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 VINCENT LAMBERT

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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime20.01.19 20:35

Paris : environ 7 400 personnes manifestent contre l'avortement
"Vivre est un droit", "IVG : dire la vérité, c'est dissuader", "Protéger le faible, ça c'est fort", ont proclamé les manifestants sur les différentes pancartes présentes dans le cortège.
Des manifestants contre l\'IVG, le 20 janvier 2019 à Paris.Des manifestants contre l'IVG, le 20 janvier 2019 à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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franceinfo avec AFP
France Télévisions
Mis à jour le 20/01/2019 | 19:04
publié le 20/01/2019 | 15:47

C'est la treizième "Marche pour la vie", organisée en opposition à l'Interruption volontaire de grossesse (IVG). Quelque 7 400 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé, dimanche 20 janvier dans l'après-midi, à Paris. Ils étaient 50 000 selon les organisateurs. C'est moins qu'en 2018, où ils étaient 8 500 participants selon la préfecture de police et 40 000 selon les organisateurs. "Vivre est un droit", "IVG : dire la vérité, c'est dissuader", "Protéger le faible, ça c'est fort", étaient les slogans écrits sur les différentes pancartes. Le cortège est parti de la porte Dauphine pour atteindre le Trocadéro.

Les manifestants ont porté des foulards bleus sur lesquels on pouvait lire : "En marche pour la vie 20 janvier 2019." "Macron, Macron, touche pas aux embryons", scandaient-ils aussi, derrière une banderole de tête affirmant "la vie n'offre aucune garantie, l'avortement ne laisse aucune chance". Beaucoup ont évoqué les 220 000 enfants "empêchés de naître" chaque année. Pour rappel, 216 700 avortements ont été pratiqués en France en 2017, un chiffre stable depuis 2001.

"La détresse sociale"
Nicolas Sévillia, délégué général de la Marche, a expliqué qu'"au-delà de la détresse sociale", c'est "aussi une souffrance immatérielle" qui s'exprime. Cette marche est "l'acte premier de la mobilisation citoyenne contre la révision de la loi bioéthique", a-t-il ajouté.

Un sénateur argentin, Mario Fiad, a pris la parole en début de rassemblement pour "soutenir" la "Marche pour la vie". Le Sénat argentin a voté en août 2018 contre l'avortement, après des débats marqués selon lui par de "très fortes pressions" venant d'organisations internationales.

La mère de Vincent Lambert dans le cortège
Autre participante à cette marche contre l'avortement : Viviane Lambert. Elle contestera, lundi, lors d'une nouvelle audience à Châlons-en-Champagne, la procédure d'arrêt des soins pour son fils Vincent, en état végétatif depuis dix ans. "Nous commençons à être usés par cette histoire de fin de vie mais Vincent résiste et nous résisterons avec lui jusqu'au bout", a-t-elle ajouté.


Les organisateurs de la "Marche pour la vie" affirment avoir reçu un message d'encouragement du pape François. Côté politique, ils ont le soutien de Jean-Frédéric Poisson et de Chrsitine Boutin, respectivement président du Parti Chrétien-Démocrate (PCD) et présidente d'honneur du PCD, qui ont participé au défilé. De son côté, François-­Xavier Bellamy, pressenti pour être le chef de file LR aux européennes, confie dans le JDD être opposé à l'IVG et avoir déjà participé à des marches contre l'avortement en 2014. Mais dimanche, il n'y sera pas.

Une militante du groupe Femen est intervenue dans le cortège. Par ailleurs, une "riposte" féministe a été lancée sur Facebook par le groupe Witch Bloc Paname. Le rassemblement était prévu rue Boissière, dans le 16e arrondissement de Paris.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime22.01.19 0:52

AFP, publié le lundi 21 janvier 2019 à 18h16

Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) s'est penché lundi après-midi sur la légalité d'une quatrième procédure d'arrêt des soins de Vincent Lambert, 42 ans dont dix en état végétatif "irréversible", lors d'une audience aux confins de la loi et de l'éthique.

La décision, mise en délibéré, sera rendue "dans dix jours", autour du 1er février, a déclaré Olivier Nizet, le président du tribunal administratif, après deux heures d'une audience express, aux conséquences pourtant "importantes", selon les différentes parties.

En avril 2018 le CHU de Reims, où M. Lambert est hospitalisé, avait annoncé son intention de lancer une quatrième procédure d'arrêt des soins: c'est sur la légalité de celle-ci que le tribunal devait statuer, saisi en urgence par les parents Lambert via un référé-liberté.

Sans surprise, les clans antagonistes de cette famille -d'un côté, parents, demi-frère et sœur opposés à l'arrêt des soins et favorables à un transfert dans une unité spécialisée, de l'autre, épouse et neveu soutenus par divers membres de la fratrie dénonçant un acharnement thérapeutique- ont une nouvelle fois défendu des arguments maintes fois évoqués depuis le début de cette bataille judiciaire, il y a cinq ans.

L'audience avait d'abord démarré dans une ambiance tendue, quelques jours après la tentative, rejetée, de dépaysement par une requête des parents en "suspicion légitime" du tribunal.

"C'est la première fois en vingt ans de carrière qu'on remet en cause ma probité", a répondu M. Nizet à Me Jérôme Triomphe, conseil des requérants, qui lui reprochait sa "prise à partie invraisemblable".

"Transformer les acteurs médicaux puis les acteurs du procès en partie (...) c'est cette mécanique-là dont vous êtes aujourd'hui la cible", a déclaré Me Gérard Chemla, avocat de François Lambert, le neveu, tentant de recadrer le débat sur le plan juridique.

"Prenez votre indépendance, tranchez en tant que juge et appliquez la loi" a-t-il ainsi exhorté à l'attention des juges.

- Circonvolutions judiciaires -

Le cas Vincent Lambert, qui fait écho à des questions éthiques sur la fin de vie, traduit un échec judiciaire, médical et familial à décider du sort d'un homme depuis une décennie.

"Nous avons affaire à la pression continue des requérants parvenus à différer la mise en œuvre d'une décision médicale validée en 2014", a souligné Me Sara Nourdin, avocate de Rachel Lambert, tutrice, épouse du patient et mère de leur petite fille.

Cette année-là, le Conseil d'État donnait son feu vert pour arrêter l'alimentation et l'hydratation artificielles de cet homme de 42 ans, cloué dans un lit, dans un état végétatif jugé "irréversible" par deux expertises judiciaires, en 2014 et 2018.

En juin 2015, la Cour européenne des droits de l'Homme s'était elle-même prononcée pour un arrêt des traitements.

Au cœur de ce triptyque se trouve aussi le corps médical, soumis aux pressions, si bien qu'à chaque désistement -Eric Kariger puis Daniela Simon désormais remplacée par Vincent Sanchez- le patient fait l'objet d'une nouvelle procédure collégiale sur son avenir.

Dans leur rapport rendu en novembre, les trois experts mandatés par la justice ont conclu que le quadragénaire, accidenté de la route en 2008, était atteint de "lésions encéphaliques irréversibles", mais que sa prise en charge "ne relève pas de l'acharnement thérapeutique ou d'une obstination déraisonnable", clé de voûte de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

C'est sur cette base que les avocats des parents ont demandé lundi un complément d'expertise, convaincus que les résultats auraient été différents sur un temps long avec une équipe pluridisciplinaire et dans un autre établissement...ce qui nécessiterait le transfert du patient, déjà refusé par sa tutrice et la justice.

"Si vous ne demandez pas une contre-expertise, Vincent Lambert est condamné à mort", a déclaré Me Jean Paillot, autre conseil des parents Lambert, craignant le feu vert du tribunal pour un arrêt des soins.

Mais l'issue du dossier, parasitée par les délais et les recours, demeure incertaine: même avec l'aval du tribunal administratif, un recours en appel devant le Conseil d'État est plus que probable.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime31.01.19 16:09

[size=30]Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a confirmé ce jeudi "l'obstination déraisonnable" envers Vincent Lambert, ouvrant la voie à la procédure d'arrêt des soins souhaitée par le CHU de Reims.
Par IGPublié le 31/01/2019 à 15:35 Mis à jour le 31/01/2019 à 15:50[/size]

C'est un nouvel épisode dans le feuilleton judiciaire qui déchire la famille de Vincent Lambert. Les parents Viviane et Pierre Lambert, un des demi-frères et une des sœurs avaient déposé une requête pour suspendre la décision prise en avril dernier par le CHU de Reims d'arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert.
 




Dans son jugement rendu ce 31 janvier 2019, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne rejette cette requête.  "Il résulte d'une part que le maintien des soins et traitements constitue une obstination déraisonnable (...), et d'autre part, que la volonté de M. Lambert de ne pas être maintenu en vie dans l'hypothèse où il se trouverait dans l'état qui est le sien depuis dix ans, est établie", précise l'arrêt.

Les frais d'expertise, soit plus de 8100 euros, sont mis à la charge du CHU de Reims.
 

[size=33]Une famille déchirée[/size]


Vincent Lambert, ancien infirmier en psychiatrie, est hospitalisé à l'hôpital Sébastopol de Reims, après un accident de la route en septembre 2008 près de Châlons-en-Champagne. Depuis cette date, sa famille se déchire sur son sort en multipliant les recours en justice.

D'un côté, la femme de Vincent Lambert, son neveu et plusieurs de ses frères et soeurs sont favorables à l'arrêt des traitements. De l'autre, ses parents, un frère et une soeur y sont fermement opposés.

Prochaine étape, les parents pourraient saisir le Conseil d'Etat pour statuer à nouveau sur la légalité de l'arrêt des soins.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime06.02.19 18:17

Vincent Lambert : où est la déraison ?
REIMS HOSPITAL
FRANCOIS NASCIMBENI I AFP
Xavier Mirabel | 05 février 2019

Malgré le dernier rapport d’experts refusant de voir une "obstination déraisonnable" dans le maintien des soins à Vincent Lambert, les juges du tribunal administratif ont validé la procédure d’arrêt des soins du patient.
Nouvel épisode dans la dramatique histoire de Vincent Lambert, cet infirmier lourdement handicapé des suites d’un accident, totalement dépendant depuis 2008, hospitalisé au CHU de Reims. Nouvel épisode, nouveau rebondissement, bataille d’experts et d’avocats, sur fond d’interprétation de la loi « fin de vie » Léonetti-Claeys.

Lire aussi :
Bioéthique : les propositions explosives du rapport parlementaire

Soins interdits
Le 31 janvier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne considère que « le maintien des soins et traitements » constitue une obstination déraisonnable. Rappelons ici que les soins en question consistent à laver Vincent, à le nourrir, à le vêtir, à changer ses draps, à le protéger du froid… à en prendre soin. Le tribunal considère qu’il est établi par les dires de certains des proches, car Vincent est incapable de communiquer, que la volonté de Vincent serait de ne pas être maintenu en vie.

Alors, le CHU de Reims va-t-il pour la quatrième fois entamer une procédure d’arrêt de soins ? Vincent Lambert va-t-il à nouveau être privé de toute alimentation et hydratation ? Les avocats des parents de Vincent annoncent faire appel devant le Conseil d’État, ce qui bloquera quelque temps la procédure. Mais il est probable que l’on s’approche de la fin des procédures judiciaires, que toutes les voies de recours ne sont pas loin d’avoir été épuisées.

Lire aussi :
Euthanasie : les dérives concernant les personnes atteintes de maladies psychiatriques

Interprétation euthanasique
Certains s’indignent de l’acharnement des parents à maintenir leur fils en vie, ce qui les conduit à poursuivre cette guérilla judiciaire. Mais au fond, peut-on les blâmer de vouloir la vie de leur fils ? Qui leur jettera la pierre ?

Ce qui est vraiment étonnant, c’est le refus du CHU de Reims de transférer Vincent Lambert dans un établissement spécialisé dans la prise en charge des personnes cérébro-lésées. Comme si le CHU de Reims se faisait un devoir d’aller jusqu’au bout d’une interprétation très discutable et euthanasique de la loi française « fin de vie ». Une sorte « d’obstination déraisonnable » ?

Tribune publiée en partenariat avec RCF Nord-de-France.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime07.02.19 18:57

A l'hôpital Sébastopol à Reims, là où est V.L.



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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime08.02.19 12:29

L’arrêt des soins de Vincent Lambert validé par la justice
ARTICLE | 06/02/2019 | Numéro 2143 | Par Antoine Pasquier

MAGAZINE – Nouvel épisode judiciaire pour Vincent Lambert. Le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a validé le 31 janvier la décision collégiale d’arrêt des soins du patient en état de conscience minimale, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims. Le juge a estimé que « le maintien des soins et des traitements constituait une obstination déraisonnable ». « Les soins qui lui sont dispensés n’ont pour effet que le seul maintien artificiel de la vie, dès lors qu’il ressort du rapport d’expertise qu’il se trouve dans un état d’incapacité fonctionnelle psychomotrice totale comparable cliniquement, quoique légèrement aggravé, à celui enregistré en 2014 », indique le tribunal en se basant sur le rapport des experts mandatés par lui et dont les conclusions ont été dévoilées en novembre.

Ces mêmes experts avaient pourtant précisé que la prise en charge de Vincent Lambert à travers ses « besoins fondamentaux primaires ne relève pas de l’acharnement thérapeutique », et que sa condition médicale « n’appelle aucune mesure d’urgence ». « Il existe en France des structures pouvant l’accueillir jusqu’à sa disparition », avaient-ils encore précisé.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime13.02.19 16:10

Editoriaux - Entretiens - Justice - Santé - 11 février 2019
Me Jean Paillot : « nous contestons que Vincent Lambert soit en situation d’obstination déraisonnable »
Vous êtes un des deux avocats des parents de Vincent Lambert. Pouvez-vous expliquer aux lecteurs de Boulevard Voltaire la décision juridique prise par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne ?

Dans sa décision du 30 janvier dernier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne a estimé que la décision du docteur Sanchez, selon laquelle son patient, Vincent Lambert, serait dans un état d’obstination déraisonnable justifiant l’arrêt de son alimentation et de son hydratation et son placement sous sédation profonde et continue jusqu’à son décès, était bien fondée.
Nous contestons cette décision, parce que nous contestons que Vincent Lambert soit en situation d’obstination déraisonnable. C’est, d’ailleurs, l’avis des experts judiciaires qui se sont penchés sur la situation de ce patient et ont considéré que, dès qu’il ne souffre pas, qu’il n’est atteint d’aucune maladie récurrente et qu’il n’est pas en fin de vie, l’arrêt de son alimentation et de son hydratation ne sauraient être légitimées par une situation d’obstination déraisonnable, qui n’existe pas ici.
L’obstination déraisonnable ne peut pas résulter uniquement d’une volonté présumée d’un patient, volonté non prouvée avec certitude, et dont les propos ont été rapportés de manière contradictoire, laissant apparaître qu’il s’agit davantage d’une interprétation de sa volonté que de l’expression de sa volonté.
La difficulté vient de ce que ces mêmes experts ont retenu une méthode d’évaluation de la conscience du patient qui n’est pas conforme aux méthodes utilisées habituellement par les professionnels de cette branche de la médecine (filière EVC/EPR). 59 médecins et professionnels de santé ont, d’ailleurs, écrit au tribunal pour dire que la méthode d’évaluation choisie n’était pas adéquate. Si la méthode d’évaluation n’est pas la bonne, alors le résultat ne peut pas être bon.
Ce qui est triste à pleurer, c’est que nous avons tenté de discuter avec les experts de la méthode d’évaluation choisie, mais que nous en avons été empêchés, puis interdits, par le président du tribunal. C’est ce qui explique que nous avons mis en cause l’impartialité de ce tribunal, qui nous empêche de discuter d’un des éléments essentiels de l’expertise, qui a finalement conduit le tribunal à valider la décision du docteur Sanchez.

Quelle est la situation de santé de Vincent ?

Nous, avocats, recevons régulièrement des vidéos montrant Vincent. Ces vidéos ne peuvent pas être publiées, nous les réservons aux médecins et juges chargés de statuer sur son cas. Sur une vidéo reçue il y a quelques jours, on voit nettement Vincent réagir à la voix de sa mère et tourner la tête vers elle.
Les experts judiciaires, à qui nous avons montré des vidéos similaires, nous ont indiqué ne pas en tenir compte car Vincent, selon eux, « ne peut pas avoir de conscience », comme l’IRM réalisée en 2014 le leur montre. Il est extraordinaire qu’une seule IRM, réalisée il y a cinq ans, vaille plus que les réactions observées aujourd’hui.
Vincent est un handicapé qui se trouve dans un état stable. Comme je l’ai dit, il ne souffre pas. Il n’est pas sous respirateur artificiel et tous ses organes vitaux fonctionnent normalement, sans palliatif.
Ce qui est infiniment dommage c’est que, depuis près de six ans maintenant, il n’a plus accès aux soins normaux et ordinaires prévus pour les patients en état de conscience altérée comme lui : il n’est jamais sorti de son lit et mis au fauteuil, il n’est même jamais sorti de sa chambre, où il est enfermé à clé, comme dans un couloir de la mort en attendant sa condamnation finale — ou son transfert dans une unité spécialisée où il pourrait être pris correctement en charge.
Il n’est donc pas mis dans une situation où il pourrait progresser.
C’est une situation scandaleuse, mais que le tribunal administratif, dont aucun juge ne s’est au demeurant jamais déplacé pour aller le voir, a pourtant entérinée. Ce tribunal porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle de ce patient.

Quelle sera la suite de cette « affaire » ? Que peuvent espérer ses parents et une partie de sa famille qui s’opposent fermement à l’arrêt de son alimentation et de son hydratation ?

Nous sommes devant le Conseil d’État, qui est juge d’appel dans cette procédure particulière qu’est un référé liberté. Nous y ferons valoir les limites de la procédure d’expertise, éléments médicaux à l’appui.
Nous y ferons également valoir que la volonté présumée d’un patient ne constitue pas un critère de l’obstination déraisonnable et qu’elle ne peut suppléer, chez une personne hors d’état de faire connaître sa volonté, l’absence d’obstination déraisonnable — sauf à admettre comme bien fondée une demande d’euthanasie, car c’est précisément de cela qu’il est question ici.
Nous ferons valoir tout l’intérêt qu’il y a à transférer ce patient dans un autre établissement.
Nous ferons valoir que c’est une filière d’excellence de la médecine française qui est désormais sur la sellette, car derrière le cas particulier de Vincent Lambert, ce sont les bonnes pratiques de toute cette filière EVC/EPR qui sont en question — et tous les patients qui y sont pris en charge.
La solution que nous préconisons est une solution de bon sens et une solution conforme à la dignité de tout être humain, y compris handicapé. Serons-nous enfin entendus ?
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime13.02.19 16:21

combien coûte l'affaire Vincent Lambert ?
et
quel est le montant mensuel de l'Allocation Adulte Handicapé ( A.A.H. ) ?
Trop de fric par ici, et pas assez de fric par là ...
VINCENT LAMBERT - Page 6 Images?q=tbn:ANd9GcS855UrG5gfybBHRIZmye5z1gTY4c5uMR14A4Bz4HqjVZQ5Uy-t
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime14.02.19 13:44

[size=45]DAMIEN LE GUAY : « IL FAUT SE MÉFIER DE CEUX QUI FONT UNE CROISADE POUR FAIRE SAUTER LA LOI CLAEYS-LEONETTI »[/size]




[size=30]Le 31 janvier, le Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne donnait sa décision sur Vincent Lambert pour valider la procédure d’arrêt des traitements. Pour Damien Le Guay, le risque est de faire le jeu de l’ADMD (l’Association pour le droit à mourir dans la dignité) en refusant l’application de la loi Claeys-Leonetti.[/size]



On sent derrière le cas de Vincent Lambert, que l’application de la loi Claeys-Leonetti est compliquée.



Il y a deux choses. La loi Leonetti-Claeys me semble bénéfique et positive. Elle pose un cadre, avec trois exigences : ne pas faire souffrir – et donc limiter l’obstination déraisonnable –, accompagner, et suivre la volonté de la personne en fin de vie. Ce cadre est déjà très protecteur. Quant au cas spécifique de l’affaire Vincent Lambert, la question est celle de l’application possible de la loi Leonetti-Claeys, mais également de la volonté ou non de faire sauter la loi.


 C’est l’enjeu ?

Oui, il y a deux camps : le camp de ceux qui sont plutôt du côté de l’ADMD [Association pour le « Droit à Mourir dans la Dignité » NDLR] et qui disent que ce cas-là montre bien que la loi Leonetti-Claeys est mauvaise, qu’il faut la faire sauter, et donc passer à l’euthanasie. Il y a une deuxième critique, plutôt du côté du milieu catholique, pour laquelle à partir du moment où l’on doit se concerter pour arrêter les traitements, et pour considérer que c’est une obstination déraisonnable, il y a une volonté de mettre fin à la vie, donc de promouvoir la mort, et d’aller à l’encontre du respect que l’on doit aux personnes en fin de vie. 

Le paradoxe de la situation est que les deux camps se rejoignent pour dire qu’il y a dans la loi Leonetti-Claeys quelque chose disons de nature euthanasique. Il faut se méfier de tous ceux qui – pour des raisons tout à fait respectables et défendables par ailleurs à titre individuel – font une croisade pour faire sauter la loi Leonetti-Claeys qui serait d’application euthanasique.

Citation :
Madame Lambert, dans son combat, prend le risque de détruire la seule chose qui protège les patients en fin de vie contre l’euthanasie
Quel est l’apport de cette loi Claeys-Leonetti ?

Elle protège le faible. Deuxièmement, si on ne l’avait pas, cela serait la porte ouverte à l’euthanasie, comme ça existait avant. Dans un article dans Le Figaro, j’ai écrit sur les dérives de la deuxième mouture de la loi, qui effectivement, présente un certain nombre de difficultés, mais pour Vincent Lambert, le problème ne se pose pas dans ces conditions.

Dans leur décision du 31 janvier, les juges ont estimé que « le maintien des soins et traitements constitue une obstination déraisonnable » et que « la volonté de Vincent Lambert de ne pas être maintenu en vie dans l’hypothèse où il se trouverait dans l’état qui est le sien depuis dix ans est établie. » La question de la volonté de Vincent Lambert peut poser débat ?  

Les médecins disent que sa situation est irrémédiable, que malgré tout ce que l’on peut faire pour lui, il ne sera jamais en situation de revenir à la conscience, au dialogue, à la pleine conscience de lui-même. Le tribunal établit qu’il ne voulait pas être maintenu dans une situation incompatible avec sa vision de la dignité.

Cette situation-là peut-elle entraîner qu’une personne puisse refuser ses propres soins [si l’on s’en tient à l’avis donné par l’épouse de Vincent Lambert, et non par sa mère, puisqu’un désaccord existe entre les deux NDLR] ? Depuis la loi Kouchner [de 1999 NDLR], il est prévu que l’on puisse refuser de prendre des médicaments. Considère-t-on que le refus du traitement est un principe euthanasique ? Le problème est qu’il y a deux points de vue irréconciliables sur le sujet, donc que fait-on ?

Je pense que Madame Lambert, dans son combat, peut faire le jeu de ceux qui veulent détruire la loi Leonetti-Claeys. Et elle prend le risque de détruire la seule chose qui protège les patients en fin de vie contre l’euthanasie.


Et  IL FAUT SE MÉFIER DE CEUX QUI FONT UNE CROISADE POUR EMPECHER L'EUTHANASIE ET LE SUICIDE ASSISTE
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime19.02.19 9:44

ÉTHIQUE. FRANÇOIS LAMBERT, NEVEU ET AVOCAT DE CŒUR DE VINCENT LAMBERT
Mardi, 19 Février, 2019
François Lambert, neveu du tétraplégique Vincent Lambert en état végétatif depuis dix ans, se bat pour les droits de son oncle et contre l’acharnement thérapeutique. Après avoir suivi le dossier dans le détail et saisi la justice à plusieurs reprises, il décide en 2013 d’entamer une reconversion professionnelle pour devenir lui-même avocat.

Pour les médias, François Lambert est « le neveu de Vincent Lambert ». Vincent, devenu, bien malgré lui, l’enjeu d’une bataille judiciaire autour de l’acharnement thérapeutique. Le 29 septembre 2008, cet infirmier en psychiatrie est victime d’un grave accident de voiture qui le plonge dans un état pauci-relationnel puis végétatif. Il est alors marié à Rachel Lambert, elle-même infirmière, qui vient d’accoucher d’une petite fille. Lorsque Vincent Lambert se retrouve tétraplégique, François Lambert a 27 ans. Il n’a que quatre ans et demi de différence avec son jeune oncle. À cette époque, l’étudiant en cinéma, passionné d’écriture de scénarios, est loin d’imaginer les répercussions de cet accident sur sa propre vie. Aujourd’hui, il est sur le point de devenir avocat et termine son dernier stage d’élève chez Me Chemla, à Reims, son propre avocat dans ce que l’on appelle communément « l’affaire Lambert ». En six années de procédures, le sort de Vincent Lambert, âgé de 42 ans aujourd’hui, s’est figé, ballotté d’une décision médicale à une décision judiciaire. Malgré le souhait exprimé par Vincent oralement à son épouse de ne jamais être maintenu en vie à tout prix.

Nous retrouvons François Lambert un dimanche matin, place de la République, à Paris, muni de sa doudoune bleu électrique, immortalisée par des photos prises à la sortie de divers tribunaux. Depuis tout jeune, François Lambert s’est toujours senti en phase avec son jeune oncle, Vincent. Les deux nés à Châteauroux sont un peu sauvages et timides. Les deux étaient dotés du même esprit critique, avec un goût prononcé pour l’humour noir. Et il en fallait dans cette famille Lambert très atypique, voire névrotique. Avant de devenir les parents de Vincent Lambert, Viviane Philippon et Pierre Lambert étaient mariés chacun de son côté et avaient respectivement trois et deux enfants. Viviane était la secrétaire de Pierre, gynécologue au centre hospitalier de Châteauroux et responsable départemental d’une ligue antiavortement. Hors mariage, ils ont quatre enfants. Et décident seulement après la naissance du quatrième et dernier d’officialiser leur union. « Vincent était l’aîné de cette union cachée. Il a passé des années dans un pensionnat religieux géré par la Fraternité Saint-Pie-X. Ça l’a beaucoup meurtri. Il était à fleur de peau, comme moi. On se retrouvait bien dans notre sentiment latent de rébellion, plus caché chez lui que chez moi », lâche François Lambert.

Au tout début, François Lambert rend régulièrement visite à son oncle. « J’y allais toutes les semaines, je lui parlais, je lui faisais des massages. Je logeais chez Rachel ou chez la sœur de Vincent. J’avais l’impression qu’il avait des mouvements de tête. Il réagissait à des musiques ou à des bruits. Mais il fallait aussi éviter les surinterprétations. Après, j’y allais tous les mois, puis tous les trois mois. » Entre 2008 et 2013, la famille Lambert fait face au drame, plutôt unie. François Lambert se souvient s’être retrouvé en 2009, avec la dizaine de frères et sœurs, les parents Viviane et Pierre, l’épouse Rachel au centre d’éveil de Berck-sur-Mer, pour fêter l’anniversaire de Pierre. Les années passent et les experts testent le niveau de conscience du patient. Son état neurologique se dégrade. Il est « en état de conscience minimale plus », d’après le centre de recherche sur le coma de Liège en 2011, en état végétatif, d’après les experts nommés par le Conseil d’État en 2014. Même de longues séances d’orthophonie prodiguées en 2012 au CHU de Reims ne permettent pas d’entrer en relation avec lui. Les possibilités d’évolution neurologique sont faibles.

En face, les parents de Vincent croient au miracle dur comme fer. Peu à peu, la mort de Vincent devient taboue. Une décision médicale va durcir les positions. La famille se déchire. Le 10 avril 2013, l’équipe du Dr Kariger, avec l’accord de Rachel mais sans prévenir les parents, décide d’arrêter les traitements de Vincent. « En 2013, Kariger voulait associer les parents à la décision. Les médecins de son service, dont Daniéla Simon, ont débranché Vincent pendant qu’il était parti en week-end. Ils ont ainsi mis le pied à l’étrier des parents. Quoi qu’on pense d’eux, je ne trouve pas que ce soit une manière de faire », estime aujourd’hui François Lambert. Et, en effet, Viviane Lambert, soutenue par la Fraternité Saint-Pie-X et le mouvement des pro-vie, accuse aussitôt le médecin d’avoir voulu « tuer (son) fils dans (son) dos ».

« J’ai appris à parler, à expliquer l’affaire clairement et à ne pas être intimidé »
Vincent, cloué et impuissant, devient l’objet d’une lutte religieuse, menée avec ferveur par une mère aux origines modestes, devenue femme de pouvoir et égérie des militants pro-vie. « Au nom du doute et de l’apaisement, Viviane et Pierre se battent pour garder leur fils en vie, poursuit François Lambert. Mais c’est au contraire le mépris de la parole et le triomphe des non-dits. Avec Vincent, nous sommes le symptôme de nos parents. » Le 16 mai 2013, lorsque François Lambert apprend l’offensive médiatique menée par les parents de Vincent sur RTL, son sang ne fait qu’un tour : « J’ai passé des heures avec les standards des radios et des journaux à essayer d’avoir accès aux journalistes pour contrer l’idée du “condamné à mort”. Je n’arrivais pas à faire passer un autre son de cloche pour remettre enfin Vincent et ses droits au centre des débats. J’étais bouleversé et confus. » Jusqu’à ce qu’un article du Monde explique que les avocats des parents de Vincent, Me Jérôme Triomphe et Me Jean Paillot, appartiennent respectivement à la mouvance Civitas, devenu parti politique d’extrême droite, et à l’Opus Dei, institution de l’Église catholique influente et secrète. Leurs frais d’avocats allant jusqu’à 1 million d’euros, en partie financés par la Fondation Jérôme-Lejeune, très investie dans la lutte contre l’avortement. Ces éléments ont permis de porter un autre regard sur la croisade d’une partie de la famille pour garder Vincent Lambert en vie. Depuis 2013, François Lambert, lui, n’a jamais plus couru après les médias. À chaque fois que l’affaire rebondit, ce sont eux qui le sollicitent. « J’ai appris à parler, à expliquer l’affaire clairement et à ne pas être intimidé. Heureusement que je faisais du théâtre... Je sais que les médias font et défont à leur guise », lance-t-il avec distance.

2013, c’est aussi l’année où basculent les projets professionnels du « neveu ». À force de lire les mémoires d’audience faits d’une cinquantaine de pages, François Lambert devient spécialiste de l’affaire et décide de se battre pour la dignité de son oncle. « Je ne supporte pas quand les gens avancent des points de vue sans les argumenter. Vincent était aussi comme ça... » Alors que l’idée est en germe depuis quelques années, il se décide à s’inscrire en droit par correspondance à l’université Panthéon Sorbonne. Il a 32 ans. Malgré son aversion pour la chose « scolaire », il s’accroche et prouve, surtout lors des stages pratiques, ses compétences. « Avec moi, il faut juger sur pièce », s’amuse-t-il. Jusque-là au RSA, il obtient le barreau en 2017. En stage de fin d’études au tribunal administratif de Paris, puis depuis janvier dans un cabinet privé, François Lambert est sur le point de devenir avocat. Son souhait : « travailler dans un cabinet à taille humaine, traiter plutôt d’affaires qui m’intéressent, avec la distance professionnelle de l’avocat et la compréhension de celui qui est “passé par là” ».

Procédures contestant les décisions des différents médecins responsables de Vincent Lambert, procédures liées à la désignation d’un tuteur, procédures liées à la demande de transfert dans un autre établissement, procédures du neveu, procédures pénales des parents... Avec aisance et précision, François Lambert reprend le fil d’une longue histoire judiciaire dont on ne voit pas le bout. « Les pro-vie parlent d’apaisement, c’est un langage piège. Car ils laissent sous-entendre que Rachel ou moi-même avons un projet de mort pour Vincent. Ce qui est faux. Pour ce qui est de la loi Leonetti, si elle est un instrument pour lutter contre l’euthanasie, elle n’en est pas un pour lutter contre l’acharnement thérapeutique. Or, c’est exactement de cela que souffre Vincent, d’un véritable acharnement. » François Lambert regrette la violence utilisée par Viviane contre Rachel. « Ils sont allés jusqu’à la faire suivre par un détective privé pour voir si elle n’avait pas un amant et ainsi l’accuser de vouloir se débarrasser de Vincent. Et après ils sont choqués parce que Rachel refuse de leur faire la bise... » relate-t-il.

En 2016, le juge des tutelles de Reims place Vincent Lambert sous la tutelle de son épouse, Rachel. En 2014 et 2015, le Conseil d’État puis la Cour européenne des droits de l’homme jugent finalement conforme à la loi le protocole de fin de vie mis en place pour Vincent Lambert. Le 9 avril 2018, le médecin de Vincent Lambert, le Dr Sanchez, se prononce pour la fin des traitements à l’issue de la quatrième procédure collégiale. Puis les parents déposent à nouveau un recours. Quelques jours plus tard, sur la place Saint-Pierre au Vatican, le pape François affirme vouloir « attirer de nouveau l’attention sur Vincent Lambert et sur le petit Alfie Evans », un bébé britannique de 22 mois hospitalisé en état semi-végétatif. Ajoutant : « Je voulais répéter et confirmer de manière forte que le seul maître de la vie, du début jusqu’à la fin naturelle, est Dieu. Et notre devoir est de tout faire pour protéger la vie. » Le même pape qui a décidé de reconnaître sur certains points la Fraternité Saint-Pie-X, longtemps frappée d’excommunication par le Saint-Siège. C’est dire à quel point « l’affaire Vincent Lambert » a pris en otage l’homme Vincent Lambert.

« Le médecin finit toujours par décider ce qu’il fera de vous. Et il reste intouchable »
Très remonté aussi contre « l’opacité et la toute-puissance dont l’Ordre national des médecins a fait preuve dans cette affaire », François Lambert pointe le contrôle total sur le patient que « s’arrogent » les médecins. « Même avec une directive anticipée sur ce que l’on souhaite pour sa propre mort, le médecin finit toujours par décider ce qu’il fera de vous. Et il reste intouchable, sauf s’il décide d’arrêter des traitements, au nom du droit à la vie qui en devient une obligation, argumente François Lambert. C’est la même volonté d’opacité, de mépris des proches et de contrôle qui a déclenché l’affaire en 2013 et qui a décidé de la reprise de l’affaire en 2015, alors que, objectivement, tout avait été fait pour Vincent et qu’il n’y avait aucune raison pour que ça continue, sauf à se complaire dans le sordide pour ensuite s’en plaindre. »

Aujourd’hui, François Lambert espère simplement que « le cas de Vincent ne servira pas à rien, et que six ans de procédures du fait d’un statu quo et d’un consensus qui n’existe pas n’aboutissent pas à un nouveau statu quo au pseudo-motif que “c’est une affaire particulière”, que “c’est délicat” ou encore que “maintenant les choses sont claires”... ». Aujourd’hui, François Lambert, devenu son avocat de cœur, n’a qu’un souhait pour Vincent Lambert : « Qu’il puisse partir. » Fidèle à son souci de transparence, le neveu de Vincent Lambert envoie à chaque fois, à tous les médias, l’intégralité de chaque décision judiciaire. Dernier en date : le jugement du tribunal administratif de Châlon-en-Champagne daté du 31 janvier, validant la procédure d’arrêt des soins. Dans son mail, François Lambert écrit ceci : « La requête des parents est rejetée, la décision d’arrêt des traitements est légale. Les frais d’expertise sont mis à la charge du CHU de Reims. Nous attendons maintenant que le Conseil d’État soit saisi, et qu’il se prononce, soit dans un bref délai, soit en plusieurs mois (selon les définitions qu’il choisira de donner aux notions d’humanisme et de défense des plus vulnérables). » À cela, et sans surprise, les avocats des parents de Vincent Lambert ont immédiatement annoncé un recours en appel au Conseil d’État. Jusqu’à quand ?
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime13.03.19 14:08

L'affaire Lambert revient au Conseil d'Etat les 18 et 29 mars
Paris Match | Publié le 13/03/2019 à 19h48
La Rédaction - AFP
François Lambert Catholiques conservateurs, les parents s'opposent depuis des années à d'autres membres de la famille, dont François Lambert (ici en photo, en avril 2018), neveu de Vincent, favorable à l'arrêt des soins.
FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
L'audience la plus déterminante sera celle du 29 mars, prévue à 9H30: les parents du patient, fermement opposés à la fin de vie par arrêt des traitements de leur fils âgé de 42 ans, dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008, cherchent à obtenir en justice le maintien des soins de leur fils.

Le Conseil d'Etat examinera le 29 mars la décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert, tétraplégique depuis dix ans, validée par la justice administrative en janvier, après une audience le 18 concernant une demande de dépaysement de l'affaire. L'audience la plus déterminante sera celle du 29 mars, prévue à 9H30: les parents du patient, fermement opposés à la fin de vie par arrêt des traitements de leur fils âgé de 42 ans, dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008, cherchent à obtenir en justice le maintien des soins de leur fils.

Au terme d'une longue bataille judiciaire, ils ont déposé une requête en urgence devant le juge des référés du Conseil d'Etat pour tenter de suspendre la décision collégiale du CHU de Reims, prise le 9 avril 2018, et validée en janvier par le tribunal administratif (TA) de Châlons-en-Champagne (Marne). Le TA de Châlons-en-Champagne avait jugé que "le maintien des soins et traitements" de Vincent Lambert constituait "une obstination déraisonnable", clé de voûte de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie.

"On espère que la juridiction nous entendra, qu'elle constatera que Vincent n'est pas dans une situation d'obstination déraisonnable et qu'enfin on fera justice à ce garçon qui est handicapé lourd et qui doit être accueilli dans un service spécialisé dans l'accueil de ce type d'handicapés", a déclaré à l'AFP Me Jean Paillot, l'un des avocats des parents. A titre subsidiaire, les parents demandent au Conseil d'Etat d'ordonner une contre-expertise médicale de Vincent Lambert, par "des experts ayant une expérience effective dans l'accompagnement des patients en état de conscience altérée".

À lire :Le combat pour Vincent Lambert

Un "état végétatif chronique irréversible"
Avant cette audience, la plus haute juridiction administrative examinera le 18 mars à 14H30 un pourvoi contre une décision de la cour administrative d'appel de Nancy, qui a rejeté le 16 janvier la demande de dépaysement déposée par les parents de Vincent Lambert, a-t-on appris auprès du Conseil d'Etat. Les parents Lambert reprochent au TA de Châlons-en-Champagne, en charge de la procédure, "une partialité, un parti pris" et à son président "un autoritarisme" qui rend, selon eux, impossible l'obtention d'"une véritable évaluation" de l'état leur fils.

Dans leur rapport, rendu le 18 novembre, avant donc la décision du TA en janvier, un collège de trois experts avait conclu à un "état végétatif chronique irréversible" du patient, mais n'avait toutefois pas relevé une "obstination déraisonnable". Catholiques conservateurs, les parents s'opposent depuis des années à d'autres membres de la famille, dont François Lambert, neveu de Vincent, favorable à l'arrêt des soins.

Depuis le début de la bataille judiciaire il y a cinq ans, plusieurs juridictions - jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme en 2015 - se sont prononcées en faveur de l'arrêt des traitements. Des décisions contrecarrées par les requêtes successives des parents Lambert, de l'une de ses sœurs et d'un demi-frère.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime26.03.19 8:32

Affaire Vincent Lambert: le Conseil d'Etat n'admet pas le pourvoi des parents

  • Par  Le Figaro avec AFP 
     

  • Mis à jour le 25/03/2019 à 17:16 
     

  • Publié le 25/03/2019 à 17:09





Le Conseil d'Etat n'a pas admis aujourd'hui le pourvoi des parents du tétraplégique Vincent Lambert qui demandaient un dépaysement de l'affaire, devenue emblématique du débat sur la fin de vie en France.
» LIRE AUSSI - 

Vincent Lambert : la justice valide la procédure d'arrêt des soins
Ce pourvoi visait la décision du 16 janvier de la Cour administrative d'appel de Nancy devant laquelle les parents de Vincent Lambert avaient vainement plaidé pour que le dossier de leur fils soit confié à une autre juridiction.
Le Conseil d'Etat a jugé qu'il n'y avait «pas lieu de statuer» sur la demande de dépaysement. «Les conclusions du pourvoi sont sans objet», selon la plus haute juridiction administrative, car entre temps, une décision a été rendue sur l'arrêt des traitements.
Le 31 janvier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) avait validé la procédure d'arrêt des soins, estimant dans son ordonnance que le maintien des soins et traitements constituait «une obstination déraisonnable» et «que la volonté de Vincent Lambert de ne pas être maintenu en vie dans l'hypothèse où il se trouverait dans l'état qui est le sien depuis dix ans, (était) établie».
Les parents de Vincent Lambert reprochent au tribunal «une partialité, un parti pris» qui rend, selon eux, impossible l'obtention d'«une véritable évaluation» de l'état leur fils, âgé de 42 ans et dans un état végétatif depuis un accident de la route en 2008.
LIRE AUSSI :
» Le cas Vincent Lambert, une affaire aux multiples procédures
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime26.03.19 9:17

[size=42]Affaire Vincent Lambert: le Conseil d’État déboute les parents sur le dépaysement de l’affaire[/size]



Mis en ligne le 26/03/2019 à 08:16


Le Conseil d’État a indiqué ce lundi qu’il n’y avait « pas lieu de statuer » sur le pourvoi des parents de Vincent Lambert qui demandaient un dépaysement de l’affaire. Ceux-ci estimaient que le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne faisait preuve de partialité..

À noter que l’affaire reviendra devant le Conseil d’État ce vendredi avec cette fois une audience plus importante puisqu’il s’agira d’évoquer la légalité de la procédure d’arrêt des soins actée par les médecins et validée par le tribunal de Châlons..
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime29.03.19 12:52

Validité de l’arrêt des soins de Vincent Lambert: le Conseil d’État donnera sa décision dans 3 semaines
Mis en ligne le 29/03/2019 à 10:16 Vincent Lambert
Validité de l’arrêt des soins de Vincent Lambert: le Conseil d’État donnera sa décision dans 3 semaines
Ce vendredi matin à 9h30, le Conseil d’État, réuni en formation collégiale, étudie la validité de l’arrêt des soins de Vincent Lambert, victime d’un accident de la route en 2008 et plongé dans un état végétatif depuis.

Ce sont ses parents qui l’ont saisi après que le tribunal administratif de Châlons a validé la quatrième procédure d’arrêt des soins prise par le CHU de Reims, le 31 janvier dernier.


Ces derniers demandent la suspension de la décision d’arrêt des soins, mais aussi le transfert de Vincent Lambert dans un autre établissement. Cela dans un délai de 30 jours.


G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Les parents de #Vincentlamlbert demandent notamment desuspendre la décision d’arrêt des soins et d’ordonner le transfert de Vincent Lambert dans un autre établissement de soins dans un délais de 30 jours

1
9:24 AM - Mar 29, 2019
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En 2014, les parents de Vincent Lambert avaient déjà saisi le Conseil d’État.

Mais aucune décision définitive ne sera prise ce vendredi : un délai de jugement de 48 heures (qui peut être dépassé) est prévu.


G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
C’est la deuxième fois que le Conseil d’État se penche sur la décision d’arrêt des soins de #VincentLambert. Saisi en février 2014, il avait considéré légale une précédente procédure d’arrêt des soins. Les parents avaient alors saisi la Cour européenne des droits de l’homme.

1
9:25 AM - Mar 29, 2019
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G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
L'audience publique prévue à 9h30 en présence des principaux membres de la famille et de leurs conseils devrait débuter par l'exposé du rapporteur public avant les plaidoiries des avocats représentant chaque partie. #Vincentlambert

2
9:26 AM - Mar 29, 2019
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Viviane Lambert, la mère, et François, le neveu, sont présents. Ce dernier est pour l’arrêt des soins de son oncle.

Le président n’a pas manqué de rappelé la « forte tension familiale » qui entoure cette affaire : « Le temps n’a pas contribué à l’apaisement. »


G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Le président rappelle le contexte particulier de cette affaire qui « s’inscrit dans une forte tension familiale ». « Le temps n’a pas contribué à l’apaisement » #VincentLambert

1
9:41 AM - Mar 29, 2019
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G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Le président « insiste sur l’exigence de sérénité qui doit présider aux débats et sur le respect des personnes » #Vincentlambert

1
9:47 AM - Mar 29, 2019
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L’audience va se pencher sur plusieurs points. À savoir : la régularisation de la procédure collégiale, les éléments médicaux et non médicaux qui ont conduit à la décision d’arrêt des soins.

Le docteur Sanchez, en charge de Vincent Lambert, est aussi présent.


G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Sur les éléments médicaux, le Conseil d’état rappelle toutes les expertises qui ont montré que depuis 2014 l’état de #Vincentlambert ne s’était pas amélioré et qu’il ne pourrait s’améliorer

2
10:09 AM - Mar 29, 2019
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G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Pour l’avocate des parents et leur médecin conseil, #Vincentlambert « n’a jamais été examiné depuis 2013 comme devrait l’être un patient dans un état altéré ».

10:13 AM - Mar 29, 2019
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La mère de Vincent Lambert a pris la parole pour lire un lettre, expliquant que sont fils « n’est pas en fin de vie » et dénonçant « un acharnement mortifère depuis 6 ans ».

François, le neveu, indique que son oncle n’aurait pas voulu être maintenu en vie : « Il disait souvent que sa hantise était de finir comme un légume »


G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Les débats portent sur la notion de souffrance de #Vincentlambert. Pour son médecin, le Dr Sanchez il y a « une impression ressentie d’une douleur diffuse ». Pour le médecin conseil des parents cette notion de souffrance est un « océan de non connaissance pour ces états »

1
10:46 AM - Mar 29, 2019
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G. Amir-Tahmasseb
@AmirTahmasseb
Le Conseil d’Etat va s’intéresser maintenant au fait que #Vincentlambert se soit exprimé sur ses volontés en cas de #findevie

1
10:52 AM - Mar 29, 2019
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Au terme de l’audience, le Conseil d’État a annoncé qu’il rendra sa décision d’ici environ trois semaines.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime24.04.19 15:38

[size=49]Affaire Vincent Lambert. Le Conseil d’État confirme la décision d’arrêter les soins[/size]

Façade du conseil d'état. Photo d'illustration. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Ouest France avec AFP
Modifié le 24/04/2019 à 15h21


Le Conseil d’État valide à nouveau mercredi 24 avril l’arrêt des soins de Vincent Lambert, patient tétraplégique dans un état végétatif depuis dix ans. Ses parents vont maintenant déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Faut-il arrêter les soins de Vincent Lambert, tétraplégique dans un état végétatif depuis dix ans ? Saisi une nouvelle fois, le Conseil d’État a confirmé mercredi 24 avril sa décision prise en 2014.
La plus haute juridiction administrative a estimé que la décision collégiale d’arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims et contestée par les parents du patient, était légale. Fin janvier, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne avait validé cette procédure d’arrêt des soins, qualifiant leur maintien d'« obstination déraisonnable ».
Ce n’est pourtant pas la fin du feuilleton judiciaire. Peu après l’annonce du Conseil d’État, les parents de Vincent Lambert ont fait savoir qu’ils allaient déposer un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme.

[size=39]Aucun espoir d’amélioration[/size]


Cette décision est « la plus difficile qu’ait eu à rendre le Conseil d’État ces 50 dernières années », selon son ancien vice-président, s’est de nouveau penchée sur cette affaire devenue emblématique du débat sur la fin de vie en France.
Hospitalisé dans l’unité de soins palliatifs du CHU de Reims, Vincent Lambert, un ancien infirmier de 42 ans, souffre de lésions cérébrales « irréversibles », selon les médecins, depuis un accident de la route en 2008. Cloué sur un lit d’hôpital depuis dix ans, il n’est pas relié à une machine pour respirer mais son état, selon ses médecins actuels, se dégrade lentement, sans aucun espoir d’une quelconque amélioration.

Pour ses parents, catholiques traditionalistes, il « n’est pas en fin de vie » et doit « être stimulé ». Pour son épouse Rachel il faut le laisser partir, pour « respecter sa volonté ».
Sur «des fondements juridiques différents», les parents ont également saisi le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l’ONU.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime26.04.19 15:11

Euthanasie de Vincent Lambert : l’espoir de nouveaux recours internationaux
Par Auteur Grégor Puppinck / Vendredi 26 avril 2019 à 10:02 1
Vincent Lambert, en juin 2015. Photo © FAMILY HANDOUT / AFP
Le Conseil d'Etat a jugé ce mercredi que la décision d'interrompre les soins de Vincent Lambert n'était pas illégale. Des requêtes ont déjà été déposées auprès du Comité des droits des personnes handicapées (CDPH) et de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Explications de Priscille Kulczyk, chercheur associée, et Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice, une ONG active auprès de la CEDH et des Nations Unies.

Mercredi 24 avril 2019, le Conseil d’Etat a jugé que la décision médicale d’interrompre l’hydratation et l’alimentation de Vincent Lambert, jusqu’à sa mort, n’est pas illégale. Il a donc à nouveau signé l’arrêt de mort de ce dernier en le condamnant à mourir de soif : voilà les traits d’une euthanasie qui ne dit pas son nom.

Vers l’euthanasie d’une personne handicapée, mais pas en fin de vie ?
Contrairement à ce qui peut être lu ici ou là, Vincent Lambert n’est pas en fin de vie ou atteint d’une maladie grave, incurable ou dégénérative, mais dans un état de conscience altérée à la suite d’un traumatisme crânien. Comme en témoignent ses parents et amis, ainsi que les plus grands médecins spécialistes en la matière, il respire seul et ne reçoit aucune assistance cardiaque ; il se réveille le matin et s’endort le soir. S’il a retrouvé le réflexe de déglutition, il reçoit toutefois par perfusion son alimentation et hydratation, qui sont les besoins vitaux de tout être humain, handicapé ou non.

SUR LE MÊME SUJET Affaire Vincent Lambert : ce que dit (vraiment) le rapport des experts
Le jour même où le Conseil d’Etat a rendu sa décision, la presse a révélé le cas d’une femme qui s’est réveillée après 27 années passées dans le coma (Ouest France, le 24 avril 2019). Victime, elle-aussi, d’un accident de la route, elle était dans un état végétatif selon son médecin traitant. Son fils dit avoir voulu raconter l’histoire de sa mère « pour dire aux gens de ne pas perdre espoir en leurs proches » et celui-ci d’ajouter : « Ne les considérez pas comme morts quand ils sont dans un tel état ». Cette femme recevait les soins requis par son état, notamment de la physiothérapie, contrairement à Vincent Lambert qui se voit refuser les soins auxquels son handicap lui donne droit ; il est maintenu dans son lit et enfermé à clé dans sa chambre d’hôpital au CHU de Reims, malgré plusieurs propositions de l’accueillir dans d’autres structures spécialisées en la matière. Il s’agit là d’une situation intolérable dénoncée d’ailleurs par 70 médecins spécialistes de la prise en charge de personnes en état de conscience altérée. Ceux-ci jugent que Vincent Lambert ne fait en aucun cas l’objet d’un acharnement thérapeutique et qu’il doit être soigné de la même manière que toutes les personnes atteintes d’un tel handicap.

De nouvelles requêtes devant les instances internationales
C’est ainsi qu’à la suite de cette décision du Conseil d’Etat, les avocats des parents de Vincent Lambert remontent au créneau en introduisant l’affaire dans l’arène internationale. Une requête a été déposée d’une part devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), sur des motifs différents de ceux qui ont déjà donné lieu au très controversé arrêt rendu par la CEDH le 5 juin 2015. Non sans raison, ce dernier avait été très critiqué, de manière exceptionnellement virulente, même par des juges de la CEDH. Plusieurs d’entre eux avaient déclaré que cet arrêt destituait la Cour du droit de porter le titre de « Conscience de l’Europe », dès lors qu’il « revient ni plus ni moins à dire qu’une personne lourdement handicapée, qui est dans l’incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l’eau, et que de plus la Convention est inopérante face à cette réalité. » Les juges dissidents estimaient en outre « non seulement que cette conclusion est effrayante mais de plus – et nous regrettons d’avoir à le dire – qu’elle équivaut à un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu’ici offert aux personnes vulnérables. » Il faut espérer, pour Monsieur Lambert comme pour le respect des droits de l’homme, que la Cour ne se bornera pas à répéter son précédent jugement et se prononcera sur les nouveaux griefs soulevés.

SUR LE MÊME SUJET Vincent Lambert : des médecins dénoncent une “euthanasie qui ne dit pas son nom”
Les atouts d’une requête à l’ONU devant le Comité des droits de personnes handicapées
C’est d’autre part vers l’Organisation des Nations Unies (ONU) que se tournent à présent les avocats avec le dépôt d’une requête devant le Comité des droits des personnes handicapées (CDPH). Cette instance onusienne qui se réunit à Genève est en effet compétente, car chargée de veiller à l’application de la Convention relative aux droits des personnes handicapées à laquelle la France est partie. Et les chances que ce recours trouve une issue favorable sont réelles.

Le CDPH est composé d’experts dont plusieurs sont eux-mêmes en situation de handicap et donc particulièrement sensibles à cette problématique. Il est, en outre, moins marqué que la CEDH par la « culture de mort » qui influence l’interprétation des droits de l’homme en Europe. Il a ainsi déclaré en octobre 2017, par exemple, que « les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées ».

L’absence de soin dont est victime M. Lambert, sa « détention » dans le CHU de Reims, ainsi que la décision de le faire mourir de soif heurtent évidemment plusieurs dispositions de cette Convention, notamment celles qui interdisent la maltraitance, et les traitements inhumains ou dégradants. Plus encore, l’article 25 oblige les Etats à fournir « aux personnes handicapées les services de santé dont celles-ci ont besoin en raison spécifiquement de leur handicap », ce qui leur interdit « tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d’un handicap ». Or, c’est précisément ce que le Conseil d’Etat autorise en l’espèce. Le Comité des droits des personnes handicapées exige que lorsque l’alimentation et l’hydratation sont nécessaires, celles-ci soient garanties (Observations finales Royaume-Uni, 3.10.2017). Il a également affirmé que « le droit à la vie est absolu et que la prise de décisions substitutive quant à l’arrêt ou la suspension d’un traitement essentiel au maintien de la vie n’est pas compatible avec ce droit » (Examen du rapport soumis par l’Espagne, 19.10.2011).

Le Comité des droits des personnes handicapées a déjà eu l’occasion, dans une autre affaire, de rappeler avec force que, conformément à l’article 26, « les États parties doivent prendre toutes les mesures appropriées pour assurer aux personnes handicapées l’accès à des services de santé, y compris des services de réadaptation » (X. c. Argentine, 11.04.2014, (§ 8.9).

En conséquence, il n’est pas exclu que le Comité conclut à terme à une violation de la Convention dans le cas de M. Lambert. Entre-temps, il pourrait utilement, et très rapidement, demander le maintien de son hydratation et alimentation, à titre conservatoire. Le Comité surveille l’application de la convention et de ses conclusions par les Etats parties qui, s’ils ont accepté les mécanismes d’examen de requêtes – comme c’est le cas de la France, ont par là-même accepté d’en respecter l’issue, et de s’y conformer. On imagine mal la France ignorer ses propres engagements pris au titre du respect des droits de l’homme, comme l’envisage un partisan de l’euthanasie de Monsieur Lambert (Le Monde, le 24 avril 2019).

L’ONU et le Conseil de l’Europe ont été créés à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, alors que demeuraient dans toutes les mémoires les milliers de personnes handicapées euthanasiées en Allemagne nazie par réduction progressive de l’hydratation et de l’alimentation. Ces pratiques ont été clairement condamnées lors des Procès de Nuremberg, par l’ONU et par l’Association médicale mondiale. Espérons que la CEDH et le CDPH s’en souviendront alors que la décision en cause ne menace pas seulement Vincent Lambert, mais aussi les centaines de personnes qui se trouvent en France dans le même état que lui.
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Vincent Lambert : ce que dit vraiment l'Eglise 
Publié le 11/06/2015 à 12h00 - Modifié le 11/06/2015 à 19h47Joséphine Bataille

Quelques jours après le jugement de la Cour européenne des droits de l'homme, le point sur la position de l'Église concernant l'état végétatif... et sur sa communication à l'occasion de l'affaire Vincent Lambert.


Prudence. La première des vertus cardinales semble s'être imposée chez les représentants de l'Église catholique sur ce sujet à haute teneur polémique. Et c'est d'abord en creux que le message semble s'exprimer. « La décision de la Cour européenne des droits de l'homme n'est en aucun cas une validation éthique du sujet », a ainsi déclaré le porte-parole des évêques de France, le père Olivier Ribadeau Dumas, vendredi dernier, après qu'a été connu le jugement qui rendra possible une éventuelle procédure d'arrêt des soins de Vincent Lambert – patient tétraplégique en état végétatif à l'hôpital de Reims.
L'Église ne veut pas jeter d'anathèmes... et refuse les mots qui fâchent. Elle ne parle pas directement d'euthanasie, elle valorise « le choix de la vie », comme le faitl'évêque de Reims (lequel prononce tout de même spontanément le mot euthanasie, mais sous la forme interrogative). « Il est essentiel pour l'Eglise de redire que toute vie a un prix, et qu'il n'y en a pas d'utile ou d'inutile », a déclaré encore Olivier Ribadeau Dumas sur KTO. « Dieu aime Vincent Lambert. Cette vie qui, aux yeux des hommes, n'a pas peut être pas beaucoup de sens, est pour lui d'une grande valeur et d'un grand prix ».
Avec le ton qu'on lui connaît, le primat des Gaules Philippe Barbarin a de son côté réagi immédiatement sur Twitter, puis sur RTL, qui a annoncé à l'antenne « la colère »du cardinal archevêque de Lyon et son « soutien » aux parents Lambert (qui refusent la suspension de l'alimentation et de l'hydratation artificiels dont bénéficie leur fils). « Cette nouvelle me choque profondément, cet homme il est vivant ; il n'est pas branché. Il y a les droits de l'homme en bonne santé ; et l'homme qui n'est pas en bonne santé, il a quoi comme droits ?, a-t-il lancé à l'antenne. Cette Cour a été créée précisément pour protéger les handicapés à la fin de la Seconde Guerre mondiale ! Aujourd'hui, beaucoup de gens vont être très déstabilisés par un tel arrêt. »
Alors qu'aucun communiqué officiel n'a été préparé — hormis celui de l'évêque de Reims, diocèse du patient, juste après le week-end —, et que les prises de position sont restées contenues, le prélat lyonnais sort du lot. Déjà en mars, avant l'examen à l'Assemblée nationale de la proposition d'une nouvelle loi sur la fin de vie, c'est lui qui avait co-signé au nom des catholiques, au côté des représentants institutionnels des autres cultes, une tribune dans le Monde appelant à « préserver l'interdit de tuer ». Une parole couperet – mais c'est la loi du genre médiatique -, qui a sans doute davantage porté que le travail de fond  – remarquable – d'analyse du projet de loi, réalisé par le groupe de travail de Mgr Pierre d'Ornellas, l'archevêque de Rennes, qui avait été mandaté pour ce faire par les évêques.
De fait, cette fois-ci, du côté des spécialistes, pas de prise de position.  « Cette décision concerne un homme et une famille, mais elle intervient dans le cadre d'un processus plus large, qui est la discussion d'une prochaine loi et nous essayons d'avoir une parole globale sur ces questions », explique Olivier Ribadeau-Dumas. « Il n'y a pas de différence entre les uns et les autres sur l'affirmation que l'interdit de tuer est fondamental ». Finalement ce 11 juin, une réaction de de Mgr Aupetit, qui suit pour les évêques les affaires bioéthiques : « Ce cas médical nous oblige à réfléchir sur la dignité de chaque vie humaine. La valeur d’une vie tient-elle à son utilité ou à son humanité ? »  interroge-t-il dans un communiqué diffusé à l’attention des paroisses.
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Etats végétatifs : différents argumentaires


Si l'on ne peut que saluer la sagesse qui pousse les évêques à parler avec précaution de la complexité d'une situation humaine, on perdrait pourtant presque le fil de l'argumentation. Ils s'opposent à l'euthanasie, oui. Mais ce qui fait débat, c'est précisément qu'il s'agisse ici ou non d'une affaire d'euthanasie. Ou au contraire d'une affaire « d'arrêt de traitements » - « laisser mourir » pour ne pas s'acharner.
Le milieu des soins palliatifs, par exemple, est divisé sur ce point. Si les sociétés savantes ont tranché – l'alimentation et l'hydratation artificiels sont considérées comme des « traitements » et en tant que tels, peuvent parfois être suspendus —, beaucoup de praticiens ne l'admettent pas sur le terrain.
Autre nuance : cinq juges de la CEDH sur les 17 ayant statué sur cette affaire Lambert se sont opposés à la décision majoritaire de déclarer conforme aux droits de l'homme un éventuel arrêt des soins du patient. Mais ils précisent : « S’il s’était agi d’une affaire où la personne en question (Vincent Lambert en l’espèce) avait expressément émis le souhait qu’il lui soit permis de ne pas continuer de vivre en raison de son lourd handicap physique et de la souffrance associée, ou qui, au vu de la situation, aurait clairement refusé toute nourriture et boisson, nous n’aurions eu aucune objection à l’arrêt ou la non-mise en place de l’alimentation et de l’hydratation dès lors que la législation interne le prévoyait. » Autrement dit, pour eux, c'est avant tout la preuve des volontés de Vincent Lambert qui fait défaut.
« L'Eglise n'a pas attendu cette histoire douloureuse pour réfléchir aux situations d'état végétatif chronique, et son message est très clair, au termes d'une réflexion démarrée dès les années quatre-vingt-dix », répond le père Brice de Malherbe, codirecteur du département « éthique biomédicale » du Collège des Bernardins, à Paris, qui a précisément consacré sa thèse au sujet.
« En 2007, la Doctrine de la foi a affirmé que dans le contexte des structures sanitaires occidentales, la poursuite des soins de base était un devoir pour soutenir ces personnes en grande vulnérabilité. Il n'y a pas d'élément nouveau qui justifierait aujourd'hui d'évoluer ». Le pape Jean-Paul II, rappelle-t-il encore, en 2004, disait que « l’évaluation des probabilités ne peut justifier éthiquement l’abandon ou l’interruption des soins minimaux au patient y compris l’alimentation et l’hydratation (…) La mort par la faim ou par la soif finit par conséquent par ressembler à proprement parler à une véritable euthanasie par omission ».

Quelle spécificité de la nutrition et hydratation articielles ?


Pour l'Eglise de France, l'enjeu est surtout à venir, alors que la loi de fin de vie est en cours d'examen, et que se joue notamment dans sa formulation un paragraphe consacré à la nutrition et l'alimentation arficiels. Dans la loi Leonetti, ceux-ci étaient désignés comme des traitements seulement dans l'exposé des motifs. Les députés ont voulu que cela figure dans le texte même de la nouvelle loi. Et jusqu'à présent les sénateurs, en commission, s'y sont opposés. Là en est le débat, en attendant la séance publique qui se tiendra le 16 juin.
D'après le père de Malherbe, il y a sur ce point « une faille dans la loi Leonetti ». Si la loi permet en effet aux malades d'arrêter les traitements qui le maintiennent en vie, l'arrêt d'une sonde gastrique est irréductible à l'arrêt d'un respirateur ou d'une dialyse, argumente le père de Malherbe. « Dans ces derniers cas, on laisse une lésion poursuivre son cours naturel, alors que le patient souffre d'une défaillance organique grave et que le patient dépend pour vivre d'une assistance lourde. Ce n'est pas comparable avec l'impossiblité de déglutir qui est décorrélée de l'avancée d'une maladie.»
Vincent Lambert eût-il laissé des directives anticipées sans équivoques, la situation aurait-elle pu être appréhendée différemment, comme le pensent de leur côté les juges minoritaires de la CEDH ? Pas d'équivoque là dessus dans la réflexion de l'Eglise catholique. « La volonté individuelle ne suffit pas, même si elle est une aide qui contribue à la décision médicale  », répond Brice de Malherbe. « Hors d'une situation de fin de vie, une telle demande s'apparente à une demande de suicide assisté. »
Ainsi les choses sont claires, et la retenue formelle de l'Eglise ne relève pas d'une interrogation de fond sur l'affaire Lambert. « On aura compris que nous n'allons pas dans le sens indiqué par les différentes instances juridiques (le jugement de la CEDH suit celui du Conseil d'Etat, ndlr), mais nous nous gardons de juger le fond des coeurs », glisse Brice de Malherbe. Notre préoccupation a été de respecter la complexité du débat de conscience, car dans cette famille, certains sont persuadés de bonne foi que la poursuite des soins correspond à de l'acharnement ».
« Il y a une mère et une épouse de l'amour desquelles on ne peut douter, et c'est ce que nous nous attachons à voir, ajoute Mgr Ribadeau Dumas. Cela fait le caractère hors norme de cette situation, et c'est pourquoi nous ne voulons pas qu'elle soit instrumentalisée. Dans un sens comme un autre ».
Pourtant, une semaine après le jugement de la CEDH, Mgr d'Ornellas sort à son tour du silence, apportant dans La Croix les éléments de réflexion qu'on attendait de lui après le travail de plusieurs mois qu'il a mené avec éthiciens et médecins. Et il apporte à cette question de la volonté du malade une toute autre réponse. « Si Vincent Lambert, en prévision d’un éventuel état végétatif, avait clairement exprimé sa volonté de ne pas subir de traitements, en connaissant la distinction entre ceux qui luttent contre la maladie et ceux qui, comme l’hydratation et l’alimentation, correspondent à un besoin naturel, il aurait été juste de respecter cette liberté fondamentale.»
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime28.04.19 19:42

"Vers l’euthanasie d’une personne handicapée, mais pas en fin de vie ?"

et c'est bien là tout le problème ! ( pb que Jean Léonetti aurait dû résoudre en pondant ses révisions de loi en 2008, 2010, 2016 ).

Handicap, maladie, vieillesse, dépendance, fin de vie...

Si V.L. n'était pas né, si V.L. n'avait pas eu son accident, si le Samu n'avait pas réanimé V.L.

Si, et si, et si....

De quoi perdre la tête avant d'être en fin de vie !
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime01.05.19 18:34


[size=59]Vincent Lambert : vers la fin
[size=16]Par Eric Favereau — 1 mai 2019 à 15:22
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La femme de Vincent Lambert, Rachel Lambert, en 2016 au tribunal de Reims. Photo François Nascimbeni. AFP
 
[size=31]La Cour européenne des droits de l’homme a rejeté mardi la requête des parents de l'ancien infirmier dans un état végétatif depuis 2008. Plus rien ne s'oppose, juridiquement, à l'arrêt des soins.[/size] Vincent Lambert : vers la fin


Point final ? La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rejeté mardi la requête des parents de Vincent Lambert contre l’arrêt du Conseil d’Etat qui avait validé la semaine dernière la décision d’arrêter les soins de leur fils.
De fait, la CEDH n’a pas traîné, se montrant claire, presque agacée par ces procédures à répétition. Très rapidement, elle a «refusé […] de suspendre l’exécution de l’arrêt du Conseil d’Etat du 24 avril 2019 et prononcé une interdiction de sortie du territoire de Vincent Lambert». De ce fait, en ces premiers jours de mai, plus rien ne s’oppose à un arrêt des soins sur Vincent Lambert, et ainsi à son décès prochain. Mais qui pourrait être affirmatif dans une histoire qui dure maintenant depuis près de… onze ans ? Ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, dans un état végétatif à la suite d’un accident de la route en 2008, souffrant de lésions cérébrales «irréversibles», Vincent Lambert va-t-il rester encore des années, un corps silencieux sans conscience apparente ni lien avec l’extérieur ?

La médecine tétanisée

L’histoire est là, comme figée. Depuis six ans, de jugements en jugements, de contre-expertise en recours en appel, rien ne se passe. Après la validation de la décision médicale d’arrêter les soins par le Conseil d’Etat le 24 avril, les parents de Vincent Lambert, ainsi que son demi-frère et une de ses sœurs, avaient encore bloqué le processus. Et donc saisi la CEDH et le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, ultimes recours d’une bataille judiciaire. Déjà en 2015, la CEDH avait souscrit à l’arrêt des soins. Cette fois-ci, sans surprise, c’est la même décision qui est encore prise. «Si nous ne pouvons que déplorer cette décision de la CEDH qui condamne Vincent Lambert à mort pour la cinquième fois, c’est du [Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU] que nous attendons aujourd’hui et principalement que les droits de Vincent Lambert soient enfin défendus», ont réagi dans un communiqué ses parents et son demi-frère, qui entendent continuer leur combat.
Dans cette affaire, la médecine est comme tétanisée, à la remorque d’une justice qui n’arrive pas à être appliquée. Depuis le début, la famille se déchire entre partisans et opposants de l’arrêt des soins. D’un côté, les parents, le demi-frère et une sœur s’opposent à l’arrêt des soins et traitements ; de l’autre, l’épouse Rachel (sa tutrice légale), son neveu François et cinq frères et sœurs du patient refusent l’acharnement thérapeutique, et surtout, comme l’avait pointé le Conseil d’Etat, rappellent la volonté affichée de Vincent Lambert de ne «pas vouloir vivre cette vie-là».

Volonté publique

La justice a beau dire le droit, et répéter que l’on doit arrêter les soins, on continue, tant il est difficile en pratique de passer outre la volonté publique des parents, qui s’appuient sur la mobilisation des courants les plus traditionalistes de l’Eglise catholique. «Vous imaginez une équipe médicale arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent et lui prescrire une sédation profonde, avec les parents dans le couloir et des manifestants à l’entrée de l’hôpital ? s’interrogeait récemment un juriste. Les médecins ont certes le droit et leur conscience avec eux, mais est-ce concrètement possible de passer à l’acte ?» 
«Rien ne s’oppose à ce que la décision soit désormais appliquée», répète François Lambert, qui se bat pour que la volonté de son oncle soit respectée. «Il y a certes des recours mais ils sont non suspensifs, et ils sont de toute façon inépuisables. Il revient au médecin et à ses hiérarchies de mettre les moyens nécessaires pour que la décision puisse être appliquée et que Vincent puisse enfin partir.»
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime04.05.19 13:39

[size=33]Affaire Lambert: Un comité de l'ONU demande le maintien des soins[/size]

FIN DE VIE Cette annonce intervient quatre jours après que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait, elle, ouvert la voie à l’arrêt des soins de Vincent Lambert

N.Sa avec AFP
 
Publié le 05/05/19 à 03h49 — Mis à jour le 05/05/19 à 03h49


Le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH) a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins de Vincent Lambert, dans l’attente d’une instruction sur le fond, a-t-on appris samedi auprès des avocats des parents.
Cette annonce intervient quatre jours après que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait, elle, ouvert la voie à l'arrêt des soins de Vincent Lambert, hospitalisé à Reims dans un état végétatif depuis 10 ans, en rejetant la demande de suspension d’une décision du Conseil d’Etat. « La requête a été enregistrée et l’instruction commence devant ce comité international », une procédure qui dure « en pratique plusieurs années », a assuré à l’AFP Me Jérôme Triomphe, l’un des avocats des parents.
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« Enfin une instance spécialisée va pouvoir se prononcer sur le fond de l’affaire »


L’Etat français dispose de six mois pour fournir ses observations au comité. En attendant, ce dernier demande à la France de veiller à ce que l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert ne soient pas suspendues, en vertu de la convention relative aux droits des personnes handicapées.
« C’est une grande satisfaction : enfin une instance spécialisée va pouvoir se prononcer sur le fond de l’affaire. Est ce qu’il est normal qu’on tue une personne handicapée au motif qu’elle est handicapée ? (…) Est-ce qu’il est à sa place dans un service de soins palliatifs, enfermé à clé dans une chambre (…) ou est-ce que sa place est dans une unité spécialisée ? », a déclaré Me Triomphe. Il a également dit son « grand soulagement » car « il y a depuis plus d’un an un acharnement judiciaire et médical à faire mourir Vincent ».

Un symbole du débat sur la fin de vie en France qui déchire sa famille


Ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, Vincent Lambert se trouve en état végétatif à la suite d’un accident de la route en 2008. Les décisions sur un arrêt des soins n’ont jamais été mises en oeuvre, freinées par de multiples imbroglios et recours juridiques successifs.
L’affaire, devenue un symbole du débat sur la fin de vie en France, déchire sa famille depuis six ans : d’un côté, les parents, un demi-frère et une soeur s’opposent à l’arrêt des soins ; de l’autre, son épouse Rachel, son neveu François et cinq frères et soeurs du patient dénoncent un acharnement thérapeutique. L’avocat de François Lambert, Me Gérard Chemla, a déploré une demande « épouvantable ». « Ce comité théodule vient rejuger » une nouvelle fois cette affaire, « et au nom des droits de l’Homme, bafoue les droits d’un homme qui souffre gratuitement depuis des années (…) », a-t-il réagi. « Je trouve insupportable qu’aujourd’hui, plus de 10 ans après l’accident, on puisse encore en être là (…) Il y a un moment où les choses doivent s’arrêter. »
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime04.05.19 15:17

[size=44]Vincent Lambert bientôt euthanasié ?[/size]

Mickaël Fonton
 
Lundi 9 avril 2018 à 17:430

Vincent Lambert. En cas d’arrêt de l’hydratation, l’issue fatale ne ferait cette fois plus de doute. Photo © AFP

Euthanasie. A l’issue d’une nouvelle procédure collégiale, le CHU de Reims s’est prononcé en faveur d’un “arrêt des traitements” administrés à Vincent Lambert, ouvrant la voie à sa mort programmée.
Qui veut la peau de Vincent Lambert ? Entamée en janvier, suspendue par un recours auprès du Conseil d’Etat, une procédure collégiale – la quatrième – menée par le professeur Vincent Sanchez, du CHU de Reims, vient de se prononcer une nouvelle fois en faveur de « l’arrêt des traitements » administrés aujourd’hui à Vincent Lambert au motif que ceux-ci, vu l’état du patient, relèveraient de l’acharnement thérapeutique. Si cette décision a été saluée par certains membres de la famille de Vincent Lambert, notamment son neveu, qui a toujours milité pour qu’on laisse Vincent mourir, elle a provoqué la colère des membres de son Comité de soutien qui se battent pour qu’il soit maintenu en vie.

« Arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent revient à le mettre à mort »


Ceux-ci rappellent notamment à travers un communiqué « que la situation de Vincent Lambert est positive, qu’il respire de manière autonome, que son état général est stable et qu’il ne relève pas d’une obstination déraisonnable. » Selon eux Vincent, qui est hospitalisé depuis près de dix ans à la suite d’un grave accident de la circulation « n’est ni sans conscience ni sans relation » et qu’ainsi « on ne peut donc absolument pas dire de sa vie qu’elle est simplement végétative. »Plusieurs fois envisagée, toujours repoussée, faisant l’objet d’une bataille juridique et technique, la décision d’arrêts des traitements implique que cessent aussi l’hydratation et l’alimentation (autrefois considérés comme des soins élémentaires) prodigués au patient, ce qui le condamnerait à brève échéance, même si Vincent Lambert a déjà pu faire preuve dans le passé, dans des circonstances similaires, d’une résistance surprenante.

L’issue, cependant, ne ferait cette fois aucun doute puisque, à la suite de plusieurs décisions de justice, l’autorité souveraine et finale a précisément été déléguée à la décision collégiale, ce qui n’était pas le cas lors des précédentes décisions d’arrêt, où des recours suspensifs étaient encore autorisés. « Prendre aujourd’hui la décision d’arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent revient à le mettre à mort alors que plusieurs établissements sont prêts à le prendre en charge », insistent ses soutiens, parmi lesquels les parents de Vincent Lambert, qui ont toujours souhaité lui faire quitter le CHU de Reims. Et le communiqué de conclure que, « au-delà de Vincent, cette grave décision aura des répercussions sur des centaines de patients dans le même état ».

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Affaire Vincent Lambert. La France « n’est pas tenue » par l’avis du comité de l’ONU, assure Agnès Buzyn

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, le 10 décembre 2018 à l'Élysée. | LUDOVIC MARIN / AFP.
Ouest-France avec AFP. Modifié le 05/05/2019 à 14h40

Le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH) a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins de Vincent Lambert, dans l’attente d’une instruction sur le fond, a-t-on appris samedi auprès des avocats des parents. La France n’est pas tenue légalement de la respecter, a déclaré ce dimanche la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Le gouvernement français répondra à la demande d’un comité de l’ONU, qui souhaite le maintien provisoire des soins de Vincent Lambert, en état végétatif depuis 10 ans à Reims, mais la France n’est pas tenue légalement de la respecter, a déclaré ce dimanche la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Cette semaine, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait ouvert la voie à l’arrêt des soins de Vincent Lambert, en rejetant la demande de suspension d’une décision du Conseil d’État

Mais le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH), saisi par les parents de Vincent Lambert - opposés à un arrêt des soins de leur fils -, a demandé quelques jours plus tard à la France de surseoir à toute décision d’arrêt, le temps d’instruire ce dossier sur le fond.

« Ils n’ont que la version des parents »
« Aujourd’hui, juridiquement parlant, tous les recours » dans cette affaire « sont arrivés au bout, et toutes les instances juridictionnelles, qu’elles soient nationales ou européennes, confirment le fait que l’équipe médicale en charge de ce dossier est en droit d’arrêter les soins » de Vincent Lambert, a rappelé la ministre, sur la chaîne d’info BFMTV.

« Les parents de Vincent Lambert se sont retournés vers ce comité qui s’occupe des personnes handicapées, et non des personnes en état végétatif comme Vincent Lambert », et cet organisme a demandé de surseoir à un arrêt des soins « parce qu’ils n’ont que la version des parents », a-t-elle estimé.

« Nous ne sommes pas tenus par ce comité légalement, mais bien entendu nous prenons en compte ce que dit l’ONU et nous allons leur répondre », a ajouté la ministre.

Acharnement thérapeutique
L’État français dispose de six mois pour fournir ses observations au comité. En attendant, ce dernier a demandé à la France de veiller à ce que l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert ne soient pas suspendues, en vertu de la convention relative aux droits des personnes handicapées.

Ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, Vincent Lambert se trouve en état végétatif à la suite d’un accident de la route en 2008. Les décisions sur un arrêt des soins n’ont jamais été mises en œuvre, freinées par de multiples imbroglios et recours juridiques successifs.

L’affaire, devenue un symbole du débat sur la fin de vie en France, déchire sa famille depuis six ans : d’un côté, les parents, un demi-frère et une sœur s’opposent à l’arrêt des soins ; de l’autre, son épouse Rachel, son neveu François et cinq frères et sœurs du patient dénoncent un acharnement thérapeutique.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime06.05.19 20:32

VINCENT LAMBERT : LES MÉDECINS CONSEILS RÉAGISSENT AU PROPOS DE LA MINISTRE DE LA SANTÉ
Gènéthique
06 mai 2019

Dans un communiqué, les médecins conseils des parents de Vincent Lambert ont réagi aux propos d’Agnès Buzyn, ministre de la santé qui considère que la situation du patient ne relève pas du Handicap. Gènéthique publie leur réaction.

« Nous, médecins conseils des parents de M. Vincent Lambert, disposant d’une longue expérience des personnes en état chronique de conscience altérée, tenons à réagir aux propos de ce jour de Madame le Ministre de la santé Agnès Buzyn, commentant la saisine du Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l’ONU par les parents de M. Vincent Lambert.

Madame le ministre déclare que « les parents de Vincent Lambert se sont retournés vers ce comité qui s'occupe des personnes handicapées, et non des personnes en état végétatif comme Vincent Lambert ».

Nous tenons à rappeler la définition du handicap : « Toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant », article L114 du Code de l'action sociale et des familles.

Les patients en état de conscience altérée ont des séquelles motrices et intellectuelles secondaires à des lésions cérébrales acquises lors d’un accident ou d’un AVC. Leur état peut rester stable, sans intervention médicale lourde, pendant de nombreuses années.

Ils sont donc bien handicapés au sens médical et juridique.

Ils ne sont ni mourants ni en fin de vie pendant toutes ces années.

Leur décès survient habituellement à l’occasion d’une complication aiguë qui peut alors faire l’objet de limitations thérapeutiques conformément à la loi Léonetti-Claeys.

Nous sommes d’autant plus étonnés des propos de notre Ministre que :

les conditions de la prise en charge des personnes en état végétatif et paucirelationnel sont définies par une circulaire du ministère de la santé, en date du 3 mai 2002, toujours d’actualité. On compte environ 150 unités dédiées « EVC-EPR », adaptées aux singularités de leurs handicaps, généralement adossées à un service de Médecine Physique et de Réadaptation (spécialité prenant en charge les personnes handicapées), parfois un autre service de SSR. https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2002/02-20/a0202031.htm
le Ministère des Solidarités et de la Santé a accueilli le 3 octobre 2018 un colloque sur « la vie au quotidien des personnes EVC ou EPR dans les unités dédiées » avec présentation du rapport scientifique de l’université de Rouen et d’un Livre Blanc sur la prise en charge de ces patients en les présentant comme des personnes handicapées et relevant de la prise en charge du handicap dans notre pays (cf. http://www.france-traumatisme-cranien.fr/upload/evc-epr-ud-rapport-final-scientifique-version-interactive.pdf).

Nous affirmons que, comme les 1.700 autres patients français dans cette situation de handicap sévère, Monsieur Vincent LAMBERT « a droit à la solidarité de l'ensemble de la collectivité nationale, qui lui garantit, en vertu de cette obligation, l'accès aux droits fondamentaux reconnus à tous les citoyens... », Article L114-1 du Code de l'action sociale et des familles.

Le droit à la vie, d’une façon digne, adaptée et respectueuse de sa situation, en est un ».

Professeur Xavier DUCROCQ, Neurologue, chef de service de neurologie

Docteur Bernard JEANBLANC, Chef de service d’une unité de patients en état de conscience altérée

Docteur Catherine KIEFER, Médecin de Médecine Physique et de Réadaptation et Chef de service d’une unité de patients en état de conscience altérée

Docteur Edwige RICHER, Neurologue et Médecin de Médecine Physique et de Réadaptation, Ancien chef de service d’une unité de patients en état de conscience altérée et Formatrice

Professeur Hervé VESPIGNANI, Neurologue, ancien chef de service de neurologie
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime06.05.19 20:44

Grâce à ou à cause de la médecine, V.L. est devenu une personne handicapée ayant subi un acharnement thérapeutique qui, pour les uns, est insuffisant, et pour les autres, excessif.
Le problème se situe ds l'interprétation de cet acharnement ( thérapeutique ? symptômatique ? palliatif ? ) et ds le degré de la catégorie du handicap de V.L.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime07.05.19 18:58

Affaire Vincent Lambert : après la décision de l’ONU, l’État français au pied du mur
Par Auteur Grégor Puppinck / Mardi 7 mai 2019 à 13:42 0
Photo © FAMILY HANDOUT / AFP Photo © FAMILY HANDOUT / AFP
Quoi qu’en dise la ministre de la Santé, le gouvernement est tenu, en droit international, de veiller au maintien de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert le temps de la procédure de recours, explique Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ).

La récente décision du Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies, demandant à la France d’empêcher l’euthanasie de Vincent Lambert le temps de l’examen de la requête introduite par ses parents, a provoqué la stupéfaction. Trois jours plus tôt, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait, à l’inverse, consenti à sa mort.

Manifestement embarrassée, la ministre de la Santé a déclaré que « l’équipe médicale en charge de ce dossier est en droit d’arrêter les soins », tout en ajoutant de façon contradictoire que « nous ne sommes pas tenus par ce comité légalement, mais bien entendu nous prenons en compte ce que dit l’ONU et nous allons leur répondre »… Une clarification s’impose sur cette nouvelle procédure, sa durée, son autorité, et ses rapports avec la CEDH.


SUR LE MÊME SUJET Vincent Lambert : l’ONU demande la poursuite des soins
Deux décisions ont déjà été prises à Genève
Ce n’est pas une, mais deux décisions qui ont déjà été prises au sein du Comité des droits des personnes handicapées (CDPH) sur l’affaire Lambert : celle d’enregistrer la requête des parents Lambert, et celle d’accorder les mesures provisoires.

La requête a fait l’objet d’un premier examen par le secrétariat du CDPH qui a estimé qu’elle remplit tous les « critères préliminaires » de recevabilité, et l’a en conséquence enregistrée et communiquée au gouvernement français (article 56 du règlement du Comité). C’est là une première étape qui montre déjà que la requête est bien formulée et qu’elle entre dans le champ de compétence du Comité.

SUR LE MÊME SUJET Affaire Vincent Lambert : la CEDH rejette la requête des parents
Le gouvernement français dispose à présent d’un délai de six mois pour répondre aux accusations formulées contre les décisions médicales et judiciaires françaises, tant sur la recevabilité que sur le fond de la requête. Il lui faudra trouver d’autres arguments que ceux énoncés dimanche par la ministre de la Santé, lorsqu’elle déclarait ce Comité incompétent pour protéger les personnes dans l’état de Vincent Lambert au motif… qu’il ne serait pas handicapé mais dans un état « végétatif ». Or, de fait, l’état de santé de M. Lambert correspond parfaitement à la définition du handicap que donne la convention.

Vincent Lambert n’est pas en fin de vie ni atteint d’une maladie, mais dans un état de conscience altérée à la suite d’un traumatisme crânien. Il respire seul, se réveille le matin et s’endort le soir. Bien qu’ayant retrouvé le réflexe de déglutition, il est alimenté et hydraté par le biais d’une simple sonde gastrique. Il peut, selon les moments et les stimulations, tourner sa tête ou suivre des yeux ses interlocuteurs, ce qui est un signe de conscience pour les spécialistes. Même son neveu, pourtant partisan de sa mort rapide, explique ne plus venir le voir à l’hôpital car il a « peur de rajouter de la présence pour lui alors que c’est probablement insupportable d’avoir autant de présence autour de lui » (Europe 1, 5 mai 2019). C’est bien là reconnaître que Vincent Lambert est conscient de son entourage.

Ainsi, Vincent Lambert n’est ni en état de mort cérébrale, ni malade, ni en fin de vie. Il est handicapé, comme 1 700 autres personnes dans sa situation en France.

Le gouvernement français s’est engagé, en droit international, à se conformer à la décision du Comité des droits des personnes handicapées
Le recours ayant franchi l’étape de l’enregistrement, c’est logiquement que le Comité a demandé au gouvernement français de veiller au maintien de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert le temps de la procédure. Quoi qu’en dise la ministre de la Santé, le gouvernement français est tenu, en droit international, de s’y conformer, pour la simple raison qu’il s’y est lui-même engagé, au nom de la France, en ratifiant la convention relative aux droits des personnes handicapées. C’est le texte même de cette convention qui confère au Comité le pouvoir de demander des mesures provisoires, alors que la CEDH se l’est octroyé elle-même dans son règlement. Il est en revanche loisible au gouvernement de contester cette mesure auprès du Comité ; mais il lui faudrait alors démontrer qu’il y a urgence à euthanasier Monsieur Lambert.

Il est vrai que les décisions du Comité, à l’instar de toutes les instances internationales (y compris la CEDH), ne sont pas directement exécutoires dans l’ordre juridique interne. Mais il appartient aux autorités nationales de les mettre en œuvre par elles-mêmes, sous le contrôle du CDPH et des autres États parties à la Convention. Prétendre que la France pourrait « ignorer » ses propres engagements en matière de droits de l’homme (Lemonde.fr, 24 avril 2019) est faux juridiquement et irresponsable politiquement. Tout le système international de protection des droits de l’homme repose en effet sur le respect par les États de la parole donnée, sur la bonne foi et la coopération. C’est là sa grandeur et sa faiblesse.
C’est seulement si le Comité outrepassait ses compétences — en statuant « ultra vires » — que la France pourrait légitimement refuser de se conformer à ses demandes. Ce fut le cas, entre autres exemples, lorsqu’un comité onusien prétendit en 2014 que l’État du Vatican avait l’obligation de légaliser l’avortement au nom des droits des enfants ! Mais tel n’est manifestement pas le cas en l’espèce : le CDPH est parfaitement dans sa compétence.

L’issue possible de la procédure
Les personnes qui souhaitent la mort rapide de Vincent Lambert misent principalement sur une décision d’irrecevabilité de la requête au motif que la CEDH avait déjà été saisie de ce cas. En effet, les textes prévoient qu’une requête (appelée “communication) est irrecevable lorsque la question « a déjà été examinée ou est en cours d’examen devant une autre instance internationale d’enquête ou de règlement ». La CEDH et le CDPH sont censées se désister mutuellement lorsque l’autre est saisie avant elle d’une même question, mais ils ne le font pas toujours. En effet, les comités de l’ONU, parce qu’ils ont une compétence mondiale s’estiment « au-dessus » des juridictions régionales, comme la CEDH. Enfin, des comités de l’ONU, comme le CDPH, sont spécialisés dans la protection de certains droits, ou catégories de personnes, alors que la CEDH est généraliste, si bien qu’ils estiment pouvoir fixer les normes internationales dans leur domaine. Ce serait donc à la CEDH de s’aligner sur le CDPH en matière de droits des personnes handicapées, et non l’inverse. Pour preuve, le CDPH a pris l’initiative d’examiner un projet de convention européenne sur l’internement d’office, puis a appelé les États européens « à s’y opposer » au motif que ce texte ne respecte pas les droits des personnes handicapées.

Quoi qu’il en soit, en l’espèce, les avocats des parents de Vincent Lambert ont veillé à ne pas saisir la Cour de Strasbourg et le Comité de Genève des mêmes questions juridiques. En outre, en 2015, la CEDH avait refusé de se prononcer sur une série de violations graves des droits de l’homme, telle que la privation de soins dont est victime M. Lambert, son enfermement ou encore le refus de son transfert dans une unité spécialisée. Ces questions n’ont donc reçu à ce jour aucune réponse de la part d’instances internationales.

La question de l’hydratation et de l’alimentation
Sur le fond, les parents de Vincent Lambert peuvent se prévaloir de nombreuses dispositions de la convention de l’ONU, telles que le droit à la vie, le droit au soin, ou encore le droit à ne pas être enfermé. De façon plus précise encore, l’article 25 interdit notamment aux États « tout refus discriminatoire de fournir des soins ou services médicaux ou des aliments ou des liquides en raison d’un handicap ». Cela signifie que les États ne peuvent pas priver une personne de son alimentation ou hydratation en raison de son handicap : or, c’est précisément ce que le Dr Sanchez, du CHU de Reims, a décidé de faire, avec l’aval des autorités françaises. Le CDPH a également affirmé que « le droit à la vie est absolu et que la prise de décisions substitutive quant à l’arrêt ou la suspension d’un traitement essentiel au maintien de la vie n’est pas compatible avec ce droit » (Examen du rapport soumis par l’Espagne, 19 octobre 2011).

Le Comité pourrait ainsi constater de multiples violations de la convention par la France. Une telle décision ne serait pas incompatible avec celle prise par la CEDH en 2015, mais viendrait la compléter. En effet, non seulement la CEDH était restée silencieuse sur plusieurs points, mais elle avait aussi évité de dire si l’alimentation et l’hydratation sont, ou non, des traitements susceptibles d’être arrêtés. Elle s’était contentée d’invoquer une « absence de consensus européen » sur cette question centrale, pour s’en laver les mains et abandonner M. Lambert à la mort. L’article 25 de la Convention des droits des personnes handicapées, que la CEDH avait omis de mentionner, vient aujourd’hui répondre à cette question.

Dans l’hypothèse d’une « condamnation » de la France, le Comité indiquera au gouvernement une série de mesures spécifiques à prendre pour réparer la violation constatée et remédier à ses causes. Le gouvernement devra alors, dans un délai de six mois, soumettre au Comité une réponse écrite indiquant les mesures prises en conséquence. Celles-ci seront ensuite vérifiées et évaluées par le Comité qui, s’il les estime insuffisantes, poursuivra le gouvernement français jusqu’à ce qu’il ait donné satisfaction.

La procédure pourrait durer six ans
Quelle que soit l’issue de l’affaire, il est presque certain que celle-ci durera encore longtemps à Genève, peut-être six ans, ce qui est actuellement la durée moyenne de la procédure devant le Comité.

Se pose alors la question du sort de Vincent Lambert pendant toutes ces années. Il ne peut pas décemment demeurer enfermé à clé dans une unité de soins palliatifs inadaptée à son état et privé des soins spécifiques que l’on dispense quotidiennement dans les unités spécialisées. Il s’agit là d’une situation intolérable dénoncée d’ailleurs par 70 médecins spécialistes de la prise en charge de personnes en état de conscience altérée. Ceux-ci ont déclaré le 19 avril 2018 dans une tribune publiée dans le Figaro que Vincent Lambert devrait être soigné comme toutes les personnes atteintes de ce handicap, et non pas être traité comme un mourant qu’il n’est pas. Ils insistent sur le fait qu’il n’est pas l’objet d’un acharnement thérapeutique.

Ils savent que si Vincent Lambert est abandonné à la mort, leurs 1 700 patients risquent de subir le même sort, par « compassion » et souci d’économies budgétaires. Plus encore, ils ne seront plus regardés comme des patients, mais comme des poids-morts.

En cause : la conception de la vie et de la dignité humaines
Car c’est bien finalement sur ce qu’est l’homme et sa dignité que porte l’affaire Lambert. C’est pour cela qu’elle est emblématique et polémique. Le choix de tout un chacun, mais aussi des juges, en faveur de sa vie ou de sa mort, découle directement de notre conception de la vie et de la dignité humaines. On a tendance à opter pour la mort ou la vie selon que l’on est matérialiste ou humaniste, athée ou croyant. Pour les uns, la « vie » n’a pas de valeur en soi ; purement biologique, elle n’est digne qu’en proportion de la conscience humaine qui l’anime. Pour les autres, en revanche, la vie de tout homme est « humaine », et partage la même dignité, quel que soit son été de santé.

C’est cette conception universelle et égalitaire de la dignité qui a fondé la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 et les textes subséquents, lorsque ceux-ci déclarent la dignité « inhérente » à tout être humain et interdisent la discrimination en raison du handicap ou de l’état de santé. Qualifier la dignité d’inhérente signifie qu’elle est possédée par l’homme parce qu’il est humain, et non par la décision d’un juge. Cela s’applique aussi au « droit à la vie » qui est le seul droit qualifié d’« inhérent à la personne humaine » par le Pacte international sur les droits civils et politiques (art. 6).

En 1949, René Cassin, père de la Déclaration universelle, avait signé une déclaration de l’Académie des sciences morales et politiques rejetant « formellement toutes les méthodes ayant pour dessein de provoquer la mort de sujets estimés monstrueux, malformés, déficients ou incurables », considérant que « l’euthanasie et, d’une façon générale, toutes les méthodes qui ont pour effet de provoquer par compassion, chez les moribonds, une mort « douce et tranquille », doivent être également écartées », sans quoi, le médecin s’octroierait « une sorte de souveraineté sur la vie et la mort » (14 novembre 1949).

C’est donc avec raison que cinq juges de la CEDH ont pu déplorer, à propos de « l’effrayant » arrêt Lambert de 2015, que celui-ci marque « un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu’ici offert aux personnes vulnérables. »

Nous pouvons espérer que le CDPH saura regarder M. Lambert comme une « personne handicapée », avec ses droits et besoins particuliers, et non plus comme un poids-mort. On peut l’espérer car, composé d’experts en la matière dont certains sont aussi handicapés, ce Comité déclare vouloir lutter contre « les préjugés à l’égard des personnes handicapées, considérées comme un fardeau pour la société. » (Observation générale no 6, 2018).

Il faut l’admettre, ce sont souvent les croyants, surtout chrétiens, qui conservent vif le sens de la dignité de la vie humaine et qui s’opposent à l’euthanasie. Cela leur est d’ailleurs souvent reproché, telle une marque d’opprobre. Sans cesse, des journalistes pointent du doigt la foi catholique des parents Lambert, telle une infamie. Mais ce n’est pas un hasard, car pour les croyants, la vie de tout homme est un don de Dieu. Certes, il ne faut pas s’acharner à la retenir, mais l’on ne peut porter atteinte volontairement à la vie d’une personne innocente, fût-elle inconsciente. Il faut se souvenir que ce furent déjà les catholiques qui eurent seuls le courage de dénoncer publiquement, jusque devant les tribunaux, l’euthanasie systématique des malades mentaux dans l’Allemagne nazie. Euthanasie par déshydratation et dénutrition progressive, motivée par cette même idéologie matérialiste et athée.

Grégor Puppinck, est docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ), une ONG active auprès de la CEDH et des Nations unies. Il a récemment publié Les droits de l’homme dénaturé (éd. du Cerf, novembre 2018).
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime10.05.19 12:00

Editoriaux - Entretiens - Santé - Société - 7 mai 2019
Jean-Marie Le Méné : « Le cas Vincent Lambert va servir de tremplin pour aller vers la légalisation de l’euthanasie ! »

Nouveau rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert. Alors que, le 1er mai, la Cour européenne des droits de l’homme s’était prononcée pour l’arrêt des soins, les parents de Vincent ont saisi, pour la première fois, une instance internationale, le Comité international des droits des personnes handicapées, qui demande à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins dans l’attente de l’instruction. Pour Agnès Buzin, le ministre de la Santé, la France n’est pas tenue par l’avis de l’ONU.
Explications et décryptages par Jean-Marie Le Méné au micro de Boulevard Voltaire.

Pourquoi Vincent Lambert n’aurait-il pas le droit d’aller rejoindre un centre spécialisé ? C’est absolument inouï ! Cela ne s’explique que parce que l’affaire Vincent Lambert est une affaire politique.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) s’était prononcée pour la mort de Vincent Lambert, le 1er mai dernier… Or, ce 5 mai, le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH) a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins de Vincent Lambert dans l’attente d’une instruction sur le fond de l’affaire. Dans cette affaire, les parents de Vincent Lambert s’opposent à son neveu et à sa femme. Les premiers sont partisans de le laisser vivre, les autres de le faire mourir.

Un rebondissement a lieu dans l’affaire Vincent Lambert. C’est la première fois que les avocats de la famille de Vincent demandent l’avis d’une instance internationale. Cette fois, il ne s’agira pas de juger la décision d’arrêt de vie de Vincent par rapport à la loi Leonetti mais par rapport à la Convention internationale des personnes handicapées. C’est extrêmement intéressant. On aura, probablement, un point de vue différent. Cela va renouveler l’approche. On peut donc beaucoup espérer dans cette décision à venir. Pour le moment, l’ONU a déclaré que le dossier était recevable. Il faut donc suspendre toute mesure à l’encontre de Vincent Lambert. Cet organisme doit encore juger sur le fond. On peut espérer une issue favorable qui sera différente de celle que l’on a connue en France.

La réaction d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ne s’est pas fait attendre…
Que répondriez-vous au ministre ?

Nous avons été très surpris de cette réponse assez violente. Sa réponse est très surprenante parce que je vois mal la France ne pas honorer les engagements internationaux, en matière de défense des personnes handicapées, auxquels elle a souscrit absolument librement. Il n’y a aucune raison que la France ne s’y soumette pas. On n’enverra pas les Casques bleus pour faire respecter la convention internationale, mais l’honneur de la France est tout de même engagé.
Par ailleurs, je trouve que, dans la réponse du ministre, des éléments étonnants tendent à considérer que, finalement, cette convention internationale pour personnes handicapées ne concernerait pas les gens comme Vincent Lambert. Vincent Lambert ne serait pas vraiment une personne handicapée ? Si Vincent Lambert n’est pas handicapé, qu’est-il, alors ? Il n’est ni malade ni en fin de vie. Il n’est pas en soins palliatifs et n’a pas de maladie évolutive. Il est donc handicapé !
Vincent Lambert est un grand handicapé, comme les 2.000 handicapés en France, tétraplégiques à la suite d’un accident de la circulation. Cette distinction entre les bons handicapés défendus par la Convention internationale des personnes handicapées et les mauvaises personnes handicapées qui ne devaient être protégées par personne est très dangereuse. Il me semble qu’elle avait été jugée par l’Histoire, mais peut-être que je me trompe.

Derrière l’affaire Vincent Lambert se cache évidemment un débat sur l’euthanasie. Ne craignez-vous pas que la mort donnée à Vincent Lambert ne soit une porte ouverte pour les lobbyistes de l’euthanasie ?

Si les choses continuent à évoluer dans ce sens, je pense malheureusement que cela risque de se terminer ainsi. Toutes les juridictions françaises ont apprécié la décision de fin de vie prise par l’hôpital de Reims par rapport à la loi Leonetti. Toutes ces juridictions ont donné une interprétation de la loi Leonetti, en considérant qu’il est correct de mettre un terme à la vie de Vincent Lambert, qui est un grand handicapé, mais qui n’a rien demandé, qui n’est pas malade, qui ne souffre pas et qui n’est pas en fin de vie.
La correcte interprétation de la loi Leonetti est qu’il s’agit d’une mauvaise loi, favorable à l’euthanasie. Je vous rappelle que la loi Leonetti est en deux parties. L’une date de 2005 et l’autre de 2016. Au terme de la loi de 2005, on peut comprendre que l’on peut débrancher un patient en lui enlevant la nutrition et l’hydratation, ce qui amène à la mort. La loi de 2016, elle, dit qu’il faut donner une sédation profonde et continue pour que la personne ne souffre pas. Endormir la personne jusqu’à la mort veut bien dire la tuer ! Il faut être très clair.
La loi Leonetti récuse le mot euthanasie, mais elle autorise la chose. C’est une mauvaise loi. La tentation est d’essayer de faire une bonne application de cette mauvaise loi. Cela ne marche pas ! Une bonne application de cette mauvaise loi donne le cas Vincent Lambert. On va tuer une personne qui n’a rien demandé.
Si jamais on va jusqu’à la mort de Vincent Lambert, que va-t-il se passer, ensuite ?
On dira « Plus jamais cela, c’est une horreur, cette affaire a duré six ans, c’est insupportable, on ne sait pas ce que les juges pensent, la jurisprudence est fluctuante, il faut pouvoir appliquer cela dans la sécurité juridique, les patients et les familles doivent savoir, les médecins sont très exposés… »
Par conséquent, l’opinion publique est prête pour faire une véritable loi sur la fin de vie qui soit favorable à l’euthanasie.
Le cas de Vincent Lambert va servir de tremplin pour, enfin, aller vers une loi sur l’euthanasie.
Il y a 1.700 cas de grands handicapés comme Vincent Lambert. On va dire que ces personnes ont été victimes d’une euthanasie clandestine. Les personnes qui souffrent d’Alzheimer ne sont-elles pas dans une situation encore pire que Vincent Lambert ?
On est en train d’ouvrir la boîte de Pandore. Je crois qu’on s’achemine vers une loi sur l’euthanasie. Le cas Vincent Lambert sera cette illégalité féconde. On va commettre un acte vraiment injuste à l’égard de Vincent Lambert. Cela permettra de dire « Assez d’hypocrisie, on a autorisé l’euthanasie sans le dire, maintenant, on autorise l’euthanasie en disant que c’est l’euthanasie ».

Vincent Lambert semble devenir l’otage d’un combat idéologique…

Il faut essayer de le faire sortir de ce rôle d’alibi et de victime innocente. Il est un peu le bouc émissaire de cette politique qui a perdu ses repères. Pour rétablir les comptes de la Sécurité sociale, il faut supprimer les personnes fragiles qui nous coûtent cher. C’est-à-dire toute cette frange de population vieillissante qui risque d’être victime de procédure de la loi Leonetti.
Ce qui est en train de se passer devant la Commission de l’ONU est un excellent augure.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime11.05.19 14:05

Affaire Vincent Lambert : le médecin annonce l'arrêt à venir des traitements
Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé à la famille l'interruption des traitements la semaine du 20 mai de cet homme tétraplégique en état végétatif depuis dix ans. L'avocat des parents de Vincent Lambert a dénoncé sur RTL une "décision scandaleuse".

AFP
et Vincent Serrano
PUBLIÉ LE 11/05/2019 À 12:52

Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé à la famille l'interruption des traitements de cet homme tétraplégique en état végétatif depuis dix ans et dont le cas est devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France, ont annoncé ce samedi 11 mai à l'AFP les avocats des parents.

"Le docteur Sanchez du CHU de Reims vient d'annoncer" vendredi "à la famille de Vincent Lambert qu'il mettrait sa décision du 9 avril 2018 à exécution la semaine du 20 mai 2019, sans autre précision", ont indiqué les avocats dans un communiqué transmis à l'AFP. Le 24 avril, le Conseil d'Etat avait validé la décision médicale d'interrompre les traitements de Vincent Lambert.

Le 24 avril, le Conseil d'État avait conclu qu'étaient "réunies les différentes conditions pour que la décision d'arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert puisse être mise en oeuvre", a écrit le Docteur Sanchez dans un courrier adressé à la famille Lambert et dont l'AFP a obtenu copie. Ainsi, "je vous informe que l'arrêt des traitements et la sédation profonde et continue évoquée lors de la procédure collégiale seront initiés au cours de la semaine du 20 mai", a-t-il ajouté.

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VINCENT LAMBERT
Vincent Lambert : un comité de l'ONU demande le maintien provisoire des soins
"Une décision gravissime" selon l'avocat
L'un des avocats des parents de Vincent Lambert, Jérôme Triomphe est scandalisé. "C'est une décision scandaleuse et gravissime. Nous nous n'allons pas laisser faire", a-t-il réagi sur RTL. "Nous allons engager un certain nombre de procédures pour empêcher le Docteur Sanchez de violer le droit au recours effectif et de violer les engagements internationaux de la France", a-t-il affirmé.

"C'est la parole de la France qui est en jeu et évidemment la vie d'une personne handicapée. Vincent risque d'être euthanasié au seul motif qu'il est handicapé", s'est-il inquiété. "C'est un message catastrophique envoyé aux Français et à la communauté internationale, c'est quelque chose d'hallucinant", a-t-il ajouté avant de réitérer "le combat judiciaire". "Nous allons demander à la justice d'obliger la France à respecter ses engagements internationaux", a-t-il lancé.

À la suite de la décision du Conseil d'Etat, les parents de Vincent Lambert avaient déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH).

La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert, dans l'attente d'une instruction sur le fond. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a souligné que la France n'était "pas tenue" de respecter cette demande.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime12.05.19 16:08

Affaire Vincent Lambert : ses parents déposent un nouveau recours contre l'arrêt des soins
Par LEXPRESS.fr avec AFP ,publié le 12/05/2019 à 13:48 , mis à jour à 15:53
"La France pratique l'euthanasie de personnes vulnérables", dénonce l'un de leurs avocats, après la décision du CHU de Reims.

La bataille judiciaire autour de l'affaire Vincent Lambert n'est visiblement pas terminée. Alors que le docteur Sanchez du CHU de Reims a annoncé samedi à la famille l'interruption des soins du patient tétraplégique à partir du 20 mai, les parents continuent à se battre. Leurs avocats, Jean Paillot et Jérôme Triomphe, annoncent de nouveau recours dès lundi 13 mai. 
"Le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU vient de demander à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins de Vincent Lambert. Si la sédation était mise à exécution, cela voudrait dire que la France s'assoit sur ses propres engagements, qu'elle pratique l'euthanasie de personnes vulnérables, contrairement à la convention relative aux droits des handicapés qu'elle a signée" dénonce Me Jean Paillot, dans Le Parisien. 
"Un fils mort pour la prochaine fête des mères"
"Il n'y a aucune urgence médicale à arrêter l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l'ONU", estiment encore les avocats des parents.  
[size=23]Selon eux, "le docteur Sanchez a décidé qu'il [Vincent Lambert] mourrait dans le couloir de la mort dans lequel il est enfermé à clé depuis des années". Si cette décision était exécutée, "Vincent Lambert mourrait en quelques jours [...] et le docteur Sanchez pourrait remettre à Viviane Lambert un fils mort pour la fête des mères le 26 mai prochain", ont-ils affirmé. 
Les avocats en appellent désormais au défenseur des droits et au président de la République, Emmanuel Macron. Ils ont par ailleurs indiqué leur intention de saisir la justice "pour que soit respecté le droit international au profit de Vincent Lambert". 
[/size]
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime12.05.19 20:24

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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime13.05.19 13:06

Vincent Lambert : déclaration de Mgr de Moulins-Beaufort et de Mgr Feillet
Publié le 13 mai 2019


Le médecin du CHU de Reims a annoncé à la famille Lambert l’arrêt des soins la semaine du 20 mai 2019. Le Conseil d’Etat avait validé fin avril la décision médicale d’interrompre les traitements de M. Vincent Lambert, en état pauci-relationnel depuis dix ans. Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Monseigneur Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims, ont réagit à cette annonce.

ReimsIl y a quelques semaines, déjà, le Conseil d’État a validé juridiquement la décision prise par l’équipe du secteur des soins palliatifs du CHU de Reims quant à M. Vincent Lambert. Cette équipe est donc confirmée dans sa responsabilité d’interrompre l’alimentation et l’hydratation de M. Lambert selon ce qu’elle jugera convenable. Le Dr Sanchez a annoncé à la famille son intention d’appliquer sa décision dans la semaine du 20 mai. La mort de M. Lambert est donc scellée, quoi qu’il en soit des recours tentés par ses parents.

Beaucoup s’inquiètent de la conclusion ainsi donnée à ce qui a été « l’affaire Lambert ».

Comme archevêque de Reims et comme évêque auxiliaire de Reims, avant tout nous prions pour M. Vincent Lambert, pour son épouse, pour sa fille, pour ses parents, ses frères et sœurs et pour tous ses amis. Nous prions aussi pour les médecins, le personnel infirmier et soignant du CHU de Reims qui, depuis des années, se sont occupés de lui. Nous prions également pour ceux qui ont eu et qui ont encore à décider de son sort. Nous remercions les membres de l’aumônerie qui lui ont rendu visite régulièrement tant que cela a été possible.

La situation médicale et humaine de M. Vincent Lambert est singulièrement complexe. Déterminer la prise en charge adaptée dans son cas n’est pas simple. Tout jugement à son propos est délicat. Ce qui a été vécu autour de M. Lambert est unique et ne devrait pas être transposé à d’autres cas. Face à de telles situations, aucune décision humaine ne peut être assurée d’être parfaite, ni même d’être la meilleure. Une société doit savoir faire confiance au corps médical et respecter la décision collégiale des médecins engageant leur responsabilité professionnelle et humaine ; les médecins, de leur côté, doivent accepter de prendre en compte les avis des proches et de nourrir leurs décisions d’une réflexion éthique sur la responsabilité des êtres humains les uns à l’égard des autres.

Les spécialistes semblaient s’accorder cependant sur le fait que M. Vincent Lambert, si dépendant soit-il depuis son accident, n’est pas en fin de vie. Tout en saluant l’engagement des équipes du CHU de Reims, on peut s’étonner que M. Lambert n’ait pas été transféré dans une unité spécialisée dans l’accompagnement des patients en état végétatif ou pauci-relationnel.

Il appartient à la condition de l’homme et à sa grandeur d’avoir à mourir un jour. Il est bon de s’en souvenir en un temps où certains réclament le droit de mourir quand et comment ils le choisissent tandis que des prophètes du transhumanisme annoncent la fin de la mort.

Mais c’est l’honneur d’une société humaine que de ne pas laisser un de ses membres mourir de faim ou de soif et même de tout faire pour maintenir jusqu’au bout la prise en charge adaptée. Se permettre d’y renoncer parce qu’une telle prise en charge a un coût et parce qu’on jugerait inutile de laisser vivre la personne humaine concernée serait ruiner l’effort de notre civilisation. La grandeur de l’humanité consiste à considérer comme inaliénable et inviolable la dignité de ses membres, surtout des plus fragiles.

Nos sociétés bien équipées se sont organisées pour que les personnes en situation « végétative » ou pauci-relationnelle soient accompagnées jusqu’au bout par des structures hospitalières avec des personnels compétents. Leurs familles et leurs amis ont aussi vocation à accompagner l’un de leurs en une telle situation. La confiance mutuelle entre ces personnes diverses est le fondement nécessaire d’un bon accompagnement. Beaucoup font l’expérience que cet accompagnement, tout en étant éprouvant, contribue à les rendre plus humains. Le devoir de la société est de les aider.

Nous prions encore et nous invitons à prier pour que notre société française ne s’engage pas sur la voie de l’euthanasie. Nous rendons grâce à Dieu pour ceux et celles qui sont quotidiennement les témoins de la grandeur de tout être humain menant sa vie jusqu’à son terme.

+ Eric de Moulins-Beaufort
archevêque de Reims

+ Bruno Feillet
évêque auxiliaire de Reims


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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime14.05.19 16:38

«Laisser Vincent Lambert mourir de faim et de soif, c’est condamner à mort un innocent!»
Par Jean-Fredéric Poisson Mis à jour le 14/05/2019 à 16:21 Publié le 14/05/2019 à 16:21
«Laisser Vincent Lambert mourir de faim et de soif, c’est condamner à mort un innocent!»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert est imminent, Jean-Frédéric Poisson interpelle le Président de la République sur l’urgence d’un sursis à l’exécution de cette mesure qui aurait des conséquences irréversibles et lui demande de tenir compte de la décision rendue par le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU.

Jean-Frédéric Poisson est président du Parti Chrétien-Démocrate.

Le 20 mai prochain, un innocent sera légalement mis à mort par la médecine de notre pays qui a décidé d’arrêter de lui prodiguer les soins élémentaires d’alimentation et d’hydratation, pourtant dus à tous. Il s’agit de Vincent Lambert, qui n’est ni en fin de vie ni dans le coma, mais en état pauci-relationnel comme 1 700 autres personnes en France. Ce qu’a confirmé un rapport d’expertise médicale de novembre 2018 commandité par le Tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui a précisé que sa prise en charge «ne relève pas de l’acharnement thérapeutique ni d’une obstination déraisonnable».

Dans ces conditions, comment ne pas s’indigner avec force, alors que cette décision revient à laisser un homme mourir de faim et de soif? Comment ne pas se révolter devant cet acharnement à vouloir mettre à mort une personne handicapée et sans défense? Comment ne pas s’inquiéter devant la réaction du ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui ne considère pas l’avis du Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU comme devant être obligatoirement respecté? France, qu’as-tu fait des Droits de l’Homme?

» LIRE AUSSI - Vincent Lambert: les avocats des parents ont saisi le Défenseur des droits

Si cette décision devait être mise à exécution, elle serait un signal extrêmement inquiétant pour tous les patients dans un état similaire à celui de Vincent Lambert, et pour tout un chacun. En effet, plus personne ne pourra dès lors être garanti qu’il ne sera pas un jour en situation d’être condamné à mourir de faim et de soif. Elle le serait également pour le corps médical dont la pratique ne serait plus garantie d’être orientée au service respectueux de la vie. Elle le serait enfin pour notre civilisation, dont la grandeur consiste à considérer comme inaliénable la dignité de chacun de ses membres.

Une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance.

«La dignité , explique Marie de Hennezel, ne consiste pas à donner la mort, mais à humaniser la fin de vie. Ce n’est pas parce qu’on est physiquement dégradé qu’on perd en humanité. Entretenir une telle confusion me paraît dangereux. On pourrait en conclure que des personnes handicapées, parce qu’elles sont moins autonomes, seraient moins dignes de considération que les personnes valides», ce qui serait révoltant.

D’une manière générale, une civilisation régresse à partir du moment où elle décide de capituler devant la souffrance. Fatalistes, les partisans de l’euthanasie oublient que les plus grands progrès ont été accomplis par la médecine parce qu’elle était au service de la vie humaine. S’il devient possible d’abréger toute souffrance en donnant légalement la mort, qui fixera le curseur du seuil de l’intolérable? Se préoccupera-t-on de développer les soins palliatifs?

Nous demandons avec la plus grande fermeté que toutes les mesures administratives et judiciaires soient prises pour empêcher le meurtre par préméditation de Vincent Lambert. Nous en appelons au Président de la République pour qu’il fasse respecter le droit international, les mesures provisoires réclamées par l’ONU, afin de sauver Vincent Lambert d’une mise à mort programmée. Notre gouvernement doit suivre cette demande qui engage la France, membre de l’ONU.

Enfin, pourquoi ne pas accéder à la demande des parents de Vincent Lambert qui souhaitent que leur enfant soit placé dans une unité de soins palliatifs où il pourrait bénéficier de soins adaptés à sa condition? Car son hospitalisation actuelle au CHU de Reims ressemble de plus en plus à une incarcération hospitalière! D’ailleurs, ce serait l’occasion de développer les unités de soins palliatifs qui restent à l’état embryonnaire dans notre pays: «Un Français sur deux n’a pas accès aux soins palliatifs» déplorait récemment le professeur Vincent Morel, chef de service de l’unité mobile de soins palliatifs au CHU de Rennes et président de la société française d’accompagnement et de soins palliatifs. Cessons ce scandale!

Monsieur le Président, je ne vous demande pas d’user de votre droit de grâce, car Vincent Lambert est un innocent, mais ne soyez pas complice de son meurtre par préméditation.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime14.05.19 16:49

alors qu'on demande aux constructeurs de véhicules des moteurs qui vont de plus en plus vite...
alors qu'on demande au samu et aux urgences de s'acharner...
sommes-nous en Etat Végétatif Chronique ou bien des fous bien-pensants en liberté ?
Monsieur le Président de la République, je vous demande de mettre en examen votre prédécesseur qui n'a pas respecté son engagement 21 et Mr Jean Léonetti qui a fait plusieurs lois sur la fin de vie sans chercher à les faire appliquer.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime15.05.19 9:19

« Monsieur Vincent Lambert » et nous : que personne ne s’empare du tragique ! Publié le 13 mai 2019à 9h42

Qu’on le veuille ou non, la vie de Monsieur Vincent Lambert est liée à la nôtre, l’organisation de son soin est liée à l’organisation globale du soin médical et social. En effet, depuis la médiatisation d’un conflit qui porte sur les interprétations différentes de sa volonté et de son bien, le cas médical difficile de Monsieur Vincent Lambert est devenu une affaire puis une cause.

Sollicité pour répondre aux trois questions ci-dessous, je me sens le devoir d’écrire depuis que sa mort est, semble-t-il, définitivement programmée et médiatisée. Comment accepter que la mort de quelqu’un, une mort provoquée par la médecine et scénarisée par les journaux, fasse médiatiquement et symboliquement des gagnants et des perdants sur la scène conflictuelle de la recherche du bien ? Comment serait-il possible de réclamer, si ce jour-là arrive, un silence et un jeûne médiatiques pour que personne ne s’empare du tragique ? Comment rester dans le respect et la décence pour lui, pour ses proches, pour ceux qui sont comme lui, pour tous ? Comment refuser posément que la cause euthanasique puisse s’emparer du tragique d’une situation pour en faire une revendication ?

Selon vous, que nous dit l’affaire dite « Vincent Lambert » ? Et pourquoi le cas singulier de cet homme est-il devenu une affaire ?
Il serait d’abord bon de parler de « Monsieur Vincent Lambert » : cette personne est hospitalisée et elle doit être considérée avant tout avec respect jusque dans nos usages du langage. Parler d’emblée d’affaire, c’est la déposséder de sa singularité et du respect de sa dignité. Elle ne doit pas être le prétexte à des réclamations ou l’emblème de convictions à défendre. Il faudrait donc distinguer cas, affaire et cause.

Dans les réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) les médecins et les soignants traitent de cas, c’est-à-dire de situations singulières où il faut connaître précisément la singularité de la personne malade pour prendre une décision informée qui soit respectueuse de l’expression de sa volonté, de la relation avec ses proches et de la déontologie médicale.

Une affaire est un cas problématique exposé au grand public. Mais, quand un cas devient une affaire, les journalistes et le grand-public ne peuvent avoir accès qu’à certaines informations qui deviennent alors emblématiques d’exigences ou de réclamations concernant la justice, les droits personnels ou certaines grandes valeurs. L’enjeu est moins la singularité de cette personne et de la décision la concernant que ce qu’elle représente en fonction des valeurs et des convictions défendues par les protagonistes.

Quand l’affaire se durcit, elle devient une cause où les positions finissent par se polariser entre « pour » et « contre » en absorbant ainsi toutes les autres nuances, et donc toute la complexité du cas. « Monsieur Vincent Lambert » est ainsi devenu l’emblème de la possibilité ou non de « faire mourir », c’est-à-dire d’euthanasier une personne qui n’est pas en fin de vie, dont les directives anticipées sont inexistantes et dont la volonté est l’objet de conflits, et qui dépend du soin médical pour continuer à vivre alors même que ses conditions de vie sont jugées par certains « insupportables ».

« Monsieur Vincent Lambert » est ainsi devenu, socialement, par son silence et son absence de réaction, une personnalité disponible sur laquelle sont projetées les attentes de « bien vivre » et de « bien mourir », les craintes de souffrir, les angoisses de dépendre totalement d’autrui, de perdre son autonomie ou, comme le disent beaucoup, de « perdre sa tête » au point de ne plus pouvoir vraiment décider pour soi. « Monsieur Vincent Lambert » est ainsi devenu un espace de projection d’attentes et de réclamations contradictoires, qui finissent par se polariser, de nouveau, hélas, sur la promotion ou le refus de l’euthanasie. Il est un emblème de l’insuffisance du recours à l’autonomie pour résoudre toutes les problématiques bioéthiques ; il est un témoin de nos ambivalences et contradictions face à la dépendance et aux liens humains qui font ou défont la valeur de nos existences ; il est un point de cristallisation de nos interrogations et divisions sur ce que signifie « bien soigner ».

Du point de vue anthropologique et éthique, ce qui arrive à « Monsieur Vincent Lambert » pose des questions importantes.

1) L’humanité d’une personne se mesure-t-elle par ses conditions de vie et ses capacités de pensée et de relation ? Certains pensent qu’il y a des cas où l’humain s’est absenté de la vie. Il y aurait ainsi, pour eux et dans certains cas, « la vie sans l’humain », une « vie purement biologique », une « vie purement végétative ». Je ne partage pas du tout ce point de vue. L’humanité ne s’absente jamais de l’être humain que nous devons soigner mais c’est à nous de l’honorer par l’attention, le respect, le soin adapté.

2) L’alimentation et l’hydratation artificielles sont-elles des traitements ou des soins de base ? Nous avons longtemps tenu qu’elles ne pouvaient être assimilées à des traitements mais qu’elles relevaient de la nourriture et de la boisson, qui sont toujours dues à une personne, sauf dans de rares cas de fin de vie où elles ont des effets accentuant la souffrance et le risque. Certes, le Conseil d’Etat s’est prononcé sur la qualification de « traitements » mais l’obligation éthique n’est pas suspendue pour autant. Ces traitements sont dus si l’on n’est pas dans les cas spécifiques de fin de vie qui ont été évoqués. « Monsieur Vincent Lambert » n’est pas en fin de vie, ne semble pas souffrir, n’exprime pas de refus permanent de soin et n’a pas exprimé clairement sa volonté : au nom de quel principe faudrait-il arrêter ce traitement particulier qu’est l’alimentation et l’hydratation artificielles, ce traitement particulier qui apparaît à beaucoup comme un soin de base dû à tout être humain ?

3) La réanimation est un défi entre le trop et le pas assez. Dans quels cas et quelles conditions est-il préférable de ne pas réanimer les personnes parce que cela entraîne des situations de vie limites et génératrices de grandes souffrances ? Généralement, il est impossible au stade initial de la réanimation de connaître le pronostic ultérieur de l’évolution de conscience du patient. Le cas se pose pour la réanimation néonatale et également pour la réanimation adulte. Mais, une fois que la personne a été réanimée, au nom de quels principes est-il possible d’arrêter ou de limiter les traitements ? Dans la pratique médicale, ces cas sont longuement débattus en fonction de principes bien réfléchis. Dans la situation présente, le principe semble assez simple : « Monsieur Vincent Lambert » n’est pas en fin de vie ; il n’a pas « le cerveau totalement détruit » comme l’a dit un médecin (il serait alors en état de mort cérébrale et déclaré mort) ; il ne souffre pas de façon perceptible et l’expression de sa volonté ne peut être attestée de manière certaine. Rien ne nous permet de dire avec certitude qu’il veut refuser les soins qui le maintiennent en vie. Qu’est-ce qui justifierait de les arrêter maintenant ?

4) Le respect de la volonté du patient est devenu un critère central du jugement éthique. Mais que faire en l’absence de l’expression certaine de la volonté du patient ? La polarisation sur la seule volonté du patient risque de nous faire oublier que cette volonté est ambivalente et fluctuante, qu’elle est tributaire du désir et du regard d’autrui et qu’il est donc nécessaire d’être protégé contre les regards et les avis dévalorisants et excluants. Par ailleurs, l’expression de la volonté du patient n’est pas le seul critère éthique : selon la déontologie, nous ne devons pas répondre à la volonté ou au désir de mourir par l’euthanasie mais par des soins adaptés.

5) Parce qu’il est devenu une cause, ce qui est dit de « Monsieur Vincent Lambert » est dit de toutes les personnes qui relèvent de situations analogues et qui seraient ainsi placées dans les mêmes catégories entrainant les mêmes décisions. C’est pourquoi l’UNAFTC (L’Union Nationale des Associations de Familles de Traumatisés crâniens et de Cérébrolésés) est partie prenante reconnue par le droit en raison de son rôle de défense des personnes en état pauci-relationnel ou en état d’éveil non-répondant. Comme le cas est devenu une cause, ce qui est dit de « Monsieur Vincent Lambert » est dit de ces personnes qui ont besoin de recevoir des soins adaptés dans des services spécialisés. Pourquoi « Monsieur Vincent Lambert » n’est-il pas soigné dans l’une de ces unités dédiées ? Parce que le transfert serait interprété comme une capitulation d’une certaine cause ?

6) Le médecin peut juger en sa conscience et selon une certaine compréhension du droit que l’état singulier de « Monsieur Vincent Lambert » relève de l’obstination déraisonnable mais, dans la situation présente, le geste qui mettrait actuellement fin à sa vie ne pourrait qu’être interprété comme un geste euthanasique provoquant le scandale dans une partie de la famille et auprès de beaucoup d’autres personnes, à commencer par les soignants qui veillent sur les patients en état pauci-relationnel ou en état d’éveil non répondant dans des unités spécialisées. Quel médecin voudra endosser la responsabilité d’un tel geste sans paraître inhumain en condamnant symboliquement avec lui beaucoup d’autres puisque « Monsieur Vincent Lambert », encore une fois, n’est pas en fin de vie et que plus de 1700 patients lui sont associés ? Quel médecin se limitant à sa tâche de médecin voudra assumer la singularité d’un cas qui n’en n’est plus un parce qu’il est devenu une cause ?

7) L’exposition médiatique conduit à des caricatures argumentatives qui sont déplorables. Dans certains médias, la transformation du cas en une cause conduit à polariser faussement le débat entre de mauvais catholiques traditionnels censés défendre la vie à tout prix et de bons progressistes – de préférence athées – censés défendre la volonté claire de « Monsieur Vincent Lambert ». Comment se laisser encore enfermer dans ces présentations caricaturales où les uns, au nom de leurs croyances, feraient souffrir un patient et les autres, au nom de leur idéal de liberté, feraient tout pour le délivrer ? Comment est-il possible de sortir de cette manière biaisée d’aborder les problèmes éthiques ? Le tragique de cette situation ne demande-t-il pas au moins un peu de raison et de décence ?

Quelle est la position de l’Eglise catholique sur cette affaire ?
L’Eglise ne peut pas et ne veut pas prendre position sur un cas quand elle n’est pas en mesure de connaître tous les éléments du cas, comme celui qui concerne « Monsieur Vincent Lambert ». En effet, elle ne peut pas être conviée à la procédure collégiale à partir de laquelle le médecin prend sa décision en exposant tous les éléments de jugement médicaux et non médicaux et en prenant en compte les différents avis dans le cadre du respect de la déontologie médicale.

L’Eglise ne veut pas se substituer à la conscience de ceux qui doivent prendre des décisions en médecine, c’est-à-dire les médecins. Mais elle souhaite contribuer à éclairer les consciences, notamment par le rappel des grands principes éthiques.

Elle estime de son devoir de rappeler les grands principes éthiques qui sont menacés quand le cas est exposé publiquement et devient l’emblème d’une cause comme celle de l’euthanasie ou celle d’une compréhension dévoyée de la sédation profonde et continue jusqu’au décès, qui est interprétée par certains comme un droit général ou une hypocrisie éthique.

Trois grands principes éthiques guident ici la position catholique. Ils sont à tenir ensemble :

1) La dignité de la personne, c’est-à-dire sa valeur absolue et intrinsèque. La personne ne peut donc jamais être instrumentalisée pour des causes sociales, économique ou politiques, et elle ne peut jamais être privée délibérément de sa vie. L’Eglise défend de manière ferme l’interdit de l’euthanasie comme un corollaire de la dignité de la personne. La médecine continue à le faire comme l’attestent les déclarations de l’Association Médicale Mondiale malgré de régulières contestations.

2) Le refus de l’obstination déraisonnable (ou acharnement thérapeutique). L’Eglise ne dit pas qu’il faut prolonger la vie à tout prix mais qu’il faut accompagner la personne en fin de vie en soulageant autant que possible ses souffrances physiques, psychiques et spirituelles. Le principe du double effet permet de réguler le soulagement de la souffrance lorsqu’il peut hâter la fin de vie. Ce n’est pas une hypocrisie mais la volonté de soulager autant qu’il est possible ces différentes souffrances, sans provoquer délibérément et directement la mort.

3) La fraternité, c’est-à-dire la solidarité de personnes qui partagent la même condition mortelle et la vulnérabilité commune, et qui sont désireuses de s’aider mutuellement dans l’affrontement à la maladie, la souffrance, la mort. Il faut analyser la cause qu’est devenu le cas de « Monsieur Vincent Lambert » selon l’exigence de fraternité. D’une part, il n’y a pas de solidarité pour la mort. Convoquer les médecins pour répondre à une demande de mort, c’est les instrumentaliser, c’est dévoyer leur mission de soignants. D’autre part, l’arrêt de l’alimentation et l’hydratation artificielle sans recueil de sa volonté, hors contexte de fin de vie et sans motif médical grave, signifie indirectement à tous ceux qui partagent sa condition qu’ils sont indésirables. Il est devenu impossible de dissocier les cas. Les proches des patients en état pauci-relationnel ou en état d’éveil non-répondant ne peuvent manquer d’interpréter ainsi la décision même si ce n’est pas ce que dit la loi. « Monsieur Vincent Lambert » est devenu l’emblème de l’exigence du soin du plus faible et des difficultés intrinsèques aux cas limites de la réanimation. La déclaration des évêques de France du 22 mars 2018 dit bien cette exigence de la fraternité face aux menaces de l’euthanasie sur les personnes et sur le tissu social : « Fin de vie : oui à l’urgence de la fraternité ! »[1]

Comment résumer la position de l’Eglise sur les deux lois Leonetti ? Considère-t-elle la sédation profonde et continue, avec arrêt des traitements, jusqu’au décès, comme une euthanasie déguisée ?
L’Eglise de France a salué le travail de la loi Leonetti qui reprenait des éléments importants de l’éthique catholique :

1) Le refus de l’euthanasie,

2) La reprise du principe de double-effet déjà codifié par Thomas d’Aquin au XIIIème siècle afin d’autoriser, dans certaines conditions, le soulagement de la souffrance au risque d’abréger la fin de vie.

3) La reprise du principe du refus de l’acharnement thérapeutique déjà codifié au XVIème siècle sous la forme de l’absence d’obligation, en fin de vie, de prendre des moyens extraordinaires pour prolonger la vie. C’est ce que la loi Leonetti appelle « le refus de l’obstination déraisonnable ».

4) L’exigence de développement des soins palliatifs.

La loi Claeys-Leonetti a été votée comme l’extrême limite au-delà de laquelle l’euthanasie est légalisée. Ce n’est pas, comme la première, une loi de consensus mais une loi de compromis. Dans le cadre de la précédente loi, la sédation profonde et continue jusqu’au décès (SPCJD) étaient déjà pratiquée avec discernement dans des services de soins palliatifs. Ce qui a changé, c’est sa présentation comme un « nouveau droit » selon des critères restrictifs qui, aux yeux de ceux qui ne prennent pas le temps de l’analyse, aussi bien chez les médecins que dans le grand public, sont compris comme trop limités ou trop délicats à appliquer. La loi Claeys-Leonetti souffre d’un déficit d’explication et de formation aussi bien dans le corps médical que dans le corps social tout entier. Elle peut être perçue par ceux qui n’ont pas pris le temps de l’analyse juridique et de l’analyse en situation dans des services compétents, comme une sorte de droit général (« j’ai droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès ! ») ou comme une euthanasie déguisée ou comme une horrible hypocrisie (« vous faites mourir les personnes de faim et de soif ! »).

Ces difficultés peuvent expliquer les divisions d’appréciation de la loi Claeys-Leonetti dans le monde catholique et entre les bioéthiciens très attachés au refus de l’euthanasie. Si la loi n’est pas expliquée aux citoyens et si le développement des soins palliatifs et de la formation des médecins, infirmiers et infirmières n’est pas assuré par les pouvoirs politiques, alors la loi apparaîtra effectivement et inéluctablement comme une préparation à l’acceptation de l’euthanasie. Les gouvernements et les médecins portent à cet égard une lourde responsabilité.

Je crois que nous pouvons encore échapper à ces déficiences qui conduiraient à l’acceptation de l’euthanasie. Les associations de soins palliatifs et les associations de patients jouent un très grand rôle. Elles montrent que l’enjeu est globalement celui de la qualité de considération et de soin des personnes malades et diminuées, et la qualité des liens de fraternité qui unissent les citoyens. J’espère que la crise du lien social que nous vivons depuis des mois nous rendra plus attentifs à l’importance du lien médical et du lien politique de la fraternité.

Dans l’intrication du cas, de l’affaire et de la cause, « Monsieur Vincent Lambert » ne doit pas être réduit à la cause d’une liberté bafouée ; il demeure aussi le témoin d’une exigence de fraternité et du respect des plus fragiles. Il me semble que c’est ce qu’a voulu signifier dans sa déclaration récente le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH). Il n’aurait pas pu se prononcer ainsi si « Monsieur Vincent Lambert » avait été en fin de vie.

Dans la complexité de la situation, que faire ? Seule la mort non provoquée peut dénouer cette situation tragique et les accusations mutuelles où s’enferment tous les protagonistes. « Monsieur Vincent Lambert » n’appartient à personne ; il n’est pas à disposition pour défendre une cause. Continuer à prendre soin de lui, sans obstination déraisonnable, signifie qu’il est un indisponible. Le transférer dans une unité spécialisée pour les patients cérébrolésés serait une décision de sagesse… afin que personne ne s’empare du tragique.

P. Bruno Saintôt sj
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime15.05.19 9:41

Marie De Hennezel
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Agnes Buzyn a t’elle conscience du message envoyé aux 1500 personnes en état pauci-relationnel de l’hôpital de Berck?En affirmant que la France n’est pas tenue de suivre l’avis de l’ONU sur l’Affaire Vincent Lambert, elle signe l’arrêt de mort des personnes en profond handicap.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime15.05.19 14:52

Il est où, exactement, le problème ?
Pour ou contre Jean Léonetti ?
Pour ou contre le handicap d'origine cérébrale ? EVC, IMC, TC, AVC etc etc
tout est parfaitement mêlangé... ... ...
pourquoi la suppression progressive des pailles en plastique ? ? ? ( progressive, pas immédiate... comme la fin de vie... ). La paille, le plus petit tuyau pour s'hydrater... Ce sera remplacé par du carton, du bambou ou je ne sais quoi d'autre, tout çà parce que les pailles actuelles boucheraient les narines des tortues de mer ! ).
Absurde ou risible ? les deux ! on en pleurerait... de rire ! franchement ! On est en plein délire.
je fais mon stock de pailles en plastique qui sont si bien colorées, de quoi tenir jusqu'à l'âge canonique de 100ans ? elles ne prennent pas de place, j'en prends une pour le petit dej, une pour le déjeuner, une pour le dîner, j'utilise les mêmes pailles pendant plusieurs semaines, je prends soin de les rincer à chaque fois. Je délire ? peut-être. Pas autant que vous tous et vous toutes en tout cas...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime15.05.19 19:15

[size=33]Affaire Vincent Lambert: Le tribunal administratif de Paris rejette un recours des parents[/size]

SOINS La procédure d'arrêt des soins est programmée par son médecin traitant à partir de lundi

20 Minutes avec AFP
 
Publié le 15/05/19 à 18h42 — Mis à jour le 15/05/19 à 18h46


Vincent Lambert est toujours au CHU de Reims, dans la Marne. — FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Le tribunal administratif de Paris a rejeté ce mercredi un recours en urgence des parents de Vincent Lambert, qui demandaient la suspension de la procédure d’arrêt des soins de leur fils tétraplégique, programmée par son médecin traitant à partir de lundi.

Les parents demandaient au juge des référés de suspendre l’interruption des soins dans l’attente de l’examen d’une plainte déposée devant le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU(CIDPH). Le tribunal a expliqué son rejet au motif que ce comité, qui n’est « pas une instance nationale », « ne constitue pas une juridiction ».
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime15.05.19 19:44

Le Gouvernement gère cette affaire avant les élections européennes, un dossier en moins pour après.
Quant à la suite à propos de la fin de vie, y aura-t-il une suite d'ailleurs ????? ce n'est pas certain...
peut-être faudra-t-il attendre d'autres décès ( politiques ). Les autres patients EVC ne risquent rien puisqu'ils procurent des emplois.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime16.05.19 9:20


[size=45]Arrêt des soins de Vincent Lambert : l'archevêque de Reims craint "un prétexte pour une avancée vers l'euthanasie"


 19h23, le 13 mai 2019[/size]

Interrogé par Matthieu Belliard, sur Europe 1, le président élu de la Conférence des évêques de France s'inquiète des conséquences que pourrait avoir l'arrêt des traitements de Vincent Lambert sur la législation autour de la fin de vie.
RÉACTION
Le médecin de Vincent Lambert, tétraplégique plongé dans un état végétatif depuis plus de dix ans, a annoncé samedi à sa famille l'interruption des traitements à partir du 20 mai. Cette décision du corps médical fait suite aux conclusions du Conseil d'Etat, qui, au terme d'une longue bataille judiciaire, a estimé le 24 avril que l'arrêt des soins qui maintiennent en vie Vincent Lambert réunissait "les différentes conditions exigées par la loi".
De son côté, le président élu de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, a fait part dans un communiqué de ses réserves quant à la décision que les médecins s'apprêtent à prendre. "La volonté de ce communiqué est surtout de rappeler qu'il s'agit d'un être humain, dans une situation difficile, à propos duquel un certain nombre de décisions doivent être prises", explicite l'ecclésiastique au micro de Matthieu Belliard, dans Le grand journal du soir sur Europe 1.
"Nous n'avons pas de compétence médicale, et je crois qu'il faut faire confiance aux médecins, il faut aussi que les médecins méritent cette confiance", poursuit celui qui est également archevêque de Reims, ville dans laquelle Vincent Lambert est hospitalisé. Ce membre du clergé appelle donc le corps médical à "entendre d'autres types de réflexions".


"Son corps est vivant"


Lundi, les avocats des parents de Vincent Lambert ont annoncé avoir saisi le Défenseur des droits. Ils attendent notamment qu'il fasse appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU, qui demande à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins avant une instruction plus approfondie. "En arrêtant de le nourrir et de l'hydrater, on ne fait pas qu'interrompre des traitements. On prend une décision. La sédation dont il est question est une manière d'accélérer la fin, et cette fin ne vient pas de ce qu'il soit en fin de vie", poursuit Éric de Moulins-Beaufort. "Certains diront qu'il est déjà mort depuis longtemps, mais son corps est vivant", ajoute-t-il.
Surtout, ce prélat craint que le cas de Vincent Lambert, par-delà sa complexité, ne soit amené à faire jurisprudence et à influencer la législation. "Qu'on ne tire pas de ce qui va être vécu autour de Vincent Lambert un prétexte pour une avancée de notre pays vers des pratiques d'euthanasie", enjoint-il. "Notre rôle est aussi d'alerter pour que notre pays ne s'engage pas à partir de là vers des pratiques euthanasiques", martèle-t-il.
"Je voudrais que l'on reste vigilant et attentif, car notre société, notre civilisation, se construit sur le précepte : 'tu ne tueras pas'", soutient Éric de Moulins-Beaufort, qui cite l'Ancien Testament. "Il faut vraiment que nous soyons très prudents pour ne pas nous laisser entraîner par nos pouvoirs techniques, et transgresser cet interdit-là", conclut l'archevêque.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime16.05.19 9:34


[size=45]Arrêt des soins de Vincent Lambert : l'archevêque de Reims craint "un prétexte pour une avancée vers l'euthanasie"


 19h23, le 13 mai 2019
[/size]

[*]


Interrogé par Matthieu Belliard, sur Europe 1, le président élu de la Conférence des évêques de France s'inquiète des conséquences que pourrait avoir l'arrêt des traitements de Vincent Lambert sur la législation autour de la fin de vie.
RÉACTION
Le médecin de Vincent Lambert, tétraplégique plongé dans un état végétatif depuis plus de dix ans, a annoncé samedi à sa famille l'interruption des traitements à partir du 20 mai. Cette décision du corps médical fait suite aux conclusions du Conseil d'Etat, qui, au terme d'une longue bataille judiciaire, a estimé le 24 avril que l'arrêt des soins qui maintiennent en vie Vincent Lambert réunissait "les différentes conditions exigées par la loi".

De son côté, le président élu de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, a fait part dans un communiqué de ses réserves quant à la décision que les médecins s'apprêtent à prendre. "La volonté de ce communiqué est surtout de rappeler qu'il s'agit d'un être humain, dans une situation difficile, à propos duquel un certain nombre de décisions doivent être prises", explicite l'ecclésiastique au micro de Matthieu Belliard, dans Le grand journal du soir sur Europe 1.
"Nous n'avons pas de compétence médicale, et je crois qu'il faut faire confiance aux médecins, il faut aussi que les médecins méritent cette confiance", poursuit celui qui est également archevêque de Reims, ville dans laquelle Vincent Lambert est hospitalisé. Ce membre du clergé appelle donc le corps médical à "entendre d'autres types de réflexions".

"Son corps est vivant"


Lundi, les avocats des parents de Vincent Lambert ont annoncé avoir saisi le Défenseur des droits. Ils attendent notamment qu'il fasse appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU, qui demande à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins avant une instruction plus approfondie. "En arrêtant de le nourrir et de l'hydrater, on ne fait pas qu'interrompre des traitements. On prend une décision. La sédation dont il est question est une manière d'accélérer la fin, et cette fin ne vient pas de ce qu'il soit en fin de vie", poursuit Éric de Moulins-Beaufort. "Certains diront qu'il est déjà mort depuis longtemps, mais son corps est vivant", ajoute-t-il.
Surtout, ce prélat craint que le cas de Vincent Lambert, par-delà sa complexité, ne soit amené à faire jurisprudence et à influencer la législation. "Qu'on ne tire pas de ce qui va être vécu autour de Vincent Lambert un prétexte pour une avancée de notre pays vers des pratiques d'euthanasie", enjoint-il. "Notre rôle est aussi d'alerter pour que notre pays ne s'engage pas à partir de là vers des pratiques euthanasiques", martèle-t-il.
"Je voudrais que l'on reste vigilant et attentif, car notre société, notre civilisation, se construit sur le précepte : 'tu ne tueras pas'", soutient Éric de Moulins-Beaufort, qui cite l'Ancien Testament. "Il faut vraiment que nous soyons très prudents pour ne pas nous laisser entraîner par nos pouvoirs techniques, et transgresser cet interdit-là", conclut l'archevêque.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime16.05.19 18:11

[size=44][Tribune] L'appel de cent juristes pour sauver Vincent Lambert[/size]


Guillaume Drago
Jeudi 16 mai 2019 à 16:200

En l'état actuel des choses, la mort de Vincent Lambert est programmée pour le 20 mai. Universitaires spécialistes du  droit, avocats, notaires, magistrats, ils protestent de toute leur force contre cette monstruosité et en appellent à la conscience de l'ensemble des Français.
Si nous ne faisons rien d’ici au 20 mai 2019, Vincent Lambert va mourir. Abandonné par ses soignants qui ont décidé « collégialement » de mettre fin aux soins, à l’hydratation et à l’alimentation d’une personne qui n’est pas en fin de vie, Vincent va mourir de faim, de soif et d’absence de soins élémentaires, sous le regard froid d’un corps médical qui a sciemment décidé de violer son serment de ne pas nuire à son prochain. Vincent Lambert n’est pas en fin de vie, il n’est pas atteint d’une maladie incurable, il est dans cette situation terrible d’une dépendance absolue après un grave accident, celle d’un être humain qui peut continuer à vivre simplement en recevant les soins auxquels toute personne a droit (lesquels devraient inclure le fait d’être nourri et hydraté, qualifiés hélas par la loi de « traitement »).

Une décision de mort, inhumaine et injustifiable


Le médecin du Centre hospitalier universitaire de Reims a pris cette décision, ultime décision après de nombreux recours exercés par une partie de la famille de Vincent Lambert et finalement rejetés par les juridictions françaises et la Cour européenne des droits de l’homme. Cette décision est la plus inhumaine que l’on puisse prendre : décider, par son libre arbitre, de la vie et de la mort d’un homme, c’est-à-dire de son prochain, au « pays des droits de l’homme » dans lequel notre Constitution énonce que « nul ne peut être condamné à la peine de mort ».
SUR LE MÊME SUJET
 
Vincent Lambert : un recours des parents rejeté par la justice
Accepter cette décision, pour la société française, signifierait que l’on a perdu, chez nos concitoyens, le sens de la valeur infinie de la vie, quelle qu’elle soit, diminuée, inconsciente, limitée par la maladie et le handicap. Rien ne peut justifier cette décision. Notre société a-t-elle perdu le sens de ses propres valeurs au point de rester en silence devant une décision de mort donnée de sang-froid ? C’est aux Français que nous nous adressons pour qu’ils demandent fermement au ministre de la Santé et aux responsables du Centre hospitalier de Reims de ne pas commettre l’irréparable.

Une solution est possible : déplacer Vincent Lambert dans une structure plus adaptée


Pourtant, un signal est venu d’un comité international. Le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH) a rendu le vendredi 3 mai 2019 une décision de « mesures provisoires » demandant à l’État français de ne pas mettre à exécution la décision d’arrêt d’alimentation et d’hydratation. Notre gouvernement doit suivre cette demande qui engage la France, membre de l’Onu.
SUR LE MÊME SUJET
 
Affaire Vincent Lambert : après la décision de l’ONU, l’État français au pied du mur
Une solution est possible et l’on voudrait comprendre pourquoi elle n’a pas été mise en œuvre : déplacer Vincent Lambert dans une structure plus adaptée, comme il en existe plusieurs dans notre pays, afin de redonner à Vincent une perspective de vie que personne n’est en droit de lui refuser. Ce serait un soulagement pour tous : pour Vincent d’abord dont l’horizon est nettement rétréci par une véritable incarcération hospitalière, pour sa famille et ses parents ensuite qui pourraient ainsi retrouver une relation plus facile avec lui, mais aussi pour le Centre hospitalier de Reims sur lequel ne pèserait plus cette responsabilité bien lourde.

Aux autorités publiques et aux médecins : respectez la vie de Vincent !


Chaque Français doit, en conscience, défendre la vie de Vincent Lambert car, en Vincent, c’est notre humanité qui est souffrante et qui nous ressemble. C’est parce que la vie est diminuée qu’il faut d’autant plus la respecter. Que chacun d’entre nous adresse cette demande aux autorités publiques et aux médecins : respectez la vie de Vincent Lambert et confiez-le à ceux qui veulent lui conserver sa dignité d’homme.




Signataires :
1.    Guillaume Drago, professeur des Facultés de droit, président de l’Institut Famille & République.
2.    Geoffroy de Vries, secrétaire général de l’Institut Famille & République, avocat
3.    Yohann Rimokh, avocat
4.    Grégory de Moulins Beaufort, avocat
5.    Santiago Muzio de Place, avocat
6.    Sophie Herren, avocat
7.    Pauline Corlay, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation
8.    Guillaume Bernard, maître de conférences (HDR) en histoire du droit
9.    Marie-Thérèse Avon-Soletti, maître de conférences honoraire d’histoire du droit
10.  Guillaume de Tilly, notaire
11.   Jean-Tugdual Le Roux, notaire
12.   Vincent Puech, avocat
13.   Tanguy Barthouil, avocat
14.   Nathalie Gounel, directrice d’un établissement médico-éducatif, avocat de formation
15.   Adeline Le Gouvello, avocat
16.   Cécile Derains, avocat
17.    Bertrand Pauvert, maître de conférences (HDR) des Facultés de droit
18.    Jacques Bichot, professeur émérite à l’Université Lyon III
19.    Claire de La Hougue, docteur en droit, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ, Strasbourg)
20.    Amaury de Saint Amand, docteur en droit, Avocat
21.    Bénédicte Palaux Simonnet,  ancien avocat, chercheur
22.    Bertrand Lionel-Marie, avocat
23.    Gaëlle Lionel-Marie, avocat
24.    Benoit Sevillia, avocat
25.    Françoise Besson, avocat
26.    Aymeric de Bézenac, avocat
27.    Grégor Puppinck, docteur en droit, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ, Strasbourg)
28.    Marc Dumont, notaire
29.    Anne Morineaux de Martel, avocat honoraire
30.    Christophe Bourdel, avocat
31.    Florian de Mascureau, avocat
32.    Philippe Couturier, avocat, ancien Bâtonnier
33.    Jean-Pierre Gridel, magistrat honoraire
34.    Armelle Josseran, avocat
35.    Ambroise Chartier, juriste et chargé d’enseignement à l’Université
36.    Cyrille Dounot, professeur d’histoire du droit, université Clermont Auvergne
37.    Sophie de Noray, Avocat
38.    Jacques Lafond, docteur en droit, avocat honoraire
39.    Nicolas Bauer, doctorant en droit
40.    Martine Ruffier-Monet, avocat
41.    Victoria Hogard, avocat
42.    Nathalie Deleuze, avocat
43.    Jean-Pierre Claudon, avocat
44.    Bernard Rineau, avocat
45.    Benoît de Lapasse, avocat
46.    Laurent Hay, Avocat
47.    Cyrille Dutheil de La Rochère, docteur en Droit, chargé de cours à l’Université, avocat
48.    Michel Bastit, Professeur à l’université de Bourgogne
49.    Matthieu Bottin, avocat
50.    Raymonde Vatinet, professeur des Facultés de droit
51.    Capucine Augustin, avocat
52.    Olivia du Jonchay, juriste
53.    Joël Hautebert, professeur des Facultés de droit
54.    François Vallançon, maître de conférences honoraire des Facultés de droit
55.    Anne-Sophie Delobre, notaire assistant, doctorant
56.    Cyrille Callies, juriste
57.    Claire Bouglé-Le Roux, maître de conférences des Facultés de droit
58.    Joël-Benoît d’Onorio, professeur des Facultés de droit
59.    Julien Couard, Maître de conférences HDR des Facultés de droit
60.    Ramu de Bellescize, maître de conférences HDR des Facultés de droit
61.    Jean-Michel Lemoyne de Forges, professeur émérite des Facultés de droit
62.    Philippe Pichot, Maître de conférences HDR des Facultés de droit
63.    Vincent Morati, notaire
64.    Alexandre Deroche, professeur des Facultés de droit
65.    Alice d’Anthoüard, avocat
66.    Jean-Luc Thiver-Joly, docteur en droit
67.    Bruno Le Griel, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation
68.    Laurent Hecketsweiler, maître de conférences HDR des Faculté de droit
69.    Pauline du Fayet de la Tour, avocat
70.    Benoit Gruau, avocat
71.    Jean-Baptiste Geay, avocat
72.    Loïc Rigal, docteur en droit
73.    Tangi Noel, docteur en droit, avocat
74.    Marta Peguera Poch, professeur des Facultés de droit
75.    Père Marc Guelfucci, docteur en droit
76.    Frédéric Pichon, avocat
77.    Claire Perret, avocat
78.    Laurent Ferracci, avocat
79.    Eric Dhorne, avocat, ancien bâtonnier
80.    Arthur de Dieuleveult, avocat
81.    Jean-Baptiste Pierchon, maître de conférences des Facultés de droit
82.    Élise Frêlon, Maître de conférences des Facultés de droit
83.    François-Xavier Lucas, professeur des Facultés de droit
84.    François Moulière, docteur en droit, avocat
85.    Laurent Frénéhard, avocat
86.    Claire de Roquemaurel, juriste, ancien avocat
87.    Stéphane Caporal, professeur des Facultés de droit
88.    Philippe Marion, avocat
89.    André Bonnet, avocat
90.    Raphaël Peuchot, avocat
91.    Carole Rostagni, docteur en droit, avocat
92.    Gaétan de La Bourdonnaye, avocat.
93.    Alain Toulza, juriste
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime16.05.19 18:22

ah bon, il y a un procès ???
allez jusqu'au fond des choses, mettez Jean Léonetti en examen ! ! !
et refaîtes les articles du Code Pénal à propos de la fin de vie 
ce que François Hollande aurait dû faire ds le cadre de sa proposition 21
étant un ancien avocat...

Nous, l'ensemble des personnes handicapées, nous ne savons plus où nous foutre avec la médiatisation de l'affaire Vincent Lambert
tout en regrettant que l'AAH reste au même niveau... ...
Trop de fric par ici, pas assez de fric par là...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime17.05.19 12:22

[size=44]Le neurologue Xavier Ducrocq rétablit la vérité médicale sur le cas Vincent Lambert[/size]

Par Xavier Ducrocq
 
Vendredi 17 mai 2019 à 12:004

Chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, le professeur Xavier Ducrocq rétablit la vérité médicale sur le cas Vincent Lambert : l'homme que l'on s'apprête à euthanasier n'est pas en fin de vie ou en situation d'obstination déraisonnable. “Arrêter ses traitements”, c'est simplement le laisser mourir de faim.
Vincent Lambert va mourir. Ainsi en ont décidé ses médecins - pour la quatrième fois en six ans, au CHU de Reims - et la « justice des hommes » rendue par le Conseil d’État, non contredits par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Ce sera la semaine du 20 mai 2019. Au mépris des mesures provisoires de suspension de cette décision demandée par le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l’Onu, la seule instance spécialisée dans le domaine du handicap.
Que lit-on et qu’entend-on à son sujet ? Citons quelques médias : « Vincent Lambert, symbole du débat sur la fin de vie », en « situation d’obstination déraisonnable », « arrêt des traitements », « en état végétatif irréversible » et même, de la bouche de la ministre des Solidarités et de la Santé : « Vincent Lambert n’est pas en situation de handicap » , expression reprise par le Dr Leonetti, auteur de la loi qui porte son nom. Vérités ? Non ! Pour nous qui avons pu approcher Vincent Lambert, mensonges.

SUR LE MÊME SUJET
 
Affaire Vincent Lambert : ce que dit (vraiment) le rapport des experts
Mais qui est Vincent Lambert ? Pourquoi nous annonce-t-on la date de sa mort, sinon parce qu’elle est programmée ? Ce que de rares pays voisins appellent « euthanasie » ?

Qui peut croire à une fin de vie qui s’éternise depuis six ans ?


Vincent Lambert n’est pas un « symbole » , mais une personne. Marié, père d’un enfant, sévèrement handicapé depuis un accident de voiture, en 2008. Il est lourdement paralysé et surtout en état de conscience altérée - c’est-à-dire que nous sommes incapables de préciser son niveau de conscience, parce qu’aucun code de communication fiable ne le permet. Pourtant, Vincent Lambert respire seul, il a des cycles de veille et de sommeil, tourne la tête, vocalise parfois, agite la jambe gauche. Il réagit à la présence de ses proches. Il est même capable de déglutir un peu de nourriture. En 2013, Vincent a résisté à trente et un jours de privation de toute nourriture, avec une hydratation minimale. Si bien que pour recommencer, dans quelques jours, on assortira cette privation d’alimentation d’une sédation profonde, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Au nom de la loi !
[size=14]SUR LE MÊME SUJET

 
[Tribune] L'appel de cent juristes pour sauver Vincent Lambert
Vincent Lambert n’est pas « en fin de vie » - qui peut croire à une fin de vie qui s’éternise depuis six ans ? -, il n’est pas atteint d’une maladie incurable. Sa nutrition, artificielle, certes, mais simple, réalisée à domicile pour certains de ses 1 700 « compagnons d’infortune » (expression de sa maman, Viviane Lambert), ne pose aucun problème.
[/size]
Citation :
Faire mourir Vincent Lambert, c’est enterrer Hippocrate : « Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion. »

Arrêter ses traitements ? Ceux qui lui sont dus depuis la circulaire ministérielle du 3 mai 2002 - unité spécialisée, kinésithérapie, ergothérapie, orthophonie, stimulations sensorielles, mise au fauteuil, sorties en famille… -, c’est depuis six ans qu’ils sont arrêtés. Et en plus, Vincent est enfermé à clé dans sa chambre, ses visites restreintes, ses sorties interdites. Ses parents, depuis six ans, doivent déposer leur carte d’identité pour être autorisés à entrer dans sa chambre. Y a-t-il là autre chose que de la maltraitance sur personne vulnérable ? Le CIDPH ne s’y est pas trompé.

Le déshonneur d’une médecine qui ne supporte pas ses échecs et ses limites


Les derniers experts ont affirmé que Vincent Lambert n’est pas en situation d’obstination déraisonnable. Mais les médias ont unanimement titré que ces mêmes experts confirmaient un état végétatif irréversible. Or, ironie de l’actualité, le lendemain de la décision du Conseil d’État, on apprenait qu’une femme saoudienne avait recouvré une conscience après vingt-sept ans en état végétatif. Son premier cri n’a pas été de demander la mort, mais d’appeler son fils par son prénom ! D’un autre côté, une cinquantaine de spécialistes des personnes en état de conscience altérée faisaient savoir au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne que les conditions d’une évaluation correcte de l’état de Vincent Lambert n’étaient pas réunies. En vain ! Enfin, Vincent Lambert, infirmier censé ne pas ignorer la loi datant de 2005, n’a jamais rédigé de directives anticipées. Il n’a pas voulu faire connaître sa volonté de façon certaine. Que d’incertitudes pour décider, blouses blanches et robes noires réunies, d’une mort certaine. Pourquoi tant d’acharnement à maintenir son incarcération et à refuser son transfert ?
C’est donc parce que handicapé, et uniquement parce que handicapé, que Vincent Lambert va mourir. Oui, Madame la ministre. Oui, Monsieur Leonetti. Cessons d’accuser la division de cette famille, qui, d’unie qu’elle était, depuis cinq ans, autour de son Vincent, s’est déchirée, en avril 2013, en découvrant la sordide décision médicale pour laquelle elle n’avait pas été consultée. « De la suppression de l’horrible à celle de l’indésirable, il n’y a qu’un pas. » (Jean Rostand) Voulons-nous franchir ce pas ? Faire mourir Vincent Lambert, c’est enterrer Hippocrate : « Je ne remettrai à personne une drogue mortelle si on me la demande, ni ne prendrai l’initiative d’une telle suggestion. » C’est le déshonneur d’une médecine qui ne supporte pas ses échecs et ses limites. C’est confier aux soins palliatifs une nouvelle mission, contraire à leurs principes fondateurs. C’est la démission, la régression d’une société qui ne sait plus, ne veut plus protéger les plus faibles d’entre les siens.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime17.05.19 17:58

Affaire Vincent Lambert: Le Défenseur des droits estime qu'il «ne lui appartient pas» de trancher sur l'arrêt des soins
TRAITEMENTS L'arrêt des soins de Vincent Lambert, tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans, est prévu à partir du 20 mai

20 Minutes avec AFP
Publié le 17/05/19 à 16h57 — Mis à jour le 17/05/19 à 17h09

Jacques Toubon, le Défenseur des droits, dans la cour de l'Elysée à Paris.
Jacques Toubon, le Défenseur des droits, dans la cour de l'Elysée à Paris. — Ludovic MARIN / AFP
Le Défenseur des Droits a estimé ce vendredi qu’il « ne lui appartient pas » de trancher entre la demande des parents de Vincent Lambert et les décisions du Conseil d’Etat et de la CEDH après l’annonce de la prochaine interruption des soins.

Les avocats des parents de Vincent Lambert avaient saisi lundi le Défenseur des droits afin qu’il intervienne pour faire appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH), enjoignant à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins de Vincent Lambert avant une instruction sur le fond. Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé le 10 mai à la famille l’interruption des traitements, à partir du 20 mai, de cet ancien infirmier psychiatrique en état végétatif au CHU de Reims.

Faire cesser un « acharnement thérapeutique »
Cette annonce fait suite à la validation par le Conseil d’Etat, le 24 avril, de la décision médicale d’arrêter les soins de Vincent Lambert. Cette décision, contestée par une partie de la famille, avait été prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims, afin de faire cesser un « acharnement thérapeutique ». Les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l’euthanasie passive, avaient alors déposé des recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH).

Si la CEDH a rejeté cette requête, le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins, dans l’attente d’une instruction sur le fond. « La demande de mesures provisoires du Comité des Nations Unies entre en contradiction avec les décisions de justice nationales et européennes », relève le Défenseur des droits dans un communiqué, ajoutant qu'« il ne lui appartient pas de résoudre cet éventuel conflit de normes ».

Un marathon judiciaire
Le Défenseur des droits doit « veiller à ce que, en toutes circonstances, l’Etat examine avec attention et célérité toute demande du Comité ». Or, le 7 mai, relève encore le Défenseur des droits, l’Etat avait dit « ne pas être en mesure de mettre en œuvre la mesure conservatoire qu’il lui a adressée », estimant que « la remise en cause de la décision d’arrêt des traitements, par une nouvelle suspension qui priverait d’effectivité le droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable, n’est pas envisageable ».

Ancien infirmier psychiatrique, Vincent Lambert se trouve en état végétatif depuis un accident de la route survenu en septembre 2008, quand il avait 32 ans. Les décisions sur un arrêt des soins n’ont jamais été mises en œuvre, freinées par de multiples imbroglios et recours juridiques successifs. Parallèlement à la saisine du Défenseur des droits, les parents de Vincent Lambert ont tenté, en vain, d’obtenir la suspension de la procédure d’arrêt des soins auprès du tribunal administratif de Paris. Ils peuvent toujours se tourner vers le Conseil d’Etat.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime17.05.19 19:02

Vincent Lambert : un comité de l'ONU redemande le maintien des soins
Par LEXPRESS.fr avec AFP ,publié le 17/05/2019 à 18:46 , mis à jour à 18:46

Des membres du comité de soutien de Vincent Lambert devant l'hôpital Sébastopol de Reims le 23 juillet 2015.


La Défenseur des droits, également saisi par la famille qui s'oppose à l'arrêt des soins, a quant à lui estimé qu'il ne lui "appartenait pas" de tranche.


[size=23]Énième rebondissement dans l'affaire Vincent Lambert. Alors que l'arrêt des soinsde cet homme tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans a été ordonné pour la semaine du 20 mai, un comité de l'ONU a redemandé à la France le maintien des soins, ont annoncé les avocats de la famille.  


Le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH) a "rappelé" à la France de "prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que l'alimentation et l'hydratation entérales" de Vincent Lambert "ne soient pas suspendues pendant le traitement de son dossier par le Comité", écrit celui-ci dans un courrier aux avocats, dont l'AFP a obtenu copie.  


Plus tôt ce vendredi, le défenseur des droits avait estimé qu'il ne "lui appart[enait] pas" de trancher entre la demande des parents, qui souhaitent le maintien des soins, et les décisions du Conseil d'État et de la CEDH. Les avocats des parents de Vincent Lambert l'avaient justement saisi lundi afin qu'il intervienne pour faire appliquer les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH), qui enjoignait déjà la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins. 

La France "pas tenue" de respecter la demande


Les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l'euthanasiepassive, avaient auparavant déposé des recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), qui avait rejeté la requête. Le CIDPH est le seul à avoir donné raison aux parents. 

LIRE AUSSI >> La mère de Vincent Lambert appelle à un rassemblement contre l'arrêt des soins 
"La demande de mesures provisoires du Comité des Nations Unies entre en contradiction avec les décisions de justice nationales et européennes", a simplement relevé le Défenseur des droits dans un communiqué. Le Défenseur des droits doit "veiller à ce que, en toutes circonstances, l'État examine avec attention et célérité toute demande du Comité".  
Or, le 7 mai, relève encore le Défenseur des droits, l'État avait dit "ne pas être en mesure de mettre en oeuvre la mesure conservatoire qu'il lui a adressée", estimant que "la remise en cause de la décision d'arrêt des traitements, par une nouvelle suspension qui priverait d'effectivité le droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable, n'est pas envisageable". La ministre de la Santé, Agnès Buzyn avait aussi indiqué que la France répondrait à la demande du comité mais qu'elle n'était pas tenue, légalement, de la respecter. 


LIRE NOTRE DOSSIER COMPLET

Vincent Lambert, la fin de vie en question





Parallèlement à la saisine du Défenseur des droits, les parents de Vincent Lambert ont tenté, en vain, d'obtenir la suspension de la procédure d'arrêt des soins auprès du tribunal administratif de Paris. Ils peuvent toujours se tourner vers le Conseil d'État. 
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime17.05.19 19:17

Vincent Lambert : en quoi consiste "l'arrêt des traitements de maintien en vie" ?
Par Hugo Jalinière le 17.05.2019 à 18h07
En état végétatif jugé irréversible, Vincent Lambert devrait faire l’objet d’une procédure d’arrêt des traitements de maintien en vie lundi 20 mai 2019 après 10 ans d’affrontements judiciaires.

Sébastopol Vincent Lambert
Sébastopol, l'hôpital de Reims qui accueille Vincent Lambert.

© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
Sauf nouveau rebondissement judiciaire, la procédure d'arrêt des traitements de Vincent Lambert, en état végétatif chronique jugé irréversible* depuis plus de 10 ans, devrait être engagée lundi 20 mai 2019 comme annoncé par son médecin-traitant. Le tribunal administratif de Paris a rejeté, mercredi 15 mai 2019, un recours en urgence des parents de Vincent Lambert. Le dernier possible, selon l'avocate du neveu et de la femme du patient qui plaident pour la fin de vie. Sous certaines conditions, la loi Claeys-Leonetti adoptée en 2016 a ouvert un droit à la “sédation profonde et continue” (SPC) jusqu'au décès du patient. Celle-ci réaffirmait le principe de la première loi Leonetti (2005) sur la fin de vie, à savoir “l'interdiction de l'obstination thérapeutique déraisonnable”. Et c'est sur ce dernier point que les parents de Vincent Lambert d'un côté et son épouse de l'autre se sont affrontés ces dix dernières années. Les premiers jugeant que leur fils est conscient de son environnement, la seconde acceptant le diagnostic établissant l'état végétatif irréversible et assurant que son époux lui avait confié ne pas souhaiter être maintenu en vie en pareil situation.

“L'utilisation de la sédation profonde et continue n'est pas courante mais pratiquée régulièrement dans les services de réanimation ou de soins palliatifs, rappelle la Dr Claire Fourcade, vice-présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs. Mais dans la quasi-totalité des cas on n'en entend jamais parler. Le cas de Vincent Lambert est vraiment exceptionnel du fait de ce combat juridique, relayé par la presse, qui oppose les deux parties autour d'un patient avec lequel aucune communication n'est possible. En principe, une décision d'arrêt des traitements se fait en concertation avec les proches et doit être un facteur d'apaisement pour tout le monde.”

Mourrir de déshydratation
Car dans la plupart des cas, il s'agit de laisser le patient mourir de la maladie qui l'affecte de façon irrémédiable, un cancer en phase terminale par exemple. Là, Vincent Lambert pourrait théoriquement être maintenu en vie des années encore en étant hydraté et alimenté. S'agirait-il d'une “obstination thérapeutique déraisonnable” ? La question est vertigineuse, et chacun peut avoir un avis légitime. Toujours est-il que le débat semble aujourd'hui tranché à la fois sur le plan juridique et médical. “Il faut rappeler que cette décision appartient toujours in fine au corps médical.” Or les médecins de Vincent se sont prononcés maintes fois en faveur d'un accompagnement vers la fin de vie. Une euthanasie qui ne dit pas son nom pour certains, étant donné que le mal dont il souffre ne le tuera pas.

Si la procédure est bien déclenchée le 20 mai, “Vincent Lambert mourra d'une défaillance rénale due à la déshydratation, précise la Dr Claire Fourcade. Mais il faut avoir en tête que la déshydratation a plutôt tendance à diminuer la perception de la douleur.” Par ailleurs, une sédation profonde et continue lui sera également administrée par voie intraveineuse dès le retrait des sondes d'alimentation et d'hydratation pour éviter tout inconfort. “C'est une benzodiazépine, le midazolam, qui est utilisée. Un médicament de sédation ayant un effet puissant, mais très bref, de façon à pouvoir maîtriser au plus près ses effets.” Pourquoi, serait-on tenté de se demander, puisque Vincent Lambert est censé ne plus percevoir aucune sensation ? “Il faut toujours être très prudent avec la douleur qui est une perception très primitive, on ne sait jamais. Lorsqu'un patient n'est plus en mesure de communiquer, on préfère soulager trop que pas assez. D'ailleurs, cette sédation n'a pas d'effet antalgique à proprement parler, aussi ajoute-t-on des antidouleurs qui ont une action plus spécifique. Dans ce cas précis, il est probable que ça ne soit pas utile au plan médical, mais comme je ne me suis jamais occupée de Vincent Lambert, il m'est difficile d'être catégorique.”

Les différents états de conscience

Examiné par plusieurs équipes médicales depuis 10 ans, Vincent Lambert est en état végétatif (stade 4 sur l'image ci-dessous). Autrement dit, il est éveillé, mais sans conscience de soi ni de son environnement. Cet état peut être transitoire ou irréversible. Selon la dernière expertise collégiale commandée par la justice et rendue en novembre 2018, “Vincent Lambert est dans une situation d'impotence fonctionnelle totale du fait des lésions encéphaliques irréversibles dont il a été victime en 2008, soit une durée de suivi évolutif de dix années”. Le rapport concluait ainsi à un “état végétatif chronique irréversible”.

Combien de temps avant le décès ?
L'arrêt des traitements de maintien en vie - en l'occurrence l'alimentation et l'hydratation - ne signifie donc pas un arrêt des soins. "C'est une expression qu'on entend trop souvent dans les médias, alors que concrètement c'est tout le contraire qui se passe : plus de soins, plus de vigilance sur l'état du patient", insiste le Dr Fourcade. "Les soins de bouche sont ainsi très importants pour éviter toute sensation de soif. Car celle-ci provient d'une bouche asséchée plutôt que de la déshydratation elle-même. Ainsi, toutes les une ou deux heures, du personnel médical vient au chevet du patient pour l'humidifier, à l'aide de gels spéciaux ou de brumisateurs. Des soins d'hygiène élémentaire sont aussi apportés, des massages, etc."

Vient une question délicate : combien de temps entre le début de la procédure d'arrêt des traitements de maintien en vie et le décès effectif du patient ? "Là c'est impossible de répondre. Non seulement parce qu'un décès par déshydratation est très variable selon l'âge ou la condition des patients. Mais surtout parce que cela va au-delà du médical : certains patients qui semblent bien vont lâcher prise très vite. D'autres au contraire, très affaiblis, vont tenir longtemps au regard de leur condition. Après 20 ans de pratique en soins palliatifs je suis encore et toujours très étonnée d'observer ces différences imprévisibles sur le plan clinique. Le patient est seul face à sa mort."

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/vincent-lambert-en-quoi-consiste-l-arret-des-soins_133699
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime18.05.19 10:50

Affaire Vincent Lambert: vers un possible épilogue avec l'arrêt programmé des soins
FRANCE  FAITS DE SOCIÉTÉ
PAR LA RÉDACTION Mis à jour le 18/05/2019 à 10:34 Publié le 18/05/2019 à 10:00
Vincent Lambert en septembre 2013 à l'hôpital.
Vincent Lambert en septembre 2013 à l'hôpital. Photo AFP/avec la permission de la famille Lambert

L'affaire Vincent Lambert, devenue le symbole du débat sur la fin de vie en France, pourrait connaître son épilogue à partir de lundi avec l'arrêt programmé des traitements de ce patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans, combattu jusqu'au bout par ses parents.
Selon une source médicale, ce protocole de fin de vie pourrait durer de deux à quatre jours et comprendre, outre l'arrêt des machines à hydrater et alimenter, une sédation "contrôlée, profonde et continue" de cet homme aujourd'hui âgé de 42 ans, ainsi qu'une prise d'analgésique "par précaution".

UN RASSEMBLEMENT CE DIMANCHE

Farouchement opposés à l'arrêt du traitement, les parents du patient appellent à un rassemblement devant l'hôpital Sébastopol dimanche dès 15 heures pour "supplier" les médecins "de continuer à nourrir et hydrater" leurs fils.

Cette famille est déchirée: d'un côté les parents, Viviane (73 ans) et Pierre (90 ans), fervents catholiques, ainsi qu'un frère et une soeur; de l'autre l'épouse de Vincent, Rachel, six frères et soeurs et son neveu François dénoncent un acharnement thérapeutique.

Depuis 2013 et un premier arrêt des soins, stoppé sur décision judiciaire, les parents ont multiplié les recours devant maintes juridictions. L'un des derniers en date, devant le Conseil d'Etat, s'est conclu en avril par un énième rejet, ouvrant la voie à un nouvel arrêt des soins... jusqu'à vendredi soir.

Les avocats des parents ont en effet brandi un document d'un organisme de l'ONU, le Comité international des droits des personnes handicapées (CIDPH), demandant de nouveau à la France de ne pas suspendre les soins dans l'attente de l'examen du dossier sur le fond par ses soins. Mais la France répète que ces mesures conservatoires "sont dépourvues de caractère contraignant" et met en avant le "droit du patient à ne pas subir d'obstination déraisonnable".

Aucune information ne filtre en tout cas sur le dispositif de sécurité pour protéger la mise en place de ce protocole toujours controversé. Le préfet de la Marne Denis Conus a fait sobrement savoir : "La préfecture est informée de la situation et ne souhaite pas communiquer". Seule certitude échappée des silences officiels: aucune entrée ne sera autorisée sur le site de Sébastopol, déjà soumis à des conditions d'accès draconiennes depuis que l'affaire Lambert a pris cette dimension.

"Je ne vois pas pourquoi il y aurait des débordements" devant l'hôpital, estime cependant l'un des avocats des parents, Me Jean Paillot, alors que, du côté de la famille de Vincent Lambert favorable à l'arrêt des traitements, certains expriment la crainte de voir des gens s'enchaîner aux grilles de l'enceinte de l'hôpital ou, pire, tenter un enlèvement de Vincent Lambert.

La chose paraît cependant peu vraisemblable tant le service des soins palliatifs et de l'unité "cérébrolésés" que dirige le Dr Vincent Sanchez, qui a annoncé le 10 mai à la famille l'interruption des traitements, est en lui-même un bunker hermétique au sein du site Sébastopol.

LE DÉBAT INÉVITABLE

Dans son livre "Ma vérité sur l'affaire Lambert" paru en 2015, le Pr Éric Kariger, l'ancien médecin de Vincent Lambert de 2009 à 2014, décrit ainsi les conditions d'hospitalisation de son patient.

"Le CHU installe une caméra à l'entrée de sa chambre, équipe sa porte d'une serrure capable de tracer les entrées et les sorties, perce un hublot dans sa porte de façon à pouvoir l'observer sans l'ouvrir. Des rondes sont organisées. Les visiteurs sont obligés de passer nous voir. Nous vérifions leur identité, conservons leur carte d'identité le temps de la visite".

"Rajouter du temps, c'est rajouter de la souffrance à Vincent Lambert, à sa famille, à l'équipe soignante" confie le Dr Kariger, toujours favorable à l'arrêt des traitements. Chrétien revendiqué, il s'étonne par ailleurs de la position récente de l'archevêque de Reims. "Les spécialistes semblaient s'accorder sur le fait que M. Vincent Lambert, si dépendant soit-il depuis son accident, n'est pas en fin de vie. Tout en saluant l'engagement des équipes du CHU de Reims, on peut s'étonner que M. Lambert n'ait pas été transféré dans une unité spécialisée dans l'accompagnement des patients en état végétatif" écrivait l'homme d'Église dans un communiqué le 13 mai.

Une "Prière à Vincent Lambert" sera aussi proposée dimanche à la lecture dans toutes les églises du diocèse de Reims. Ces derniers mots: "Prions pour que notre société française ne s'engage pas sur la voie de l'euthanasie".
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime18.05.19 14:53

Affaire Vincent Lambert: Ses parents implorent Emmanuel Macron de maintenir les traitements
EUTHANASIE Ce patient tétraplégique en état végétatif est au coeur d'une bataille judiciaire entre ses parents et sa femme depuis plus de dix ans

B.D. avec AFP Twitter  
Publié le 18/05/19 à 13h53 — Mis à jour le 18/05/19 à 13h53

Les parents de Vincent Lambert, Viviane Lambert et Pierre Lambert se battent depuis des années pour que leur fils, tétraplégique et dans un état végétatif soit maintenu en vie. Le Conseil d'Etat doit rendre sa décision vendredi 29 mars 2019 sur ce sujet épineux au terme d'une longue bataille judiciaire.
Les parents de Vincent Lambert, Viviane Lambert et Pierre Lambert se battent depuis des années pour que leur fils, tétraplégique et dans un état végétatif soit maintenu en vie. Le Conseil d'Etat doit rendre sa décision vendredi 29 mars 2019 sur ce sujet épineux au terme d'une longue bataille judiciaire. — AFP
Les avocats des parents de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état végétatif depuis plus de dix ans, implorent Emmanuel Macron de faire « respecter les mesures provisoires réclamées » par un comité de l’ONU en maintenant les traitements, dans une lettre ouverte ce samedi, à deux jours de l’arrêt programmé des soins.

« Monsieur le Président, Vincent Lambert mourra privé d’hydratation dans la semaine du 20 mai si vous ne faites rien et vous êtes le dernier et le seul à pouvoir intervenir », écrivent Jean Paillot et Jérôme Triomphe, avocats des parents et frère et sœur opposés à l’arrêt des traitements. « Nous venons vous demander de faire respecter par le ministre de la Santé les obligations de la France au profit d’un homme handicapé ».

La France n’est pas tenue « légalement » par le CDPH
Le Comité international des droits des personnes handicapées (CDPH) relevant du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU a redemandé vendredi à la France de « prendre les mesures nécessaires pour veiller à ce que l’alimentation et l’hydratation entérales » de Vincent Lambert « ne soient pas suspendues pendant le traitement de son dossier par le Comité ».

Cette demande ne devrait pas modifier la position de la France qui met en avant le « droit du patient à ne pas subir d’obstination déraisonnable ». Le 5 mai, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait aussi expliqué que la France n’était pas tenue « légalement » par ce comité.

« Quelle est cette urgence à ce que Vincent Lambert meure ? »
Le CDPH avait déjà formulé la même demande le 3 mai. Il précisait alors que la France avait un délai de 6 mois pour lui fournir ses observations avant une instruction sur le fond. « Si la France maintient son refus de respecter les mesures provisoires réclamées par deux fois par le CDPH (…) il est certain que la France sera sévèrement condamnée à l’issue de l’examen de notre recours et sera désignée à la communauté internationale comme ayant violé le droit de recours individuel et les droits de l’Homme qui l’obligeaient », prédisent Mes Paillot et Triomphe.

« Monsieur le Président, au moment même où la France prend la présidence du Conseil de l’Europe pour les six prochains mois, quel signal désastreux notre pays est-il en train de lancer, à la fois aux personnes handicapées et à la communauté internationale ? » ajoutent-ils. « Quelle est cette urgence à ce que Vincent Lambert meure ? »

Selon eux, sa mort « apparaîtra aux yeux de la postérité comme un crime d’État commis au prix d’un coup de force contre l’État de droit ». Le 10 mai, le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé à la famille l’interruption des traitements, à partir de lundi.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime18.05.19 19:47

François-Xavier Bellamy sur la mort programmée de Vincent Lambert : “On se prépare à construire un monde inhumain”
Par Auteur valeursactuelles.com / Samedi 18 mai 2019 à 20:00 7
François-Xavier Bellamy. Photo © Lionel BONAVENTURE / AFP François-Xavier Bellamy. Photo © Lionel BONAVENTURE / AFP
Invité ce 17 mai dans la matinale de Radio Notre-Dame, François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes, a dénoncé l’attitude “écoeurante” de ceux qui demandent la mort de Vincent Lambert pour “servir la cause de l’euthanasie”. Dans cette affaire, c’est selon lui “le sort de toutes les personnes handicapées, vieillissantes et dépendantes”, c’est à dire fragiles, qui est en jeu.

François-Xavier Bellamy était l’invité, ce vendredi, de la matinale de Radio Notre-Dame, pour répondre notamment aux questions des auditeurs. A l’un d’entre eux qui lui demande s’il trouve cela « juste » que Vincent Lambert, « lourdement handicapé mais nullement en fin de vie, soit condamné à mourir par arrêt de son hydratation et de son alimentation », il répond sans détour, après l’avoir rassuré sur sa « liberté totale » d’évoquer ces sujets depuis son entrée dans le monde politique.

« Le regard que nous portons sur Vincent Lambert, c’est le regard que nous portons sur notre propre humanité. Vous avez raison de le dire : Vincent Lambert incarne l’absolue fragilité » explique-t-il avant d’attaquer ceux qui instrumentalisent le cas de ce patient en état de conscience minimal pour promouvoir leur idéologie : « Je trouve écoeurant, scandaleux, vraiment scandaleux, qu’autour de cette situation infiniment éprouvante, nous voyions arriver tous ceux qui tentent de propager leur idéologie mortifère. Ceux qui voudraient servir la cause de l’euthanasie, qui défendent le droit à mourir dans la dignité, mais dont on voit bien qu’en réalité, ils commencent par considérer comme indignes de vivre tous ceux qui traversent cette fragilité ».

« Est-ce que la dépendance rend la vie humaine indigne d’être vécue ? »
« Au fond, ajoute encore la tête de liste Les Républicains, derrière Vincent Lambert, il y a le sort de toutes les personnes handicapées, le sort des personnes vieillissantes, le sort des personnes dépendantes, c’est cela qui est en jeu ». Le professeur de philosophie évoque un article « magnifique » de La Croix rapportant l’inquiétude des familles dont un proche se trouve également en état pauci-relationnel, et qui attendent avec anxiété le dénouement de cette affaire médiatisée qui pourrait faire jurisprudence : « Il faut le savoir, il n’est pas seul. 1500 personnes en France vivent dans cette situation, dans cet état de dépendance extrême » précise Bellamy.

Sans être relancé par le journaliste, il poursuit : « Alors oui, c’est vrai, Vincent Lambert vit dans un état de dépendance extrême. Mais la grande question, c’est : est-ce que la dépendance rend la vie humaine indigne d’être vécue ? C’est ça le grand point de bifurcation, le grand point bioéthique que nous aurons à décider dans les années qui viendront. Nous allons être la première génération à décider de l’avenir de la condition humaine, et il va falloir que nous puissions donner une réponse à cette question fondamentale. La vie humaine, est-ce que c’est effectivement l’indépendance, l’autonomie, l’émancipation de l’individu - comme le dit le progressisme, comme le disent Ismaël Emelien et David Amiel, les conseillers du président de la République qui ont publié un livre récemment - moi je ne le crois pas. Je crois que la vie humaine, c’est la dépendance. Nous avons commencé dépendants. Nous avons tous été enfants. Nous sommes tous dépendants aujourd’hui de tous ceux qui nous entourent. Et nous finiront tous notre vie probablement dans cette expérience d’une dépendance redevenue consistante dans notre vie par le fait même de la vieillesse. Je crois qu’il faut assumer cela ».

Et de conclure : « Si l’on veut considérer que Vincent Lambert n’est pas digne de vivre parce qu’il est dépendant, alors, on se prépare à construire un monde inhumain ».

La vérité médicale malmenée par les défenseurs de l’euthanasie
Le 22 juillet 2015, déjà, celui qui n’était alors pas engagé en politique analysait dans un texte publié par Le Figaro les enjeux éthiques de l’affaire Vincent Lambert. « Si la vie de Vincent Lambert devait n’être plus jugée humaine – parce qu’inutile, impuissante, non conforme aux normes du bonheur et de la performance sociale –, alors laquelle de nos existences sera longtemps digne d’être prolongée ? » écrivait-il, avant d’ajouter : « Une question demeure toujours, que Vincent Lambert incarne aujourd’hui sans l’avoir voulu : « A qui avons-nous affaire exactement quand nous voyons ce corps souffrant ? » Ou quand nous refusons de le voir – manière de montrer, malgré nous, que nous préférons encore ne pas reconnaître en lui notre semblable… Là est la question décisive. Car s’il s’agit d’un semblable, d’un innocent simplement frappé par la dépendance, alors décider ainsi de sa vie ou de sa mort, comme on s’apprête à le faire ce matin, est à soi seul un crime contre l’humanité - et la nôtre autant que la sienne. »

Le 12 mai dernier, Jean Leonetti, vice-président délégué des Républicains et père de la loi éponyme, avait salué une décision « conforme à la loi » après l’annonce du docteur Sanchez . Il ajoutait : « Ce n’est pas une situation de handicap, c’est une situation de prolongation artificielle de la vie ». Un mensonge maintes fois démenti par d’éminents médecins, encore très récemment par le professeur Xavier Docrocq, chef du service de neurologie du CHR de Metz-Thionville, qui rétablit la vérité médicale dans une tribune publiée par Valeurs actuelles.
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime18.05.19 20:31

"son corps est vivant"... et c'est la parole d'un évêque ! çà me laisse songeuse
A propos du Corps du Christ, les cathos traditionnalistes et les cathos progressistes ont été divisés, se divisent et se diviseront. Comme c'est curieux et étrange, le fait qu'ils se rassemblent au sujet de la fin de vie d'une personne handicapée !
ce qui leur permet d'oublier le pb d'accessibilité des églises aux personnes en fauteuil roulant...
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MessageSujet: Re: VINCENT LAMBERT   VINCENT LAMBERT - Page 6 Icon_minitime18.05.19 20:58

Le médecin traitant a informé la famille qu’il cesserait de l’alimenter à partir du 20 mai. L’accès à l’hôpital est déjà restreint.

Sur la porte vitrée du CHU de Reims, une affichette Vigipirate a été placardée: «Sécurité renforcée, risque attentat». Une «Note à l’intention du public» détaillant «différentes mesures de sécurisation mises en place pour une durée indéterminée» a été ajoutée vendredi. C’est ce jour-là que le médecin de Vincent Lambert, patient tétraplégique en état de conscience minimale depuis dix ans, a annoncé à ses parents que «l’arrêt des traitements et la sédation profonde et continue» allaient être «initiés au cours de la semaine du 20 mai».
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