de la fin de vie». Valérie Depadt, maître de conférences en droit à l’université Paris 13, a codirigé avec Karine Lefeuvre, professeure en droit privé à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), l’ouvrage Protéger les majeurs vulnérables, quels nouveaux droits pour les personnes en fin de vie? paru récemment aux Presses de l’EHESP. Elle a sollicité le témoignage de Anne-Claire de Crouy, médecin en service de rééducation post-réanimation (hôpitaux universitaires Paris-Sud Kremlin-Bicêtre), dont nous publions ici un extrait.

L’état d’éveil «non-répondant» ou «état végétatif» est un terme utilisé pour décrire la situation clinique de patients victimes de lésions cérébrales sévères. À l’issue de la réanimation, l’interaction de ces patients avec l’environnement est insuffisante pour établir la réalité d’une conscience, et encore moins la compréhension du langage. Ces patients n’ont pas d’autre assistance qu’une alimentation entérale simple par sonde naso-gastrique, ou directement dans l’estomac par gastrostomie. Il faut plusieurs mois pour considérer cet état comme stable et le nommer «chronique» ou «persistant».


Entre l’accident et la constatation de ce handicap chronique d’une extrême gravité, le patient bénéficie donc de soins d’urgence, de réanimation, de rééducation et chaque équipe s’acharne à bien soigner, à engager en conscience les soins nécessaires sans négliger le contexte particulier de son intervention.

L’évolution des techniques de neuro-réanimation permet d’écourter les durées de soins sous sédation et de débuter les soins de rééducation dès la réanimation. De cette évolution sont nées les unités de Soins de rééducation post-réanimation (SRPR), au sein desquelles les médecins réanimateurs et ceux de Médecine physique et de réadaptation (MPR) travaillent en collaboration afin de développer des soins innovants.

Ces soins visent essentiellement le mieux-être des patients victimes de lésions neurologiques sévères cérébrales et/ou médullaires, c’est-à-dire de la moelle épinière. Dans ce contexte, les soignants des deux spécialités partagent leurs techniques et dialoguent, avec une représentation des soins très différente car liée à leur culture professionnelle. Cette dualité d’approche favorise, sans aucun doute, le débat éthique.

Des patients particulièrement fragiles durant les premières heures
Il est important de comprendre qu’un patient atteint d’une lésion cérébrale sévère comme un traumatisme crânien grave, un accident vasculaire cérébral (AVC) hémorragique ou ischémique (manque d’apport d’oxygène dans le cerveau), doit être pris en charge en urgence par une équipe de neuro-réanimation, capable de mettre en place des soins et une surveillance cérébrale spécifiques. C’est le seul moyen de diminuer la mortalité, mais surtout la morbidité (état de maladie) et donc le handicap lié à ces accidents. Ces patients sont particulièrement fragiles durant les premières heures qui suivent leur atteinte cérébrale aiguë. Il est donc indispensable, dès l’apparition des premiers symptômes, d’engager des soins intensifs appropriés (SAMU, pompiers…).

Pour une bonne prise en charge précoce, il est également indispensable de lutter contre les «prophéties auto-réalisatrices» (self fulfilling prophecies). En d’autres termes, on sait aujourd’hui que le fait de dire, de penser ou d’écrire qu’un patient va probablement mourir peut entraîner véritablement sa mort. Le pessimisme transmis à l’équipe ne lui permet pas de faire les soins comme si elle n’avait aucune idée préconçue.

Ces situations sont extrêmement courantes en neuroréanimation et ont été particulièrement étudiées dans les hématomes intracrâniens (HIC). Dans une population admise à l’hôpital pour ce type d’hématome récent, le simple fait d’informer la chaîne de soins (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, aides-soignants) qu’il ne sera pratiqué aucune réanimation en cas d’arrêt cardiaque, double la mortalité des patients comparée aux mêmes patients sans transmission d’ordre éthique, selon une étude publiée en 2007.

On sait aujourd’hui que le fait de dire, de penser ou d’écrire qu’un patient va probablement mourir peut entraîner véritablement sa mort.

L’influence des décisions éthiques précoces sur la mortalité est telle que le simple fait d’imposer à une équipe d’attendre 5 jours pour discuter d’une telle décision, divise par 2 (de 50 à 20 %) la mortalité prédite, sans aggraver la morbidité de patients victimes des hématomes intercrâniens, selon une étude publiée en 2015. On observe un phénomène comparable dans la prise en charge dans les premières heures des patients traumatisés crâniens.

Il n’y a donc pas «d’obstination déraisonnable» a priori; les traitements sont invasifs mais nécessaires à ce moment où le pronostic est terriblement incertain.


Discuter en équipe pour ne pas tomber dans l’obstination déraisonnable
Après cette première étape d’accueil et de stabilisation des fonctions vitales, le patient est admis en réanimation où la notion d’équipe est extrêmement forte. L’organisation même de la continuité des soins intensifs de jour, de nuit, week-end et jours fériés, les repos de garde, nécessitent un relais quotidien auprès du patient. Les transmissions sont faites devant toute l’équipe et chaque décision peut donc être discutée, y compris a posteriori. Les réanimateurs se battent donc en équipe, avec leurs collègues –neurochirurgiens, neuro-radiologues…– pour administrer ces soins le plus rationnellement possible, sans tomber dans l’obstination déraisonnable.

Chaque médecin tente de pondérer sa pratique en fonction de sa compétence et du plateau technique disponible, du projet de soin négocié avec le patient et sa famille, ainsi que de sa culture professionnelle. Il n’existe pas de moment précis auquel un médecin décide un acharnement thérapeutique: c’est une suite de glissements qui font interroger a posteriori cette notion. Dans l’après-coup, on peut observer que l’excès ou l’insuffisance de telle ou telle prise en charge a conduit à une situation de handicap regrettable ou à un décès prématuré que personne n’a choisi. En ces cas, la peur de l’échec risque de conduire à une abstention systématique coupable pour les patients les plus à risque de «mauvais résultat».

Après quelques semaines de soins de réanimation, le pronostic fonctionnel se dessine et notamment le mauvais pronostic avec l’apparition d’un éveil végétatif, c’est-à-dire une alternance veille-sommeil sans autre signe objectif de conscience. Dans cette période s’ouvre, en équipe et avec les proches, la discussion concernant la Limitation des thérapeutiques actives de réanimation (LATA). Dès que possible, le médecin de médecine physique et de réadaptation (MPR) est sollicité pour mettre en place les soins nécessaires au confort du patient. Après quelques semaines, les patients qui survivent à cette période de réanimation sont transférés dans l’unité de SRPR pour améliorer les soins de confort et organiser la sortie de l’hôpital.

À LIRE AUSSI L’affaire Vincent Lambert, preuve de l’impuissance du droit aux frontières de la vie

Le nécessaire concours des proches dans l’élaboration d’un projet de vie et de soins
Dans la situation habituelle d’un patient, classiquement jeune, victime d’un accident ayant entraîné une lésion cérébrale sévère, aucune directive anticipée n’a été rédigée, pas plus qu’une personne de confiance n’a été désignée.

Introduite dans la loi de 2002 relative aux droits des malades, la personne de confiance est régie par l’article L. 1111-6 du Code de la santé publique 21. La loi de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, dite loi Leonetti, fait aussi référence en son article 5, à la personne de confiance.

Mais en l’absence de personne de confiance, la loi ne propose aucune hiérarchie parmi les proches auxquels le médecin se trouve confronté. L’équipe médicale va alors chercher une ou plusieurs personnes, désignées par la famille, qui peuvent témoigner de ce qu’aurait pu souhaiter le patient pour lui-même. Cette démarche est effectuée par l’équipe de réanimation dès l’admission du patient pour discuter les soins intensifs, le pronostic fonctionnel et éventuellement un arrêt des soins de réanimation.

Malgré le délai depuis l’accident à l’arrivée à l’unité de SRPR, c’est avec certaines incertitudes qu’on rencontrera les proches du patient. En effet, même dans une situation très sévère, le pronostic fonctionnel est en partie inconnu. Si l’on peut sans risque prédire des séquelles très graves associant des troubles neuro-moteurs et cognitifs du comportement, personne ne peut décrire la gravité précise des séquelles pour un patient précis qui sort de réanimation.

Ce flou, inévitable, risque d’entretenir chez les proches des croyances de récupération miracle alors que la gravité des séquelles et la perte totale d’autonomie sont, elles, diagnostiquées de façon certaine. De plus, ces types de séquelles sont mal connus du grand public et il faut parfois du temps à l’entourage pour comprendre l’ampleur des troubles et, soit imaginer pour leur proche une nouvelle façon de vivre avec ce handicap, soit refuser cette forme de vie qui peut n’apparaître que douloureuse.

À LIRE AUSSI Euthanasie: la leçon de la Belgique à la France

La demande d’arrêt des thérapeutiques actives, rare à ce stade
Dans les faits, il est très rare qu’une famille demande en rééducation une limitation ou un arrêt des soins, même dans des situations de handicap extrême. À ce moment de leur histoire, la famille s’est le plus souvent centrée autour du handicap et en a accepté le poids avec fatalisme.

La durée d’hospitalisation en rééducation est en général de quelques mois et se prolonge par la prise en charge dans un lieu de vie médicalisé, de type institution médico-sociale. Pour éviter que ces patients en état végétatif chronique (EVC) ou état pauci-relationnel (EPR) n’attendent trop longtemps dans des services de soins tout à fait inadaptés à leur état, depuis 2002, une circulaire organise l’accueil des patients dans des unités de vie spécialement pensées pour eux.

Cette circulaire précise :

«On parle d’ "état végétatif chronique" lorsque cette situation perdure au-delà d’un délai variable selon la pathologie causale (3 à 6 mois pour les états végétatifs d’origine médicale, 12 à 18 mois pour les états végétatifs d’origine traumatique) avec un espoir devenu minime d’une évolution vers un retour à la conscience.»

Les services de médecine physique et de réadaptation sont donc appelés à faire une proposition de soins adaptés. Dans un état végétatif ou pauci- relationnel, le patient ne peut pas participer volontairement aux soins de rééducation et les objectifs se résument à des soins de confort et de stimulation. Mais le corps d’une personne avec une lésion cérébrale aussi sévère nécessite beaucoup de soins, tant pour éviter des escarres et des rétractions musculo-tendineuses et articulaires potentiellement douloureuses, que pour tenter un sevrage de la canule de trachéotomie.

Ce type de soins demandant aux soignants un investissement important en temps et en énergie, il se produit un attachement très particulier à ce corps/patient qui est le réceptacle de toutes sortes de projections.

Par ailleurs, le confort nécessite qu’on organise les soins infirmiers, de kinésithérapie, d’ergothérapie, d’orthophonie, de psychomotricité, de façon à respecter l’alternance entre le jour et la nuit, entre l’activité et le repos. De plus, on installe le patient dans un fauteuil roulant manuel adapté pour qu’il puisse être sorti de sa chambre, bénéficier d’ambiances lumineuses et sonores variées. Ce type de soins demandant aux soignants un investissement important en temps et en énergie, il se produit un attachement très particulier à ce corps/patient qui est le réceptacle de toutes sortes de projections. De ce fait, il se développe souvent un lien spécifique entre la famille et les soignants, solidaires dans les soins d’hygiène et de confort, qui échappe le plus souvent au médecin.

S’interroger régulièrement sur le niveau de soin raisonnable
Pourtant l’équipe de rééducation qui prend en charge le patient doit régulièrement interroger, en équipe et avec les proches, le niveau de soin raisonnable compte tenu du handicap déjà constitué. Il existe en effet un risque majeur d’obstination déraisonnable. Ces patients sont à haut risque de complications thrombo-embolique, respiratoire, épileptique, infectieuse… mais leur manque d’autonomie fait que ces complications sont généralement rapidement détectées et prises en charge médicalement.

Il ne s’agit pas, à proprement parler, de rédiger avec les proches ce qui pourrait constituer des «directives anticipées», mais de tracer dans le dossier du patient des consignes claires qui permettront d’éviter des soins excessifs en l’absence du médecin référent du patient, notamment la nuit et le week-end. La famille doit comprendre le sens de cette limitation des soins, d’autant plus que les proches peuvent s’opposer à la limitation et/ou l’arrêt des soins pour des raisons dogmatiques, sans lien avec la réalité médicale et aucune référence à la vie qu’aurait pu souhaiter le patient pour lui-même. Il faut parfois beaucoup de temps et des entretiens répétés pour parvenir à déterminer un niveau de soins raisonnable. Classiquement, on propose de ne pas réengager des soins de réanimation et d’intensifier les soins de confort, ce qui permet le plus souvent de garder le patient dans le service qui le connaît, y compris pour des soins de fin de vie.

Les SRPR sont des espaces de soin hybrides qui organisent la collaboration des soignants de réanimation et de médecin physique et de réadaptation, ce qui permet de croiser des cultures professionnelles aux visées très différentes et d’enrichir le débat éthique. Nous défendons l’idée que le passage de la réanimation au SRPR des patients en état végétatif chronique et pauci-relationnel ne doit pas conduire à éluder la question du niveau de soins raisonnable dans cette situation de vie atypique. Et cela demande un effort particulier.

À LIRE AUSSI L'euthanasie ou le courage de la lucidité

En effet, malgré la continuité dans la prise en charge, l’intention de soin change entre les deux unités. On passe de soins d’urgence et de réanimation qui permettent de sauver la vie et tentent de limiter le handicap à des soins de confort. La temporalité n’est pas la même et les soignants comme les proches trouvent un sens aux soins qu’ils apportent à cette personne totalement dépendante d’eux. Cette façon d’accueillir la vie ne doit pas nous faire oublier notre responsabilité vis-à-vis de la personne handicapée, incapable de communiquer et de faire entendre son point de vue sur les soins entrepris et poursuivis après la réanimation. Paradoxalement, en l’absence de réflexion élaborée et tracée dans le dossier de soins, le patient risque de subir des examens et des traitements abusifs.

The ConversationIl paraît donc important, dès l’admission au SRPR, de continuer à discuter entre soignants et avec les proches sur les soins à ne pas engager pour permettre d’assumer une complication éventuellement létale dans un espace de soins respectueux du confort du patient.

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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime02.11.18 11:50

Affaire Vincent Lambert: quels sont les différents degrés de conscience après un traumatisme ?
SANTÉ Car il existe bien différents états de conscience à la suite d'un traumatisme ou d'un AVC massif…

Coline Clavaud-Mégevand
Publié le 11/06/15 à 20h40 — Mis à jour le 11/06/15 à 20h40

Rachel Lambert, l'épouse de Vincent Lambert, devant la presse le 5 juin 2015 à Strasbourg — PATRICK HERTZOG AFP
L’affaire Vincent Lambert a connu mercredi une nouvelle polémique avec la publication d’une vidéo où l’on voit le jeune homme sur son lit d’hôpital. Un moyen selon l’ami qui a tourné ces images de montrer que « Vincent n’est pas un légume en fin de vie » et qu’on observe chez lui des réactions aux stimulus. Pour le Docteur Vincent Morel, pneumologue et président de la Société Française de Soins Palliatifs, réagir et être conscient sont deux choses bien différentes.

Une partie de la famille de Vincent Lambert a voulu montrer qu’il avait des réactions. Un signe qu’il est conscient ?
Il existe schématiquement 4 états de conscience. Le premier, dans lequel nous sommes a priori vous et moi, est l’état de pleine conscience. Le deuxième est le locked-in syndrome, où le patient, généralement après un AVC massif, est en plein état de conscience, mais reste incapable de communiquer autrement que par des mouvements d’yeux. Le troisième est l’état pauci-relationnel : le patient connaît une paralysie et possède un degré de conscience faible, plus ou moins fluctuant. C’était l’état de Vincent Lambert lorsque des tests ont été pratiqués en Belgique. Il y a enfin l’état végétatif, où il n’y a plus du tout de conscience.

Dans ces quatre états, on observe des réactions du corps qui sont des réflexes. Si on vous cogne le genou, votre pied va se lever, mais « l’ordre » est passé de la jambe à la moelle épinière jusqu’au pied, jamais par le cerveau. Ces mouvements ne sont donc pas un indicateur du degré de conscience.

Comment définir dans quel état est le patient ?
Le corps médical possède des grilles pour ces différents états. Le premier est évident à définir. Pour le deuxième, on sait que certains types de lésions provoquent des locked-in syndrome et on observe que la personne réagit, communique avec ses yeux. Pour les deux cas suivants, l’équipe médicale va répéter en permanence des séries de tests. On va part exemple faire du bruit 5 fois près de l’oreille patient ou lui montrer un miroir. Si on observe à chaque fois des réactions appropriées et qu’elles se reproduisent quand on refait les exercices, on peut les associer à un état de conscience. En plus de ces tests cliniques, on fait aussi des IRM, des tep scans… afin d’identifier des lésions ou des connexions dans le cerveau du patient, mais aussi des réponses à des stimulus qui apparaissent lors de ces tests.

Existe-t-il également des grilles pour évaluer la douleur du patient mais aussi les espoirs de le voir aller mieux ?
En matière de prise en charge de la douleur, les traumatismes et les AVC peuvent altérer le parcours de la douleur, donc la règle est le principe de précaution. On observe toutes les réactions du patient, on traite au moindre doute. Pour ce qui est des évolutions, il existe pour le corps médical 3 possibilités : la stabilité, l’amélioration, la dégradation, en fonction de quoi on prend des décisions. Dans le cas de Vincent Lambert, la Cour des droits de l’homme a fait son choix en observant que son état s’était malheureusement dégradé, est qu’il est actuellement végétatif sans chance d’amélioration.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime22.11.18 10:31

[size=49]Les experts confirment l’« état végétatif chronique irréversible » de Vincent Lambert
Ils avaient été mandatés par le tribunal administratif, en avril, pour déterminer l’état du patient avant de se prononcer « définitivement » sur l’arrêt des soins.[/size]

Publié aujourd’hui à 00h11, mis à jour à 09h58
L’hôpital Sébastopol à Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé depuis 2008. FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Les experts mandatés par la justice confirment que l’« état végétatif chronique irréversible » de Vincent Lambert ne lui laisse plus « d’accès possible à la conscience », une conclusion qui pourrait faire basculer la bataille judiciaire autour d’un éventuel arrêt des soins. A 42 ans, dont dix passés sur un lit d’hôpital après un accident de voiture en 2008, Vincent Lambert est bel et bien dans « un état végétatif chronique irréversible », écrivent ces trois experts dans leur rapport datant du 18 novembre et dont l’agence France-Presse (AFP) a obtenu copie mercredi 21 novembre.

Nommés par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, ils étaient chargés de se prononcer sur l’état du patient et son évolution depuis 2014, date de la dernière expertise officielle. Un préalable requis avant l’éventuel déclenchement d’une procédure d’arrêt des soins, demandée depuis le 9 avril par le CHU de Reims où le patient est hospitalisé« Vincent Lambert est dans un état d’incapacité fonctionnelle psychomotrice totale en 2018 comparable cliniquement à celui enregistré en 2014 », ont-ils tranché, en ajoutant que « des éléments minimes d’aggravation ont été enregistrés ».

Une famille déchirée


Ce père de famille, ancien infirmier psychiatrique, a été examiné à deux reprises, à 16 heures d’intervalle, le 7 septembre au soir et lendemain matin, en présence des médecins-conseils des différentes parties, qui se déchirent sur le sort du patient. Car au cœur de ce drame familial se joue une guerre de tranchées entre les proches de Vincent Lambert, chacun restant campé sur ses positions depuis la première tentative, avortée, d’arrêt des soins, en 2013.

Cette expertise avait été demandée par les parents Lambert, catholiques proches des milieux intégristes, et une partie de sa fratrie, qui considèrent que Vincent est « handicapé »mais a fait « des progrès ». Sa « situation d’impotence fonctionnelle totale du fait des lésions encéphaliques irréversibles » lui interdit « toute qualité de vie » et ne rend « plus d’accès possible à la conscience », relèvent toutefois les experts.

Leur rapport, qui fait transparaître la ligne de crête sur laquelle il repose depuis une décennie, note que « la limitation extrême ou totale de ses capacités d’accès à la conscience, de communication, de motricité, d’expression de sa personnalité, l’altération irréversible de son image lui portent atteinte à un point qui n’est pas acceptable par lui-même et par son épouse et tutrice »Rachel Lambert se bat pour faire respecter la volonté de son mari qui, selon elle, n’aurait pas voulu d’acharnement thérapeutique, même s’il n’a jamais couché cette volonté sur le papier.

Aucune obstination déraisonnable


« Ce n’est pas une surprise qu’il n’aille pas mieux, le débat ne porte pas sur son état médical, il n’y a pas de doute là-dessus », a réagi mercredi soir auprès de l’AFP François Lambert, son neveu, également favorable à l’arrêt des soins.

Mais, sur certains points, les experts sont plus nuancés : ils avancent que la prise en charge du patient à travers ses « besoins fondamentaux primaires ne relève pas de l’acharnement thérapeutique ou d’une obstination déraisonnable », élément-clé de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie. A leurs yeux aussi, la condition médicale de Vincent Lambert « n’appelle aucune mesure d’urgence » et « il existe en France des structures pouvant l’accueillir jusqu’à sa disparition si le maintien au CHU de Reims s’avérait impossible pour des raisons autres que relevant de la simple technique médicale ».

« Nous rejoignons l’avis des experts quant à la nécessité de transférer enfin Vincent dans un établissement spécialisé »pour qu’il ait « accès aux meilleurs soins », a déclaré à l’AFP MJean Paillot, l’un des avocats des parents du patient en livrant sa propre analyse du rapport. Cette requête a toutefois déjà été rejetée par la justice.

Ce rapport pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère dans la bataille judiciaire concernant Vincent Lambert, dont le sort est depuis cinq ans noyé sous les recours juridiques et phagocyté par le débat sur la fin de vie.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime22.11.18 10:41


[size=45]"Il faudrait que ça s'arrête" : le neveu de Vincent Lambert demande la fin de la bataille judiciaire après la dernière expertise


 10h19, le 22 novembre 2018, modifié à 10h31, le 22 novembre 2018[/size]


Les experts mandatés par la justice viennent de conclure que l'"état végétatif chronique irréversible" de Vincent Lambert ne lui laisse plus "d'accès possible à la conscience". Pour son neveu, interrogé jeudi sur Europe 1, "on ne peut pas faire des rapports à longueur de temps pour ensuite dire que l'on continue."



TÉMOIGNAGE EUROPE 1
L'état de santé de Vincent Lambert ne s'est pas amélioré : les experts mandatés par la justice ont confirmé que son "état végétatif chronique irréversible" ne lui laisse plus "d'accès possible à la conscience". Cette conclusion pourrait faire basculer la bataille judiciaire autour d'un éventuel arrêt des soins. Pour François Lambert, le neveu de cet infirmier psychiatrique sur un lit d'hôpital depuis son accident de voiture en 2008, "l'expertise dit en gros ce qui était dit en 2014, en 2011, si ce n'est que l'état de santé de Vincent se dégrade, parce qu'il va se dégrader jusqu'à ce qu'il meure."

"Cercle vicieux". La bataille judiciaire autour du cas de Vincent Lambert devrait en tout cas se poursuivre, avec d'un côté ses parents et une partie de la fratrie, opposés à l'arrêt des soins, et de l'autre sa femme, qui veut éviter un "acharnement thérapeutique", expression que les experts ne reprennent pas dans leurs dernières conclusions. Favorable à l'arrêt des soins, François Lambert anticipe que, "très vraisemblablement, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne dira que l'on s'acharne sur Vincent. La question est de savoir si la décision sera appliquée ou pas, parce qu'on est dans une espèce de cercle vicieux, chaque procédure alimente celle d'après", comme il l'a regretté auprès d'Europe 1.Un rapport "insoutenable". D'où un ras-le-bol autour de la guerre de tranchées qui dure entre les deux camps : "Ça suffit, ce n'est pas le tout de constater qu'on s'obstine sur un patient", réclame-t-il. "Médicalement, c'est quand même ultra-violent quand vous lisez les rapports. Si vous avez un temps soit peu d'affection pour cette personne, c'est quand même assez insoutenable. On ne peut pas faire des rapports à longueur de temps, tous les quatre ans, pour ensuite dire que l'on continue. Il faudrait que ça s'arrête."

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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime22.11.18 10:56

Vincent Lambert : "Mon fils n'est pas en fin de vie", martèle sa mère sur RTL

DOCUMENT RTL - La mère de Vincent Lambert, en "état végétatif chronique" depuis 10 ans, ne veut pas tenir compte du caractère "irréversible" de l'état de son fils auquel conclut un rapport d'experts.


PUBLIÉ LE 22/11/2018 À 09:42
Des experts nommés par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne ont conclu à l'irréversibilité de l'état de Vincent Lambert, 42 ans, dont dix passés dans un lit d'hôpital. L'homme était devenu tétraplégique après un accident de voiture et ses proches se déchirent depuis 10 ans sur son maintien ou non en vie. Le rapport estime que "l'état végétatif chronique" du patient est "irréversible" mais ses parents, eux, veulent qu'il vive.

Pour Viviane Lambert, qui s'exprime en exclusivité sur RTL ce jeudi 22 novembre, le rapport "ne change pas grand chose". "On sait bien que Vincent est un grand handicapé, mais ce n'est pas une raison. Vincent n'est pas en obstination déraisonnable, soutient-elle. Les experts l'ont dit, il n'est pas en fin de vie, (...) on le sait, il n'est pas en fin de vie, Vincent. Il mange, il boit. On lui donne son alimentation par sa sonde et point. Il n'est pas en obstination déraisonnable", martèle-t-elle.

"Il y a des tas de maisons qui veulent le prendre, qu'il soit pris en charge correctement, c'est tout ce qu'on attend"; poursuit Viviane Lambert. "Bien sûr (la situation) nous attriste. Il n'est pas pris en charge correctement, je suis désolée. Il est dans une unité de soins palliatifs et on s'acharne depuis des années à vouloir le supprimer et ça je n'accepterai pas, mon mari non plus - nous, les parents, on n'acceptera pas qu'on programme sa mort."
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime22.11.18 17:23

[size=33]Vincent Lambert: Et maintenant, que va-t-il se passer pour le patient dont l’état végétatif est jugé «irréversible»?[/size]

FIN DE VIE Chargés d’examiner le patient dans le coma depuis 2008, trois médecins ont jugé qu’il était dans un « état végétatif irréversible » mais qu’il ne subissait aucune « obstination déraisonnable »…

Vincent Vantighem
 
Publié le 22/11/18 à 15h33 — Mis à jour le 22/11/18 à 15h33


[/list]


  • Vincent Lambert est dans le coma depuis un accident de la route, en 2008.
  • Trois médecins ont jugé que son état végétatif était irréversible.
  • Mais ils estiment aussi que le patient ne subit aucun acharnement thérapeutique.


Entre deux rives sans aucune possibilité de rejoindre l’une ou l’autre. Vincent Lambert est « dans un état végétatif chronique irréversible » mais il n’y a aucun « acharnement thérapeutique » sur lui, soit l’une des conditions fixées par la loi Claeys-Leonetti pour le laisser mourir.
Chargés par la justice d’examiner l’ancien infirmier en état de conscience minimale depuis un accident de la route, trois médecins ont rendu un rapport qui relance la bataille familiale. 20 Minutes fait le point sur ce dossier autour duquel se déchirent les parents du quadragénaire, favorables à son maintien en vie, et sa femme et son neveu qui veulent le laisser mourir, dix ans après son accident…

Quelles sont les conclusions des experts sur l’état de santé de Vincent Lambert ?


Vincent Lambert ne va pas mieux. Et il n’ira jamais mieux, si l’on en croit les experts. Dans un rapport de 31 pages que 20 Minutes s’est procuré, les trois médecins chargés d’examiner l’ancien infirmer de 42 ans confirment qu’il est, aujourd’hui, dans « un état végétatif chronique irréversible » et que cela ne lui laisse plus « d’accès possible à la conscience ».

Notant quelques « éléments minimes d’aggravation » depuis le dernier examen réalisé en 2014, les trois professeurs de neurochirurgie et d’oto-rhino-laryngologie (ORL) estiment que « la situation d’impotence fonctionnelle totale » interdit désormais à Vincent Lambert « toute qualité de vie » et « ne [lui permet] plus d’accès possible à la conscience ».


Le patient est-il victime d’un acharnement thérapeutique de l’équipe médicale ?



Les experts estiment que Vincent Lambert n’est pas victime d’un acharnement thérapeutique » destiné à le maintenir en vie. Ils considèrent ainsi que l’alimentation et l’hydratation artificielle du patient, ses seuls soins à l’heure actuelle, ne constituent pas une « obstination déraisonnable », élément clé de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie, contrairement à ce qu’estimait le Conseil d’État dans sa décision du 24 juin 2014.
Concrètement, la condition médicale du patient « n’appelle aucune mesure d’urgence ». Les experts indiquent même qu’il pourrait, le cas échéant, être transféré dans une autre structure en France, comme le réclament ses parents depuis des années. Contrairement à son épouse, les parents de Vincent Lambert – catholiques proches des milieux intégristes – se battent depuis des années pour que leur fils soit maintenu en vie, convaincus qu’il peut aller mieux.


Comment ceux-ci ont-ils réagi aux conclusions des experts ?



Contacté par 20 Minutes ce jeudi matin, Jean Paillot, l’avocat des parents de Vincent Lambert, se réjouit que les experts aient conclu qu’il n’y avait pas d’obstination déraisonnable le concernant et qu’il pouvait être transféré dans une unité spécialisée.
« Mais sur le fond, nous remettons en cause l’évaluation qui a été faite de sa conscience, poursuit-il. Elle a eu lieu en 1h45. Or, certains experts estiment qu’une telle évaluation nécessite entre deux et trois semaines d’examen. » L’avocat pense que Vincent Lambert n’a pas été placé dans des conditions permettant d’évaluer correctement sa conscience et va demander un « complément d’expertise ».
Reims, le 15 juillet 2015. Pierre et Viviane Lambert, les parents de Vincent, se rendent à l'hôpital Sébastopol où est soigné leur fils. - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP


Quelle va être la suite de la procédure, désormais ?



Toutes les parties ont désormais jusqu’au 19 décembre pour formuler leurs observations sur ce rapport d’expertise. A cette date, une audience aura lieu au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) où chacun pourra plaider sa cause. Si le tribunal valide le principe d’un arrêt des soins, les parents de Vincent Lambert porteront sans doute le cas devant le Conseil d’État qui devra, à nouveau, prendre une décision.
« Imaginons que le Conseil d’État valide, lui aussi, l’arrêt des traitements, il faudra alors trouver un médecin qui ait le courage de laisser partir Vincent sereinement, indique à 20 Minutes, François Lambert, son neveu, partisan de stopper l’alimentation et l’hydratation. Avec toutes les pressions dans ce dossier, ce n’est pas évident. »
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime24.11.18 18:03

Affaire Vincent Lambert : ce que dit (vraiment) le rapport des experts
Par Auteur Mickaël Fonton / Samedi 24 novembre 2018 à 15:45 0
L'hôpital Sébastopol, à Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert depuis 2008. Photo ©️ Google Maps
Fin de vie.
Chargés par la justice de se prononcer sur l'état du patient et son évolution depuis 2014, les experts ont enfin rendu leur rapport. Le Pr Xavier Ducrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville et conseil médical des parents et de deux frère et sœur de Vincent Lambert depuis 2013, en analyse les principales conclusions, largement déformées par la presse.

Valeurs actuelles : Que retenez-vous du rapport rendu par les experts du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne ? Y a-t-il d’ailleurs du nouveau dans la situation de Vincent Lambert ?

Xavier Ducrocq : Rappelons que cette nouvelle expertise intervient quatre ans après celle demandée par le Conseil d’Etat appelé à statuer sur le fait que maintenir une nutrition-hydratation artificielle (NHA) chez Vincent Lambert était constitutif ou non d’une obstination déraisonnable. Vincent Lambert, victime d’un accident de la route en septembre 2008 présente un état de conscience altérée depuis cette époque.

SUR LE MÊME SUJET Vincent Lambert : des médecins dénoncent une “euthanasie qui ne dit pas son nom”
L’équipe médicale, conduite par le Dr Kariger, s’occupant de Vincent Lambert depuis 2009 avait cru détecter chez lui, début 2013, une volonté de mourir et avait stoppé son alimentation, ce que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait dénoncé au motif d’une violation du droit à la vie et d’une erreur dans la démarche collégiale, la famille n’ayant pas été associée à la décision. Les experts de 2014 avaient, après un certain nombre d’investigations, conclu à un état d’éveil sans réponse (autrefois appelé état végétatif chronique), tout en précisant, comme les instances médicales également sollicitées par le CE (Ordre des Médecins, Comité Consultatif National d’Ethique, Académie de Médecine) que « l’absence de preuve de conscience ne saurait être interprétée comme la preuve de l’absence de conscience ».

En juillet 2015, une troisième décision, précipitée, d’arrêt de NHA, prise par la même équipe médicale était finalement suspendue par le CHRU de Reims où Vincent Lambert séjourne toujours. Début 2018, le Dr Sanchez, gériatre spécialisé en Soins palliatifs, nouveau chef de service, prend pour la quatrième fois la décision de suspendre la NHA, décision une nouvelle fois contestée par une partie de la famille de Vincent Lambert, d’où cette nouvelle procédure judiciaire.

SUR LE MÊME SUJET Vincent Lambert : le recours contre l'arrêt des traitements déposé par les parents étudié jeudi
Les experts actuels concluent de nouveau à un état végétatif chronique. A savoir que l’état de conscience Vincent Lambert apparaît stable depuis 2014, en fait depuis 2011 où il avait été évalué à Liège par l’équipe très renommée du Pr Laureys. Les états de « conscience altérée » regroupent en fait deux états cliniques, l’état d’éveil sans réponse et l’état de conscience minimale, états entre lesquels un même patient peut osciller selon les circonstances, ou facteurs médicamenteux ou environnementaux. La loi du 3 mai 2002 définit d’ailleurs les modalités de pris en charge de ces patients, sans les distinguer. Ces mêmes experts concluent également au caractère plutôt automatique et réflexe de la déglutition et des vocalisations spontanées de Vincent Lambert. En déniant formellement toute preuve de conscience chez lui, ils se montrent bien plus péremptoires que les experts précédents. Ils affirment également que Vincent Lambert ne pourrait pas ressentir de douleur et n’est donc pas en situation de souffrance incurable.

Mais, d’une part, ce que nous contestons, ils statuent sur la base d’un examen trop limité dans le temps, alors que l’état de l’art est d’observer ces personnes sur un temps long, dans différentes circonstances, après une période d’acclimatation. Depuis 5 ans maintenant, Vincent Lambert ne reçoit aucun soin de stimulation, de kinésithérapie, d’orthophonie, il est reclus dans sa chambre et dans son lit dont il ne sort jamais, enfermé à clé, avec des horaires de visites de plus en plus restreints.

SUR LE MÊME SUJET La mère de Vincent Lambert : "Mon fils va être sacrifié"
Forts de ce jugement médical très catégorique, trop catégorique à nos yeux de spécialistes – j’étais entouré lors de l’expertise de septembre de deux consœurs spécialistes renommées de ces patients - , ces mêmes experts affirment que nourrir Vincent Lambert ne constitue pas en soi, sur le plan médical, une obstination déraisonnable. Une telle affirmation, qui rejoint ce que nous défendons depuis avril 2013, remet en cause tout le processus en cours. Ils vont jusqu’à affirmer que Vincent Lambert peut être pris en charge dans un centre spécialisé, tels qu’il en existe partout en France, ce que nous demandons également depuis 2013.

La majorité des médias a préféré insister sur la notion de situation irréversible. Pourquoi, selon vous ?

Il y a comme une volonté d’assimiler la situation de cette personne très sévèrement handicapée, mais stable dans son handicap, à une situation de fin de vie. Alors que ce n’est pas du tout le cas. Que Vincent Lambert vive depuis 10 ans maintenant, en état de conscience altérée, suffit à démontrer qu’il n’est pas en fin de vie. Qu’il n’existe pas d’espoir réaliste d’amélioration, malgré des travaux de recherche permettant de progresser dans la connaissance de ces patients, ne suffit pas à parler de fin de vie. C’est le lot commun de toutes les situations de handicap : para et tétraplégie, autisme, infirmités motrices cérébrales, surdités, cécités…

Peut-on espérer qu’il finisse par quitter le CHU de Reims ?

Si les juges du tribunal administratif de Chalons s’en tiennent aux affirmations de leurs experts, on est effectivement en droit d’espérer que Vincent Lambert soit transféré dans une unité spécialisée. D’ailleurs, plusieurs se sont proposées pour l’accueillir. .

Vous êtes conseil médical de Vincent. Comment sa famille, toujours divisée, a-t-elle accueilli ce rapport ?

La partie que je conseille éprouve un soulagement, ayant l’impression d’être enfin entendue et comprise. Elle ne partage toutefois pas la sévérité du jugement médical sur l’état de conscience de leur fils et frère. Je peux exprimer le réel souhait d’une réconciliation de cette famille qui s’est divisée suite à la malheureuse et maladroite initiative, et décision, du Dr Kariger en 2013, alors qu’elle accompagnait, unie, naturellement, son proche dans sa situation de handicap.

Où en est, selon vous, le débat autour des personnes dans la situation de Vincent en France ?

L’intervention, dès 2014, de l’UNAFTC (Union Nationale des Familles de Traumatisés Crâniens) contre la décision d’arrêt de la NHA chez Vincent Lambert, puis l’expression publique dans la presse, début 2018, de plus de 70 professionnels de personnes en état de conscience altérée, en dit long sur l’inquiétude suscitée par cette affaire. Nul n’est dupe quant au fait que ce qui concerne Vincent Lambert concerne également ses « compagnons d’infortune », un expression de sa maman.

Continuer de soigner ces personnes, de les entourer, de s’en faire proche, serait donc de l’obstination déraisonnable ? Nul ne le croit. Et nous saluons ces experts de le rappeler à qui veut bien l’entendre. Faut-il redire que l’obstination déraisonnable est avant tout une question d’ordre médical ? Et qu’il est heureusement exceptionnel que la Justice y soit convoquée !

Une décision judicaire qui ferait fi de cette affirmation d’absence d’obstination déraisonnable et ne demanderait pas le transfert de Vincent Lambert dans une autre unité, serait un signal très inquiétant à l’égard des personnes en situation de handicap, de leurs proches et de leurs soignants. Une remise en cause dramatique d’une médecine hippocratique faisant du respect de la dignité de tout être humain, des plus vulnérables en particulier, un socle infrangible.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime01.12.18 17:04

Vincent Lambert : une question d’humanité
Xavier Mirabel | 28 novembre 2018
REIMS HOSPITAL
FRANCOIS NASCIMBENI I AFP

Alimenter Vincent Lambert ne relève pas d’une obstination déraisonnable.
Une nouvelle expertise médicale vient d’être réalisée sur la situation de Vincent Lambert par un collège de médecins à la demande du tribunal administratif de Chalons-en-Champagne. Rappelons que Vincent Lambert est dans cette situation de très lourd handicap et de totale dépendance depuis 2008. L’affaire médico-médiatico-judiciaire avait éclaté en 2013, lorsque le médecin de soins palliatifs qui était à l’époque en charge de Vincent Lambert avait décidé une procédure d’arrêt de l’alimentation et de limitation de l’hydratation au nom du refus de l’obstination déraisonnable, avec l’accord de l’épouse du patient mais sans informer ses parents.

Lire aussi :
« Nous, médecins, avons toujours l’Espérance à rendre présente »

Besoins fondamentaux
Cette longue et pénible histoire est émaillée de multiples rebondissements judiciaires depuis cinq ans. Une nouvelle expertise judiciaire avait donc été demandée il y a quelques mois par le tribunal administratif.

Les médecins experts, qui viennent de rendre leur rapport, confirment l’état végétatif chronique irréversible, sans accès possible à la conscience, sans espoir d’amélioration. Pas de surprise. Selon les experts, il n’y a pas d’acharnement thérapeutique, ou pas d’obstination déraisonnable dans le fait de nourrir Vincent. En procédant ainsi, les soignants ne font que répondre de façon ajustée aux besoins fondamentaux de Vincent.

Une question d’humanité

Sur ce point, l’avis de ces experts est en accord avec la déontologie médicale qui recommande d’interrompre les traitements disproportionnés ou inutiles, mais qui recommande que soient toujours maintenus les soins de base : alimentation, hydratation, hygiène, soulagement de la douleur et des symptômes, vêtements, chauffage, respect de la pudeur, protection contre les intempéries, etc.

Il ne s’agit pas tant là de questions médicales que de questions d’humanité. Ces soins de base sont recommandés pour toute personne en situation de fragilité, malade ou non, handicapée ou non…

Lire aussi :
Le pape François prie pour que la dignité de Vincent Lambert soit « respectée »

Enfin, les experts rappellent qu’il existe en France des structures spécialisées adaptées à la prise en charge de personnes souffrant de handicaps comme celui de Vincent (ce que n’est pas à l’évidence le service de soins palliatifs du CHU de Reims où Vincent est maintenu contre l’avis d’une partie de sa famille). Il faut maintenant souhaiter le transfert de Vincent Lambert.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime11.12.18 17:25

Affaire Vincent Lambert: une audience cruciale reportée
Par Le Figaro.fr avec AFP Mis à jour le 11/12/2018 à 11:35 Publié le 11/12/2018 à 11:22

L'audience prévue au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) le 19 décembre, censée valider ou non la procédure d'arrêt des soins de Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis dix ans, a été reportée à "une date ultérieure", a annoncé aujourd'hui cette juridiction. La raison: le dépôt d'une requête, par un avocat des parents du patient, devant le cour administrative d'appel de Nancy, ce qui "impacte le cours de la procédure", a expliqué le tribunal administratif à l'AFP.

» LIRE AUSSI - Le cas Vincent Lambert, une affaire aux multiples procédures

Fermement opposés à l'arrêt des traitements de leur fils, les parents Lambert demandent ainsi le renvoi de l'affaire devant une autre juridiction pour "suspicion légitime", remettant en cause le bien fondé du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne à se prononcer de manière impartiale sur l'affaire. Cette énième requête, légale mais peu commune, a été déposée par le 6 décembre, moins de deux semaines avant une audience qui était attendue comme cruciale sur le sort de Vincent Lambert, tétraplégique de 42 ans, hospitalisé au CHU de Reims depuis 2008. Elle intervient après la remise d'un rapport datant du 18 novembre, réalisé par trois experts mandatés par la justice, qui a conclu à un "état végétatif chronique irréversible" de ce père de famille victime d'un accident de voiture.

Vincent Lambert : son «état végétatif chronique irréversible» confirmé par les experts

Son état de santé se traduit par "la limitation extrême ou totale de ses capacités d'accès à la conscience, de communication, de motricité, d'expression de sa personnalité, l'altération irréversible de son image, lui portent atteinte à un point qui n'est pas acceptable par lui-même et par son épouse et tutrice" Rachel Lambert, ont-ils estimé. Ils n'ont toutefois pas conclu à une "obstination déraisonnable", clé de voute de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie. De requêtes en référés, du tribunal administratif jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme, les membres de la famille du patient se livrent une bataille judiciaire depuis cinq ans.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime14.12.18 10:12

Affaire Vincent Lambert : « Les experts écrivent une énormité juridique » pour Me Chemla
VU 3501 FOIS LE 22/11/2018 À 11:34 MIS À JOUR LE 22/11/2018 À 12:22
Avocat de François Lambert, Me Chemla se réjouit de « la clarté sur le plan médical », mais regrette que les experts n’aient « pas pu s’empêcher de faire du droit ». Photo d’archives : Alexandre Marchi
Photo HD Avocat de François Lambert, Me Chemla se réjouit de « la clarté sur le plan médical », mais regrette que les experts n’aient « pas pu s’empêcher de faire du droit ». Photo d’archives : Alexandre Marchi

Les experts mandatés par la justice pour examiner l’état de Vincent Lambert, hospitalisé à Reims dans un état végétatif, ont eu « le mérite de la clarté sur le plan médical », a réagi ce matin Me Gérard Chemla, avocat de François Lambert, neveu de l’ancien infirmier psychiatrique victime d’un accident en 2008 et partisan de l’arrêt des soins. « C’est extrêmement important car, depuis le début, une partie de la famille entretient l’ambiguïté sur la réversibilité ». Les trois médecins ont en effet confirmé l’« état végétatif chronique irréversible » de Vincent Lambert qui ne lui laisse plus « d’accès possible à la conscience », ont-ils écrit dans leur rapport remis au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne le 18 novembre.

En revanche, Me Chemla déplore « une énormité juridique ». « Ils n’ont pas pu s’empêcher de faire du droit et de donner leur avis sur l’acharnement thérapeutique ». En effet, pour ces experts, la prise en charge du patient à travers ses « besoins fondamentaux primaires ne relève pas de l’acharnement thérapeutique ou d’une obstination déraisonnable ». Sous-entendu, l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent Lambert. Or, souligne l’avocat rémois, le Conseil d’État a déjà jugé le contraire, la deuxième loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie va dans le même sens.

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne doit statuer le 19 décembre prochain sur ce rapport d’expertise. « J’espère que, conclut Gérard Chemla, le tribunal va faire du droit et vérifier sur la décision du médecin n’est pas entachée d’une erreur manifeste d’appréciation ». Le 9 avril dernier, le docteur Vincent Sanchez du CHU de Reims avait rendu publique la décision, prise de manière collégiale, d’arrêt des traitements de Vincent Lambert.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime15.01.19 16:51

Affaire Vincent Lambert : les parents demandent le dépaysement de la procédure
Photo d'illustration Flickr CC-by Emmanuel Huybrechts
Photo d'illustration Flickr CC-by Emmanuel Huybrechts

La cour administrative d’appel de Nancy dira ce mercredi si elle confie à une autre juridiction la procédure concernant Vincent Lambert, père de famille de 42 ans dans un état végétatif depuis dix ans, comme le souhaitent ses parents.

Fermement opposés à l’arrêt des soins de Vincent Lambert, ses parents, son demi-frère et sa sœur ont déposé le 6 décembre un recours pour «suspicion légitime». Ils reprochent au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne), en charge de la procédure, «une partialité, un parti pris» et à son président «un autoritarisme, une emprise».

"Son sort est scellé"
Leurs griefs portent notamment sur l’impossibilité d’obtenir, selon eux, «une véritable évaluation» du père de famille, tétraplégique depuis un accident de la route en 2008, par «des spécialistes» de l’état végétatif chronique, état pauci-relationnel (EVC-EPR) «dans un lieu neutre, de manière réitérée», a exposé mardi l’un de leurs avocats, Me Jérôme Triomphe.

Cette expertise doit déterminer si le patient a évolué ou non depuis 2014, date d’une évaluation sollicitée par le Conseil d’Etat. Si aucune amélioration n’est constatée, «son sort est scellé», a-t-il dit.

«C’est dire l’enjeu de l’expertise, la manière dont elle doit être réalisée et devant qui elle doit aboutir», a-t-il résumé.

Selon Me Triomphe, l’évaluation réalisée en septembre 2018 est «tronquée, truquée», car les trois experts, mandatés par la justice, ont été limités dans leur mission et n’ont rencontré Vincent Lambert qu’à deux reprises, dont une fois alors qu’il s’endormait.

Dans un rapport rendu le 18 novembre, ils ont conclu à un «état végétatif chronique irréversible» de Vincent Lambert.

Pas d'"obstination déraisonnable"
Son état de santé se traduit, selon eux, par «la limitation extrême ou totale de ses capacités d’accès à la conscience, de communication, de motricité, d’expression de sa personnalité, l’altération irréversible de son image, (qui) lui portent atteinte à un point qui n’est pas acceptable par lui-même et par son épouse et tutrice» Rachel Lambert.

Ils n’ont toutefois pas conclu à une «obstination déraisonnable», clé de voûte de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

«Demander une contre-expertise est un leurre» en raison du «parti pris» du tribunal administratif, a regretté Me Triomphe.

Le recours en «suspicion légitime» des parents Lambert a été déposé quelques jours avant l’examen, le 19 décembre, par le tribunal administratif de la procédure d’arrêt des soins du patient à l’aune de ce rapport d’expertise.

Le rapporteur public a demandé de rejeter la requête, estimant que les parents ne démontraient pas «la partialité de la juridiction dans son ensemble ou dans sa quasi-totalité».

Les membres de la famille du patient tétraplégique se livrent une bataille judiciaire depuis 2013 et multiplient requêtes et référés.

Par AFP | Publié le 15/01/2019 à 16:33 | Vu 25 fois
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime16.01.19 15:35

Affaire Vincent Lambert : le tribunal de Châlons garde la main
Mercredi 16 janvier 2019 à 14:59
Par Sylvie Bassal, France Bleu Champagne-Ardenne

La cour administrative d'appel de Nancy a rejeté ce mercredi la requête déposée par les parents de Vincent Lambert qui entendaient dessaisir le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne au profit d'une autre juridiction.

L'hopital Sébastopol à Reims où Vincent Lambert est hospitalisé
L'hopital Sébastopol à Reims où Vincent Lambert est hospitalisé ©️ Monique Derrien - Radio France
Reims, France
La requête a été déposée en décembre dernier par les parents, un demi-frère et la soeur de Vincent Lambert pour "suspicion légitime". Ils reprochent au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne en charge de la procédure un manque d'impartialité et l'autoritarisme de son président. Avec ce recours devant la cour administrative d' appel de Nancy, ils souhaitaient obtenir qu'un autre tribunal soit chargé de la procédure. ce mardi 15 janvier, lors de l'examen du recours, le rapporteur public avait demandé le rejet de la requête estimant que" _la partialité de la juridiction dans son ensemble ou dans sa quasi totalité n'était pas démontrée_". Le rejet n'est donc pas une surprise.

Etat végétatif irréversible
Cette décision va permettre au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne de fixer une nouvelle date d'audience pour examiner cette fois le rapport d'expertise rendu le 18 novembre 2018. Si, dans ce rapport, l'état végétatif de Vincent Lambert, 42 ans, est qualifié d'irréversible par les experts , certains points restent plus nuancés. Ainsi les experts qui ont examiné Vincent Lambert à deux reprises, estiment que "_les besoins fondamentaux primaires ( comme boire et manger ndlr) ne relèvent pas de l' acharnement thérapeutique ou d'une obstination déraisonnable"_. En creux, la question de l'application de la loi Claeys-Léonetti est une nouvelle fois posée.

Vincent Lambert est hospitalisé au CHU de Reims depuis un accident de la route survenu en 2008.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime16.01.19 22:30

MERCREDI 16/01/2019 à 20H07 - Mis à jour à 20H10
| ACTUALITÉS
Vincent Lambert : nouvelle audience cruciale programmée lundi
Par La Provence avec AFP

La question de l'arrêt des traitements de Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis dix ans, sera au cœur d'une audience cruciale, ce lundi au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne), a appris mercredi l'AFP de sources concordantes. L'audience se tiendra lundi 21 janvier à 14h30 devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, ont confirmé plusieurs parties à l'AFP. Cette nouvelle date à l'agenda judiciaire de l'affaire Vincent Lambert est tombée quelques heures après la décision de la Cour administrative d'appel de Nancy, qui a rejeté mercredi la requête de "suspicion légitime" déposée par les parents, un demi-frère et une sœur du patient tétraplégique, arguant de la "partialité" de la juridiction marnaise et de "l'autoritarisme" de son président pour demander le dépaysement du dossier.

Ils ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation, devant le Conseil d’État. Or cet appel, qui peut être déposé dans un délai de deux mois, n'est pas suspensif et n'empêche pas le tribunal administratif de se pencher sur le fond, a expliqué à l'AFP une source proche du dossier. C'est "un audiencement en urgence", a réagi auprès de l'AFP Me Jean Paillot, un des conseils des parents Lambert, s’interrogeant sur la promptitude du tribunal administratif. Progressant avec difficulté dans les méandres judiciaires depuis cinq ans, le sort de Vincent Lambert connaît un nouveau chapitre depuis la remise en novembre 2018 d'un rapport demandé par la justice, dans lequel trois experts s'accordent sur un "état végétatif chronique irréversible" du patient, sans toutefois conclure à une "obstination déraisonnable", clé de voûte de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

C'est dans ce climat que le tribunal devra se prononcer sur la légalité d'une quatrième procédure d'arrêt des traitements de Vincent Lambert, prônée par le CHU de Reims où il est hospitalisé. "Le suspens n'est pas à son comble" mais réside surtout "sur le point de savoir si cette décision sera, ou non, appliquée", a déclaré François Lambert, neveu de Vincent, décidé comme d'autres membres de la fratrie et l'épouse du patient à faire respecter le refus d'un acharnement thérapeutique, une volonté que ce père de famille de 42 ans n'a toutefois jamais écrite.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 5 Icon_minitime20.01.19 1:38

La bataille judiciaire autour de Vincent Lambert prendra-t-elle un nouveau tournant lundi ?
A LA UNEPOLITIQUEJUSTICEPublié le 19/01/2019 à 13h39. Mis à jour à 14h24 par SudOuest.fr avec AFP.

La bataille judiciaire autour de Vincent Lambert prendra-t-elle un nouveau tournant lundi ?
Selon les experts judiciaires, la limitation de la capacité d'accès à la conscience de Vincent Lambert est "extrême ou totale".ILLUSTRATION AFP
Le tribunal de Châlons-en-Champagne devra décider de valider ou non la procédure d’arrêt des soins du père de famille de 42 ans, dans un état végétatif depuis un accident de voiture il y a dix ans
La bataille judiciaire autour du cas Vincent Lambert devrait prendre un nouveau virage lundi : les juges du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) se pencheront à 14h30 sur la procédure d’arrêt des soins de l’homme de 42 ans, plongé dans un état végétatif "irréversible" depuis dix ans déjà.

Lors de cette audience cruciale, les parties antagonistes de cette famille – d’un côté, parents, demi-frère et sœur opposés à l’arrêt des soins, de l’autre, épouse et neveu soutenus par divers membres de la fratrie – se retrouveront une nouvelle fois devant la justice pour débattre du sort de leur proche.

Cette épineuse affaire va de délais en recours depuis 2013, signe de la fébrilité de la justice comme de la médecine à se positionner dans un dossier qui fait écho au débat sur la fin de vie.

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Dans quel état se trouve Vincent Lambert ?
Vincent Lambert ne va pas mieux. En 2014 déjà, le Conseil d’État avait donné son feu vert pour arrêter l’alimentation et l’hydratation artificielles de l’ancien infirmier, cloué depuis dix ans dans un lit.

En juin 2015, c’est la Cour européenne des droits de l’Homme qui s’était elle-même prononcée pour un arrêt des traitements. Selon deux expertises judiciaires (2014 et 2018), l’homme de 42 ans est plongé dans un état végétatif jugé "irréversible".

Dans leur dernier rapport, datant du 18 novembre 2018, les experts nommés par la justice soulignaient "la situation d’impotence fonctionnelle totale du fait des lésions encéphaliques irréversibles" de Vincent Lambert.

"La limitation extrême ou totale de ses capacités d’accès à la conscience, de communication, de motricité, d’expression de sa personnalité (…) lui portent atteinte à un point qui n’est pas acceptable par lui-même et par son épouse."
Expertise judiciaire de Vincent Lambert, 18 novembre 2018
Cependant, ces mêmes experts judiciaires ont considéré que sa prise en charge "ne relevait pas de l’acharnement thérapeutique ou d’une obstination déraisonnable". Or, ce critère est primordial pour pouvoir suspendre légalement le maintien artificiel de la vie d’un patient ne pouvant exprimer son consentement, selon la loi Claeys-Leonetti.

Que doit décider le tribunal lundi ?
Les juges du tribunal administratif devront statuer sur la légalité de la procédure d’arrêt des soins de Vincent Lambert, souhaitée par le CHU de Reims depuis 2014. C’est la 4e fois que l’établissement, où il est hospitalisé depuis dix ans, fait une telle demande.

Pour la bloquer une nouvelle fois, les parents Lambert avaient saisi en urgence le tribunal via un référé-liberté.

"J’espère que cette fois, on va aborder le fond… On met beaucoup d’espoir dans cette décision à venir."
Me Sara Nourdin, l’avocate de Rachel Lambert, tutrice légale de son mari
Si la procédure d’arrêt des soins est acceptée, que se passera-t-il ?
Même avec l’aval du tribunal administratif, un appel devant le Conseil d’État est plus que probable. "L’audience de lundi est une étape essentielle dans l’affaire, mais pas finale", résume Me Jean Paillot, l’un des conseils de Pierre et Viviane Lambert, les parents du patient tétraplégique.

Par ailleurs, ces derniers devraient demander lundi un complément d’expertise médicale. Ils considèrent en effet que le rapport rendu par l’expertise en novembre 2018 est "partial" et que les résultats auraient été différents sur un temps long avec des experts d’autres horizons.

Cet argument a pourtant peu de chance d’aboutir, quelques jours après le rejet de leur tentative de dépaysement (délocalisation, ndlr) de la procédure pour "partialité du tribunal de Châlons-en-Champagne.

Même si elle ne permettra sans doute pas de clore immédiatement l’affaire Lambert, la décision du tribunal rendue lundi pourrait donner une indication forte de l’orientation prise par le dossier – et de laisser présager de son dénouement, après sept années de bataille et de circonvolutions.
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